Eglises d'Asie – Vietnam
La pratique de l’interruption de grossesse s’est aujourd’hui généralisée
Publié le 18/03/2010
Selon le personnel hospitalier de Hanoi, les demandes sont si nombreuses que la capacité d’accueil des institutions officielles est dépassée. Beaucoup de femmes vont alors subir l’opération dans des établissements privés clandestins à la recherche de profit, où elles ne sont même pas obligées de présenter une pièce d’identité. Les experts internationaux de la santé estiment que le véritable chiffre d’interruptions de grossesse se situe dans les environs de 4 millions par an, ce qui représente deux avortements pour une naissance, un taux supérieur à celui du Japon et de la Chine.
L’avortement est surtout pratiqué dans les grandes villes du Vietnam, comme Hanoï, Hai Phong, Da Nang, Hô Chi Minh-Ville. En 1996, à Hanoi, pour 34 700 naissances, il y a eu 75 000 avortements. Pour 30 % d’entre eux, ils ont été pratiqués sur des adolescentes et des femmes célibataires.
L’interruption de grossesse s’est pratiquement normalisée chez une partie de la jeunesse. Elle fait maintenant partie des moeurs et des habitudes de jeunes femmes célibataires qui, souvent, ont opté pour une plus grande liberté sexuelle que leurs mères, malgré les déclarations publiques faites par elles et recueillies dans divers sondages (14). Le plus important facteur de cette normalisation est sans doute la politique actuelle de contrôle des naissances préconisée par le gouvernement, qui interdit à un établissement hospitalier public de refuser une demande d’interruption de grossesse. De plus, les tarifs d’un avortement, surtout dans les hôpitaux, restent faibles, de 2 à 10 dollars, selon l’avancement de la grossesse.
L’interruption de grossesse s’est généralisée au Nord-Vietnam bien avant le Sud. Cette politique y est en place depuis la fin des années cinquante. Au Sud-Vietnam, il a fallu attendre le changement de régime de 1975 pour voir l’interruption de grossesse cesser d’être une pratique exceptionnelle. La situation a bien changé aujourd’hui et les centres médicaux qui se chargent de ce type d’intervention sont largement saturés.