Eglises d'Asie

Les évêques coréens plaident pour une foi religieuse “en bonne santé”

Publié le 18/03/2010




Pour aider les catholiques à s’y retrouver au milieu de centaines de religions, de sectes pseudo-religieuses et de mouvements qui s’introduisent dans le pays à la recherche d’adhérents, la Commission épiscopale de la doctrine de la foi a publié, le 24 septembre 1997, un document intitulé : “Mouvements et courants nuisibles à l’orthodoxie de la foiLes motifs de cette publication sont annoncés dès le préambule qui est signé de Mgr Andrew Choi Chang, président de la commission. “De nos jours, les religions à la mode accordent une plus grande importance aux hallucinations visuelles, aux miracles et aux prédictions qu’à une vie de foi saineL’Eglise s’inquiète de ces phénomènes qui s’opposent à l’enseignement traditionnel de l’Eglise et ruinent la vie de prière et la vraie dévotion des catholiques.

Les évêques coréens dressent d’abord un inventaire des sectes anciennes et nouvelles ainsi que des mouvements religieux en oeuvre aujourd’hui en Corée. Sont cités, par exemple, les cultes du jugement dernier, les mouvements se réclamant du “New Age”, diverses pratiques relatives à la santé, à la prédiction de l’avenir ou encore à la géomancie. D’autres formes de croyances sont encore évoquées, celles qui ont pour objet la réincarnation, d’autres qui se complaisent dans le syncrétisme, ou qui s’appuient sur certaines découvertes modernes comme le “clonage”. Cet ensemble hétéroclite ne peut que provoquer la confusion au sein de la population et, plus spécialement, chez les fidèles catholiques.

Selon les évêques coréens, cette profusion de croyances et mouvements religieux est, en partie, provoquée par les rapides mutations qui marquent notre époque. Styles de vie et conceptions de vie se succèdent à grande vitesse et certaines religions essaient de s’adapter à ce changement continuel. Jésus est le même hier, aujourd’hui et demain, répliquent les évêques. Sa vérité ne change pas même si le monde varie.

L’analyse des évêques porte également sur les besoins et les attentes que la nouvelle religiosité vient combler. Il s’agit avant tout d’un grand sentiment d’insécurité en face de l’avenir. Les religions établies ont mal répondu à cette attente et les nouvelles croyances essayent de combler un vide. Celles-ci se répandent en effet surtout chez les personnes sans vraie culture, parmi les couches les plus défavorisées de la population, où se trouvent un certain nombre de catholiques. La jeune génération coréenne est particulièrement sensible à l’esprit du “New Age”, aux croyances à une vie extra-terrestre, aux “cyber-religions”.

Cette religiosité ambiante est d’autant plus inquiétante que les mouvements en question tendent à se développer à l’intérieur même des grandes religions ou encore à les influencer. Les évêques voient même un certain lien entre les nouveaux courants et certaines tendances du mouvement charismatique catholique. “Récemment, affirment-ils, quelques-uns de ces courants se sont organisés en groupes dévotionnels qui utilisent la piété mariale et l’esprit charismatique, ou encore viennent les parasiter“. Ils voient un signe de cette collusion dans la vogue actuelle des révélations privées, miracles et prophéties, qui, disent-ils, ne peuvent être pris en compte par l’Eglise qu’à condition de satisfaire à un certain nombre de critères.

Pour que la foi catholique reste saine et à l’abri des déviations actuelles, le comité épiscopal de la doctrine de la foi invite l’Eglise de Corée, dans son ensemble, à renforcer son effort d’éducation, à analyser les nouveaux mouvements religieux, et, plus particulièrement, à mettre en oeuvre une pastorale tenant en compte la jeunesse.