Eglises d'Asie – Corée du sud
LA REPONSE DE LA CONFERENCE EPISCOPALE COREENNE AUX « LINEAMENTA »
Publié le 18/03/2010
I – LES REALITES ASIATIQUES
Décrire quelques-uns des aspects positifs et des déficiences de l’évangélisation dans votre pays en relation avec les réalités asiatiques dans les domaines religieux, poltique, socio-économique etc. A la lumière de ces réalités, quels sont les domaines spécifiques qui méritent qu’on s’y arrête, et quelles approches spécifiques doivent être entreprises par l’Eglise dans sa mission d’évangélisation en Asie ?
Les aspects positifs de l’évangélisation
Comme aspects positifs de l’évangélisation, nous pouvons mentionner en général les profonds sentiments religieux du peuple coréen, son sens traditionnel de la morale, ainsi que son désir d’atteindre un plus haut niveau d’éducation. Il existe aussi un profond désir de la vie de foi, rendu plus ardent par la souffrance et la confusion de l’époque. La dévotion exceptionnelle du laïcat qui a caractérisé l’histoire de l’Eglise en Corée depuis les débuts, et sa participation active et continue à la vie de l’Eglise, ainsi que l’abondance des vocations au sacerdoce et à la vie religieuse, sont une source importante de dynamisme et d’espérance. Le souci montré par l’Eglise et les efforts accomplis par elle dans le domaine de la justice sociale, autant que son engagement dans le mouvement des droits de l’homme et du citoyen, l’assistance portée aux classes marginalisées et la promotion de l’aide sociale au cours des dernières décennies, ont grandement contribué à renforcer la confiance du peuple coréen en l’Eglise.
Les aspects déficients de l’évangélisation
Le déclin de la structure familiale et l’individualisme causé par un matérialisme rampant, la disparition de la hiérarchie traditionnelle des valeurs dans le processus du développement économique et de l’urbanisation, la détérioration de l’éducation qui résulte de tous ces problèmes, sont de sérieux freins à la tâche d’évangélisation de l’Eglise. De ce point de vue, l’Eglise de Corée ne s’est pas suffisamment remise en question pour travailler dans ces domaines et, en conséquence, ne propose pas une pastorale adéquate. Une formation des prêtres, appelés à assumer des responsabilités pastorales dans ces domaines, est indispensable.
Les domaines qui exigent davantage d’attention
Les domaines qui requièrent une attention spéciale sont la ré-évaluation des sentiments religieux traditionnels authentiques et des règles de morale traditionnelle du peuple coréen, une revitalisation de ces valeurs, l’éducation du laïcat dans la mission commune d’évangélisation, et une réflexion sur les réformes de la pratique pastorale qui puisse répondre à une signification plus large de l’évangélisation de la société et de la culture. En même temps, il est urgent de faire les efforts nécessaires pour une évangélisation fondée sur une compréhension plus profonde et plus complète de la culture et de la mentalité coréennes.
II – L’EVANGELISATION DE L’ASIE
Evaluer l’état de l’activité missionnaire de l’Eglise en Asie et dans votre région (structure, programme, mouvements etc.). Mentionner les manières spécifiques de promouvoir et d’aider l’activité missionnaire de l’Eglise.
Dans ce domaine, nous avons tout d’abord besoin d’une compréhension et d’une prise de conscience plus profondes du rôle évangélisateur de chaque chrétien, ce qui est essentiel pour être un disciple de Jésus-Christ. A partir de cette prise de conscience, nous devons essayer d’arriver à une première évangélisation par la conversion radicale de nous-mêmes.
Avec une solide identité chrétienne, nous devons pratiquer l’amour de notre prochain en nous débarrassant d’un mode de vie de chrétien nominal qui respecte l’obligation dominicale de la messe, mais vit comme un non-chrétien au cours de la semaine. De plus l’action sociale et la participation dans la société doivent être développées comme fondations de la tâche missionnaire. Pour cela, des mesures pastorales concrètes destinées à approfondir la foi dans tous les domaines, comme l’apostolat biblique, la catéchèse, la liturgie, la vie de communauté et la pratique de l’amour fraternel, sont nécessaires.
Qu’est-ce qui est fait pour la formation des acteurs de l’activité missionnaire, comme les évêques, le clergé, les religieux, les séminaristes, le laïcat, les instituts missionnaires, les mouvements d’Eglise etc. ? Selon vous, qu’est-ce qui devrait être fait dans ce domaine ?
