Eglises d'Asie

Les catholiques du Népal rendent hommage à Ganesh Man Singh, le père de la démocratie

Publié le 18/03/2010




Les membres de la communauté catholique népalaise ont participé, nombreux aux funérailles de Ganesh Man Singh, le père de la démocratie népalaise, qui a succombé à une crise cardiaque, le 18 septembre dernier, à l’âge de 82 ans, dans sa résidence de Kathmandu. Une journée nationale de deuil avait été décrétée et son corps a été transporté en cortège tout autour de la capitale avant d’être incinéré. Les népalais de religion catholique lui ont rendu un hommage spécial. Non seulement, ils sont venus déposer des couronnes sur son corps mais beaucoup, pour ses obsèques, avaient revêtu le foulard blanc de deuil, généralement porté par les bouddhistes. Lors d’une messe célébré à son intention dans l’église de l’Assomption, à l’homélie, le P. Law a parlé du grand dirigeant comme d’un homme humble et persévérant que les séjours en prison n’ont jamais découragé, ni fait renoncer à la lutte entreprise.

Au cours de sa vie, Singh s’était acquis de très nombreuses sympathies auprès des catholiques népalais, auxquels, depuis 1990, il ne manquait jamais d’envoyer ses voeux à l’occasion de Noël et de Pâques. En de nombreuses réunions, on l’avait vu à côté des dirigeants des communautés chrétiennes, soutenant les mêmes causes qu’eux.

Il s’était heurté très jeune au pouvoir en place dans son pays, puisque, il fut chassé de la classe de terminale pour avoir manqué de respect à un camarade appartenant au clan des Rana, famille ayant monopolisé le poste de premier ministre au détriment de la dynastie royale et gouverné de fait le Népal pendant plus d’un siècle. C’est contre eux qu’il conduisit sa première manifestation alors qu’il était encore étudiant. Mis en prison, il réalisa une évasion spectaculaire et se réfugia en Inde d’où il dirigea la résistance jusqu’en 1950, date où il rentra clandestinement au Népal et ne tarda pas à être arrêté à nouveau. Lorsque le roi Tribhuvan parvint à restaurer l’autorité de sa dynastie, il libéra Singh et le nomma ministre du nouveau gouvernement. Mais celui-ci insatisfait de la monarchie préférera aller militer au sein du Parti du Congrès. En 1961, avec d’autres dirigeants démocratiques, il fut arrêté sur l’ordre du monarque régnant et jeté de nouveau en prison où il passa huit ans avant de s’exiler en Inde.

En 1990, après l’instauration de la monarchie parlementaire, lorsque enfin triompha la démocratie, il refusa le poste de premier ministre dans le nouveau gouvernement. En 1995, il avait reçu le prix de la paix, décerné par les Nations-Unies. Le jour même de sa mort, des condoléances ont été envoyées à sa famille par le roi Birendra, fils du roi qui l’avait fait emprisonner.