Eglises d'Asie

Les ONG de l’Inde font leur bilan et renouvellent leur engagement pour les plus déshérités

Publié le 18/03/2010




A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance indienne, l’Assemblée nationale des organisations de bénévoles (NAVO) a regroupé le 2 et 4 octobre dernier à New Delhi, 78 ONG venues de 17 Etats pour réfléchir ensemble sur leur rôle et faire un bilan de cinquante années de progrès social en Inde. Des chercheurs en sciences sociales, des militants et des administrateurs étaient présents.

Le président, le P. Sebasti L.Raj, a précisé qu’il s’agissait là d’une première rencontre nationale destinée à attirer l’attention sur la nécessité d’un “développement orienté sur le service des masses populaires”. Par ailleurs, l’établissement d’un réseau commun de communication et de contacts devrait aider chacune des organisations à mieux coordonner ses propres moyens techniques et compétences.

L’Inde possède quelque 15 000 ONG, a estimé Anil K. Singh, secrétaire générale d’une des organisations présentes : “Personne n’en connaît le chiffre exact, aucun annuaire n’existant pour l’instant”. Elles sont engagées non seulement dans les secours d’urgence et la rééducation mais aussi dans le développement socio-éducatif. Depuis l’accession à l’indépendance, le 15 août 1947, les ONG ont participé à tous les services de base : la santé, l’éducation, l’installation de systèmes sanitaires peu coûteux, la défense des droits de la femme et promotion des aborigènes.

Les participants ont été unanimes pour affirmer la nécessaire orientation de leurs organisations vers les plus nécessiteux. L’évêque auxiliaire de Delhi, Mgr. Vincent Concessao a affirmé qu’une réflexion sérieuse sur la situation en Inde montre la nécessité de travailler pour “un développement durable et pour une société égalitaire où la personne humaine ait la primautéUn autre a fait remarquer que “des centaines d’ONG travaillent discrètement parmi les plus déshérités dans des régions isolées. Elles ont besoin d’être reconnues par la nation et leur travail apprécié, stimulé et récompensé.”

La NAVO, qui vient d’être créée en février dernier, est animée par un comité national de 13 membres secondés par des représentants d’ONG de l’ensemble du territoire national.

Goa : les difficultées rencontrées lors de la construction d’une ligne de chemin de fer justifient l’opposition de l’Eglise à ce projet

Malgré l’opposition d’une partie de la population de Goa à ce projet, la construction d’une ligne de chemin de fer devant relier les quatre états côtiers de l’ouest de l’Inde se poursuit. 22 des 760 km que doit compter la ligne ont été réalisés, non sans lenteur d’ailleurs, puisque les travaux ont pris un retard de trois ans et que le projet ne sera sans doute pas achevé avant la fin du siècle. Les travaux viennent d’être de nouveaux retardés le 26 septembre par l’écroulement d’un tunnel. Un accident de plus à ajouter à une série d’autres semblables.

L’Eglise de Goa a, depuis longtemps mais sans succès (6), fait campagne pour un nouvel itinéraire afin de protéger les monuments anciens et l’écosystème de l’ancienne colonie portugaise. Elle a dénoncé le tracé de la ligne à travers les marécages côtiers comme écologiquement risqué, coûteux et nuisible à la culture. Le Comité des citoyens de Goa pour la justice et l’action sociales (AGCCSJA) a signalé que la nature du sol exigerait le creusement de tunnels, l’édification de ponts et de remblais, le tout provoquant inévitablement des retards.

En dépit des objections, les travaux avaient commencé en 1991 avec quelques légers changements d’itinéraire. La Société responsable de la construction avait affirmé initialement que la construction serait achevée en octobre 1994. Elle se prolongera jusqu’à la fin du siècle. Les prévisions budgétaires ont presque quadruplé pour atteindre 35 milliards de roupies (966 millions $US). De plus, les ingénieurs de la compagnie, à cause de la friabilité du sol, prévoient des remblais supplémentaires qui selon les principaux responsables de l’opposition au projet obligeront à raser près de 60 collines de la région.

A ce stade, l’Eglise se sent impuissante mais continue de protester sans violence pour essayer de sauver les paysans, leurs ressources et leur environnement. Le Père Alberto Luis, dirigeant de l’AGCCSJA a risqué l’emprisonnement durant la campagne menée pour obtenir un nouveau tracé de la ligne. Il rappelle que “certains nous ont même accusé d’être des anti-nationaux communalistes parce que nous nous opposions à un projet national”.