Eglises d'Asie – Taiwan
L’Eglise catholique s’oppose à la légalisation de l’euthanasie qu’elle qualifie de « meurtre »
Publié le 18/03/2010
La motion initiale, présentée par 20 députés, prétend que « l’euthanasie fait partie de l’évolution des moeurs« . Le projet de loi a été introduit au conseil législatif du 13 mars 1997 et est aujourd’hui l’objet des débats des parlementaires. Il propose que les proches d’un malade dans le coma puissent demander au médecin de cesser tout traitement médical ou d’aider le patient en mettant fin à sa vie pour abréger ses souffrances et celles de ses proches.
Dans une déclaration rejetant ce projet de loi, la conférence épiscopale de Taiwan écrit que la proposition de décider de la mort ou de la vie d’un malade inconscient relève de l’incitation au meurtre. L’Eglise enseigne que l’euthanasie directe qui consiste à mettre un terme à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes « est moralement inacceptableL’Eglise de Taiwan s’oppose également à l’intitulé en chinois de ce projet de loi. Il est susceptible de provoquer des malentendus au sujet des services hospitaliers gérés par l’Eglise. Celle-ci s’oppose, en effet, à l’emploi du mot « an ning szu » (mourir en paix) pour désigner l’euthanasie à la place du mot plus usuel de « an le szu » (mourir dans la paix et la tranquillité).
Le mot « an ning » (paix) est utilisé pour désigner les centres hospitaliers pour incurables gérés par l’archidiocèse de Taipei, comme le Service catholique socio-médical Sanipax et la Fondation catholique de la clinique Sanipax. L’intitulé du projet confond deux réalités et le public pourrait être amené à penser que l’Eglise est favorable à l’euthanasie, explique Mgr Ti-Kang.
La clinique Sanipax et les trois organismes qui gèrent les hospices ont tenu une conférence de presse le 30 août pour s’opposer au projet de loi. Ils affirment qu’il ne peut que conduire le public à ne pas faire de différence entre l’euthanasie et les soins prodigués aux incurables depuis des années dans leurs services.