En plus des cycles du séminaire, de la formation religieuse des noviciats, des programmes réguliers de formation du clergé et des personnes consacrées, l’éducation pastorale sur la réunification et la réconciliation nationales, des activités pastorales de vacances comprenant des immersions et une éducation pastorale sur l’apostolat social sont organisées. Il y a aussi la formation donnée dans divers groupes pieux, la formation continue des dirigeants des communautés de base, la formation des missionnaires laïcs dans leurs tâches missionnaires, et divers programmes de formation continue pour les laïcs.
Nous recherchons l’harmonie avec les autres communautés et régions en mettant à bas les murs qui nous séparent par une analyse en profondeur et une évaluation de la réalité. Nous nous préparons aussi à la mission en Corée du Nord, en Chine et dans d’autres pays.
III – LE DESSEIN DE SALUT DE DIEU DANS L’HISTOIRE
Qu’est-ce qui est fait dans votre pays pour aider les membres de l’Eglise à mieux connaître les autres traditions religieuses de l’Asie ? Que peut apprendre l’Eglise de son dialogue avec les autres religions d’Asie et de la connaissance ainsi obtenue ? Jusqu’où les aspects spécifiquesdes religions asiatiques peuvent-elles être utilisées et développées pour accomplir la mission de l’Eglise d’apporter le salut à tous les peuples d’Asie ?
L’effort de dialogue
Au sein des traditions et des religions d’Asie, le christianisme est vu comme une religion distinctememnt hétérogène. Cependant, cette différence peut être un élément amenant à un chemin amical et positif de dialogue. Le dialogue et les relations avec les religions non chrétiennes se sont grandement améliorées ces dernières années. Avec l’organisation de l’Association des dirigeants des principales religions, plusieurs sujets ont été abordés, concernant la foi, le salut et d’autres thèmes intéressant tout le monde. Cette association a aussi développé des projets communs dans le domaine de la morale et de l’aide sociale.
Ce que nous pouvons apprendre des autres religions
Les richesses spirituelles des autres religions en Asie enrichissent l’Eglise catholique. Nous avons à apprendre de leurs méthodes de méditation et de leurs disciplines d’ascèse, mais ce qui est le plus nécessaire est une élaboration théologique basée sur les sentiments religieux asiatiques.
La possibilité d’utiliser les religions traditionnelles d’Asie
Nous sommes en train d’étudier jusqu’à quel point le peuple coréen a été influencé par les traditions du bouddhisme, du confucianisme, du taoïsme et du chamanisme. Il est possible d’utiliser ces traditions mais nous en sommes encore au stade initial de la recherche. Nous avons donc besoin de davantage de temps pour étudier un domaine qui exige un engagement à long terme et sincère de la part de l’Eglise.
IV – JESUS-CHRIST SAUVEUR : LA BONNE NOUVELLE DE DIEU A TOUS
Dans votre pays, comment est vue et proposée la personne du Christ dans la mission de l’Eglise de le proposer au peuple d’Asie ? Dites comment l’Eglise peut maintenir la centralité de la proclamation de Jésus-Christ comme le seul sauveur de même que l’universalité du salut en lui.
La compréhension populaire de Jésus-Christ
Jésus-Christ est relativement bien connu par le peuple d’Asie, mais, en général, les gens estiment qu’il est l’un parmi beaucoup d’autres fondateurs de religions.
Comment maintenir la centralité de la proclamation de Jésus-Christ
Même si nous dialoguons avec les autres religions sur la base qu’il existe différentes expressions et cultes du seul vrai Dieu, nous devons leur faire comprendre le caractère unique de Jésus-Christ. Le dialogue avec les autres religions et les efforts pour l’unité des chrétiens ne doivent pas être l’occasion de relativiser le Christ. L’Eglise doit confirmer le caractère unique du Christ par sa propre conversion et le témoignage de sa vie de foi. Nous devons aussi vaincre l’indifférence religieuse et manifester l’amour spécial du christ pour les pauvres, aussi bien que présenter le salut qu’il apporte à toute la personne humaine.
Comment présenter l’universalité du salut par le Christ
Nous devons préciser vis-à-vis des autres que Jésus-Christ n’est pas seulement l’un des grands et exceptionnels saints qui aient paru dans l’histoire. L’incarnation et la divinité de Jésus comme l’ensemble du mystère du salut vont bien au-delà de cela. Nous devons présenter le caractère significatif de la vie de Jésus; sa mort, sa résurrection et son amour total pour l’humanité. En réfléchissant et en agissant à partir des paroles de Jésus, l’Eglise indique le chemin pour la solution de tous les problèmes humains, aujourd’hui et demain.
