Eglises d'Asie

Les catholiques attachent plus d’importance aux droits de l’homme que les musulmans

Publié le 18/03/2010




Une récente étude vient de mettre en relief l’intérêt particulier porté par les catholiques indonésiens aux droits de l’homme, intérêt beaucoup plus marqué chez eux que chez leurs compatriotes non catholiques, en particulier musulmans. Les résultats de l’enquête conduite par l’université Sanata Dharma, de Yogyakarta, juste avant les élections générales de mai dernier, ont été communiquées au grand public au cours d’un séminaire qui a eu lieu le 23 août dernier dans l’université catholique de Jakarta.

L’étude a relevé, en effet, que parmi les personnes interrogées se disant concernées par les droits des pauvres dans le pays, 46,5 % sont catholiques tandis que les musulmans ne sont que 15 %. Cependant la différence entre les deux religions est moins importante lorsqu’il s’agit de la vie politique du pays. L’absence d’ouverture et de démocratie inquiète 26,9 % des catholiques alors qu’elle préoccupe 15 % de musulmans.

Lors de la présentation de l’enquête, le P. Jacobs, professeur de théologie au grand séminaire Saint Paul à Yogyakarta, a essayé de fournir une explication plausible au moindre intérêt manifesté par les musulmans pour les droits de l’homme. Ceux-ci sont majoritaires à l’intérieur de la communauté nationale et ils estiment, comme ils l’ont répondu dans l’enquête à une grande majorité, qu’il est normal pour eux d’occuper une majorité de sièges aussi bien au gouvernement que dans les assemblées législatives. D’ailleurs, le sondage montre que les catholiques ne sont pas irrités outre mesure de voir diminuer le nombre de catholiques occupant des postes d’influence. Seuls 10,7 % des catholiques interrogés voudraient que davantage de militants catholiques soient nommés à ces postes. La position majoritaire des musulmans explique aussi que seuls 20,1 % attachent une grande importance à la tolérance religieuse contre 47,6 de catholiques.

Les résultats de l’enquête ne concernant que des questions internes à l’Eglise catholique ont été présentés dans un rapport séparé par le P. Jacobs. Les catholiques interrogés ont dit leur inquiétude devant la stagnation de l’apostolat des laïcs, l’indifférence des jeunes et le déclin des vocations sacerdotales. En même temps, ils ont affirmé l’importance qu’ils attachaient à la prière quotidienne (79,5 %) et à la lecture de la Bible.