Eglises d'Asie

Une nouvelle loi protègera les droits des peuples indigènes sur leurs terres ancestrales

Publié le 18/03/2010




Une loi concernant les droits des peuples indigènes vient d’être adoptée par le parlement le 9 octobre dernier et elle attend d’être signée par le président Ramos. Cet événement n’a pas manqué d’être commenté au cours du deuxième dimanche d’octobre (13), consacré chaque année, dans l’Eglise catholique, à l’action pour les peuples indigènes. Le responsable de la commission épiscopale des peuples indigènes, Mgr Ernesto Slgado de Baguio, qui, depuis deux ans, a fait campagne pour l’adoption de cette loi, a, en particulier, déclaré que la prochaine étape de son action consisterait à diffuser son contenu auprès des populations concernées pour leur faire connaître leurs droits, en particulier, au sujet de leurs terres ancestrales. Cette loi concerne les 110 groupes ethnolinguistiques vivant sur le territoire, soit une population de 12 millions de personnes, 18 % de la population totale du pays.

Le passage le plus contesté du projet de loi, qui a retardé plusieurs fois son adoption, définit le domaine ancestral et le droit des peuples indigènes sur les terres et les ressources naturelles situées à l’intérieur de leur territoire. La loi reconnait aux diverses communautés culturelles le droit de s’opposer aux divers projets de développement et de créer, à l’intérieur de leur domaine, une unité géo-politique de base, appelée “barangay”.

Cette loi ne mettra pas un terme au travail de l’Eglise et de la commission des peuples indigènes. Pour sa bonne application, il est même nécessaire que soient continués les efforts de documentation déjà entrepris, consistant à recueillir les traditions et coutumes de chaque peuple pour aider le gouvernement et la société à identifier leurs caractéristiques culturelles, économiques et politiques. En particulier, le domaine ancestral des diverses minorités ne pourra être délimité qu’à partir de telles sources.

Par ailleurs, la commission épiscopale continue de veiller à ce que la politique de développement économique du gouvernement ne soit pas appliquée aux dépens des intérêts des minorités ethniques. Actuellement, elle étudie 19 projets de barrage, d’exploitations minières ou géothermiques qui ont provoqué le déplacement de 30 communautés indigènes.

L’innovation la plus importante introduite par la nouvelle loi est le remplacement de l’ancien office des communautés culturelles du nord et du sud, dirigé par le gouvernement, par une nouvelle commission nationale administrée par les peuples indigènes. La création de cette commission et le mode de recrutement de ses membres seront suivis de près par l’Eglise.