Eglises d'Asie

Scientifiques et chrétiens soutiennent une minorité ethnique dans son opposition aux activités d’une entreprise minière

Publié le 18/03/2010




Une équipe de 13 scientifiques venus d’Australie, du Japon et d’Europe, auxquels s’étaient joints plus de vingt représentants d’ONG des Philippines, a effectué une mission d’enquête dans divers sites miniers de quatre provinces de l’île de Mindanao : Cotabato nord et sud, Sultan Kudarat et Maguindanao. L’enquête, qui a eu lieu au mois de décembre 1996, portait sur les activités d’une entreprise minière, la Western Mining Corporation, qui vient de commencer l’exploration de cette région, particulièrement riche en gisements miniers de nickel, de cuivre et de houille. Les conclusions du rapport rédigé par cette mission, après une longue période de réflexion, sont circonstanciées et claires. Si les dommages causés par les activités exploratoires de l’entreprise ne sont pas encore très étendus, les conséquences à long terme, dit le rapport, peuvent être dévastatrices. En particulier, le rapport estime justifiée l’opposition de la minorité b’laan, l’un des nombreux peuples aborigène de l’île, qui pourrait y perdre ses terres ancestrales et sa culture, même si, aujourd’hui, l’entreprise minière lui offre des présents destinés à acheter son soutien.

Le 11 août, le clergé du diocèse de Marbel, dans le Nord-Cotabato, avait déjà fait paraître un communiqué dans lequel il notait que l’entreprise minière avait déjà proposé des avantages matériels aux membres de l’ethnie b’laan, en échange de leur soutien. Les étrangers et les Philippins de l’entreprise, ont-ils commenté ensuite, utilisent la méthode “Diviser pour régner”… Il s’agit là d’un piège qui pourrait conduire au déplacement final des populations autochtones.

Telesforo Sosa, chargé des relations publiques de “Western Mining Corporation” dans le Cotabato, a affirmé qu’au moins trois villages de la ville de Tampakan dans le Sud-Cotabato ont accepté, après une large consultation, de signer un document permettant à la firme d’exploiter leurs terres. Cependant, quelque temps auparavant, des habitants de Tampakan, avaient, en compagnie de dirigeants religieux, signé un texte exprimant leur opposition aux activités de l’entreprise minière en raison des conséquences néfastes qu’elles allaient avoir sur l’environnement et la santé des habitants.