Eglises d'Asie – Indonésie
Des militants des droits de l’homme prient devant le palais de justice où un prêtre passe en jugement
Publié le 18/03/2010
Prés de 200 militants se sont relayés pour prier en faveur du Père Ignatius Sandyawan Sumardi et son frère Benny Sumardi, jugés pour avoir caché des militants recherchés par les autorités à la suite des émeutes de juillet 1996. Rassemblés le 27 octobre devant la cour du Palais de justice régional à Bekasi, à l’est de Jakarta, les militants ont prié pour que le prêtre, directeur de l’Institut social de Jakarta, et son frère soient jugés de façon équitable.
Leurs prières pour que vérité et justice soient respectées en Indonésie étaient accompagnées de poèmes exprimant leur peine devant l’injustice faite aux petits, aux marginaux et aux militants des droits de l’homme qui les défendent. Le père Sumardi leur avait demandé de prier pour les morts, les disparus et les blessés des émeutes du 27 juillet 1997.
Les trois militants que le prêtre est accusé d’avoir caché étaient inculpés en premier lieu par les autorités officielles indonésiennes pour avoir incité à l’émeute déclenchée par un conflit au sein du Parti démocrate indonésien (PDI). Ils étaient cependant jugés sur une inculpation plus large d’activités antigouvernementales.
Luhut Pangaribuan, qui dirige le groupe des avocats de la défense, affirme que l’accusation, selon laquelle le P. Sumardi, “en compagnie de son frère”, Benny Sumardi, avait caché et aidé ceux que la police recherchait pour crime, était inacceptable. Il a expliqué à des journalistes que le terme “en compagnie de” entraînait de graves conséquences juridiques pouvant conduire à l’accusation de conspiration. “Benny Sumardi a seulement reçu les trois militants prodémocrates que son frère avait amené chez lui Ce n’est qu’un charpentier qui ne connaissait rien de leurs activités”, atil expliqué.
Le P. Sumardi était secrétaire d’un comité de volontaires d’aide aux victimes des émeutes et de recherche des personnes signalées disparues. Il avait donné asile aux trois militants qui le lui avaient demandé après que les autorités aient donné l’ordre de tirer à vue sur les meneurs. Le prêtre affirme qu’il avait commencé à négocier avec les autorités pour la reddition des trois militants quand ceuxci ont été arrêtés dans la maison de Benny Sumardi à Bekasi.
Le P. Sumardi a obtenu l’appui de très nombreuses associations indonésiennes et de la conférence épiscopale catholique d’Indonésie.