V – L’EGLISE COMME COMMUNION
Evaluez dans votre pays la conscience qu’a l’Eglise de la nécessité et de la responsabilité de porter la mission du Christ dans l’Esprit. De ce point de vue, comment se fait le travail de formation aux divers niveaux de la vie de l’Eglise ? Indiquez quelques efforts concrets entrepris par l’Eglise dans le domaine de la mission et quels en ont été les résultats. Dites quels devraient être les divers facteurs impliqués à l’avenir dans les initiatives de ce type.
Evaluation de la conscience qu’a l’Eglise de la nécessité et de la responsabilité de compléter la mission du Christ
A l’exception de quelques-uns des fidèles, il y a une prise de conscience insuffisante des exigences que comporte le fait d’être disciple du Christ pour compléter sa mission. En même temps, un déblocage mental est nécessaire chez les dirigeants et pasteurs de l’Eglise.
Activités dans le domaine de l’éducation
L’éducation des fidèles est faite, mais pas seulement, par l’instruction catéchétique, l’école du dimanche, le mouvement de renouveau charismatique, la Légion de Marie, le Mouvement pour un monde meilleur, Rencontre mariage et le Cursillo. Elle est portée aussi par les médias et les moyens de communication tels que des programmes de télévision, de radio, et diverses publications. Ce sont tous des moyens exemplaires d’instruction. Cependant, nous devons mettre davantage l’accent sur les études bibliques et la liturgie.
Les fruits des efforts missionnaires
Nous travaillons à modeler l’image de l’Eglise comme communion et nous essayons donc de développer le mouvement des petites communautés chrétiennes. Cependant, les résultats ne sont pas très satisfaisants. En même temps, la communion entre diocèses, paroisses et entre diocèses et instituts religieux n’est pas suffisante. Par conséquent, ces relations doivent être améliorées pour la mission.
Activités de l’avenir
Nous devons développer les activités orientées sur l’avangélisation de la culture asiatique. Ceci doit être fait en respectant les diverses opinions et en prenant conscience que le christianisme est une religion minoritaire dans la religion. Nous avons donc besoin de former des catéchistes professionnels et de faire un catéchisme pour les peuples d’Asie. Quand nous pensons à la multitude des gens d’Asie qui vivent dans des conditions économiques difficiles, il nous semble que l’Eglise doit concentrer ses efforts et ses activités sur les activités charitables concrètes. Cependant, l’effort de comprendre l’Asie et ses peuples dans leur contexte culturel doit être prioritaire.
Evaluez la manière dont la communion ecclésiale est vécue dans l’Eglise locale de votre pays. Dites comment les diverses Eglises chrétiennes donnent un témoignage commun dans leurs activités d’évangélisation. Indiquez comment les communautés d’Eglise pourraient devenir davantage conscientes de leur unité dans le Christ et la déployer plus efficacement dans la mission d’évangélisation de l’Eglise en Chine.
Les pratiques de la communion chrétienne
Nous avons un petit nombre de réunions de prière oecuménique au moment de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, mais elles ne sont pas efficaces.
Le témoignage commun
Des efforts communs au niveau oecuménique sont faits en divers domaines, par exemple dans celui de la justice sociale, l’aide sociale, la protection de l’environnement, l’unité et la réconciliation de la nation coréenne.
Le regard que portent les croyants non chrétiens sur les diverses confessions chrétiennes
En général, l’Eglise catholique est bien acceptée mais sa doctrine et ses institutions sont plutôt difficiles à comprendre. D’un autre côté, les Eglises protestantes ne sont pas bien acceptées et sont vues comme exclusivistes. L’attitude d’auto-satisfaction de quelques-uns de leurs dirigeants conservateurs est critiquée. Par ailleurs, beaucoup sont sceptiques sur la sincérité de certaines sectes qui avancent des enseignements pseudo-religieux.
Manières de manifester plus effectivement l’unité des chrétiens dans la mission d’évangélisation de l’Eglise
La tolérance et la compréhension des religions non chrétiennes sont nécessaires. Il est important aussi de promouvoir l’étude commune et le dialogue avec les autres communautés chrétiennes. La participation commune aux mouvements d’aide sociale et de protection de l’environnement est importante, mais il est plus important encore de joindre nos efforts dans la réflexion théologique et l’inculturation de la foi.
Quels sont les efforts qui sont faits dans votre pays pour encourager une plus grande compréhension oecuménique et l’unité entre les diverses Eglises et traditions ecclésiales ?
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens est célébrée chaque année et il y a des réunions de prières communes ainsi que sessions de travail, mais ces activités n’attirent pas beaucoup de gens. Nous possédons une traduction commune de la Bible mais elle est officielement utilisée par la seule Eglise catholique. Par conséquent, le but de cette traduction commune n’a pas été atteint. Les Eglises protestantes possèdent beaucoup de dénominations et d’associations qui ne sont pas très amicales à l’égard de l’Eglise catholique. Les catholiques sont quelquefois critiqués et diffamés. A cause de ces malentendus, le dialogue est difficile entre catholiques et protestants.
Parmi les aumôniers militaires, il arrive que la collaboration entre catholiques et protestants soit un succès, mais, la plupart du temps, les efforts oecuméniques sont handicapés par le caractère spécifique de la pastorale militaire. Il y a concurrence excessive entre Eglises qui provoque la diffamation.
Qu’est-ce qui est fait par l’Eglise de votre pays pour engager le dialogue avec les autres religions : hindou-chrétien, bouddhiste-chrétien, islamo-chrétien, religions traditionnelles etc.? Quels sont les différents niveaux de dialogue qui sont pratiqués ? Quels en sont les résultats concrets ? Que devrait être le souci de l’Eglise en ce domaine pour l’avenir ?
Ce que nous faisons pour le dialogue interreligieux
Le chamanisme, le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme sont les religions traditionnelles qui influencent puissamment le peuple coréen. Au niveau des personnes, des efforts de dialogue avec ces religions sont activement poursuivis, mais au niveau officiel de l’Eglise rien de substantiel n’a été fait.
Perspective de dialogue
Le confucianisme a contribué de manière importante à la vie religieuse dans le domaine de la morale, et le bouddhisme a fait la même chose dans le domaine de la pratique de l’ascèse et de l’expérience mystique. Le résultat en est qu’il y a des sentiments amicaux entre les catholiques et ces religions ou systèmes de croyances. Des études continues, des dialogues et la collaboration se font au niveau personnel.
Le souci de l’Eglise
Nous devons étudier et ré-évaluer la signification et le rôle des grandes religions traditionnelles en Corée. Elles aussi jouent un rôle dans l’économie divine du salut. Cette compréhension est essentielle pour l’inculturation de l’Evangile. L’ignorance de ces religions et de leur culture, le sentiment de supériorité relgieuse et l’exclusivisme doivent être éradiqués.
VI – LA MISSION D’AMOUR ET DE SERVICE DE L’EGLISE EN ASIE
Décrivez l’étendue de l’inculturation dans les divers aspects de la vie de l’Eglise de votre pays (par exemple, la théologie chrétienne, la liturgie, la spiritualité, l’art religieux, l’architecture etc.) et ses effets sur la mission de l’Eglise. Quelle est la contribution de ces efforts d’inculturation à l’Eglise universelle ?
Inculturation
En ce qui concerne l’inculturation de l’Eglise catholique en Corée, le processus est en marche depuis deux cents ans. L’Eglise a été introduite en Corée par des Coréens et bâtie par eux. La liturgie est célébrée en coréen. La conséquence en est que la vie de l’Eglise est familière au peuple coréen. L’Institut pastoral, sous la responsabilité de la conférence épiscopale, a formé un comité de recherche sur l’inculturation pour promouvoir l’étude de l’expression coréenne dans la liturgie, la musique liturgique coréenne, une approche coréenne de Dieu et de l’homme, le chamanisme et les autres religions de Corée. Malheureusement, ce travail d’inculturation en est encore à ses débuts. Nous devons donc développer une spiritualité et une musique liturgique qui conviennent aux sentiments religieux des Coréens. De même, des efforts continus d’inculturation sont exigés dans le domaine de l’architecture. Ce mouvement vers l’inculturation devrait aussi inclure, les vêtements et les instruments de la liturgie. Ils sont encore de style européen.
L’effet de l’inculturation sur la mission de l’Eglise
En comparaison avec les temps où la pratique de vénération des ancêtres (rites traditionnels Chesa) était interdite, la plupart des Coréens sont heureux du changement d’attitude qui permet aujourd’hui cette vénération. Cet exemple d’inculturation a eu un effet très positif sur la mission de l’Eglise.
La contribution de cette inculturation à l’Eglise universelle
La structure familiale de la paroisse formée par le clergé, les religieux et les laïcs, est le fruit de l’inculturation en Corée, et le caractère spécifique de l’Eglise de Corée. Nous croyons que l’Eglise universelle peut apprendre quelque chose de ce modèle.
Comment est utilisée la doctrine sociale de l’Eglise dans l’évangélisation et dans la mission d’amour et de service en Asie (promotion et développement de l’homme, situations de guerres civiles, conflits ethniques, réfugiés, migrants, peuples marginalisés etc.) ?
L’enseignement social de l’Eglise est utilisé comme principe directeur dans la société coréennepour la promotion des droits de l’homme, la justice sociale, et le bien-être de tous. En dépit de leur manque de connaissance ou d’intérêt pour cet enseignement, beaucoup de prêtres, religieux et laïcs continuent de servir au nom du Christ et dans l’esprit de l’Evangile.
Chaque diocèse s’est engagé dans la pastorale sociale à la lumière de l’enseignement social de l’Eglise, en formant divers comités pour l’aide sociale, la justice et la paix, l’apostolat du travail et l’aumônerie des prisons. Des dispensaires, des orphelinats, des centres pour handicapés, et des maisons de retraite existent dans tous les diocèses. Quelques religieux travaillent aussi dans des centres sociaux gérés par le gouvernement. Tous les diocèses ont un budget pour la pastorale sociale.
A l’heure actuelle, les tâches les plus pressantes sont l’aide à la Corée du Nord, la pastorale des travailleurs étrangers, celle de la jeunesse, et le travail concret pour mettre la justice sociale en pratique en détruisant la corruption. Il n’est pas facile d’intégrer l’enseignement social de l’Eglise dans nos vies quotidiennes. Sa mise en pratique devra être systématique et exécutée dans un engagement profond de foi.
Qu’a fait l’Eglise de votre pays pour utiliser les moyens de communication sociale dans la mission d’évangélisation de l’Eglise, particulièrement la presse, la radio, la télévision, le cinéma, Internet etc. ? Quelles initiatives est-il nécessaire de prendre à l’avenir ?
Les outils de communication sociale sont activement utilisés dans l’Eglise de Corée. La Conférence épiscopale de Corée publie deux mensuels, le Kyonghyang-Jabji et le Samok. L’archidiocèse de Séoul publie l’hebdomadaire Pyonghwa, possède une station de radio et un réseau de télévision par câble du même nom. Cette radio et cette télévision ont aussi des succursales locales dans les archiodiocèses de Taegu et de Kwangju. Le diocèse de Wonju utilise la radio MBC, qui est une radio commerciale privée. L’archidiocèse de Taegu publie un quotidien et un hebdomadaire, le Catholic Shinmun. Il y a donc deux hebdomadaires catholiques en Corée, et tous les diocèses publient leurs bulletins diocésains hebdomadaires.
Beaucoup de diocèses participent à des programmes de prédication sur des radios et des télévisions qui n’appartiennent pas à l’Eglise catholique. Ils utilisent aussi les quotidiens profanes pour écrire des articles et faire avancer la mission de l’Eglise.
Les commissions de communication de chaque diocèse essaient d’éduquer les fidèles et de les aider à discerner les bonnes valeurs dans une perspective de foi, en leur recommandant et en leur offrant de bons films, des programmes de télévision et des vidéos. L’utilisation d’Internet est en train d’être mise au point. L’Eglise de Corée a investi du temps, du personnel et de l’argent dans le domaine des communications sociales, mais ces activités doivent avoir plus d’impact sur la société et être de meilleure qualité.
Comment décririez-vous la spiritualité et la dévotion mariales dans votre pays comme un moyen d’évangélisation et de catéchèse ? Comment Notre Dame est-elle vue et apprécié&e comme le modèle parfait du disciple chrétien ? Donnez des exemples concrets expliquant comment la dévotion mariale amène les gens à une imitation authentique de Jésus-Christ.
La patronne de l’Eglise catholique de Corée est la bienheureuse Vierge Marie de l’Immaculée conception. Les premiers missionnaires ont consacré l’Eglise de Corée à la bienheureuse Vierge Marie. La dévotion des catholiques coréens à Marie est très spéciale, profonde et authentique. Certaines Eglises protestantes critiquent encore l’Eglise catholique comme étant l’Eglise de Marie, mais cette critique n’affecte pas la dévotion qui lui est rendue. L’affection et l’amour du peuple coréen pour la mère de famille a grandement influencé la dévotion mariale. Cependant, certains catholiques considèrent Marie comme un objet de foi, et non comme un exemple de disciple fidèle.
Avez-vous des remarques et des suggestions à faire sur des thèmes en relation avec le synode et qui ne sont pas inclues dans cette série de questions ?