Eglises d'Asie

REPONSE DE LA CONFERENCE EPISCOPALE PHILIPPINE AUX “LINEAMENTA”

Publié le 18/03/2010




I – LES REALITES ASIATIQUES

Observations générales

1 – Nous suggérons que l'”instrumentum laboris” comporte une analyse sociale plus globale de la situation de l’Asie. L’analyse des “lineamenta” semble porter davantage sur la région de la FABC (Fédération des conférences épiscopales d’Asie), mais apparemment n’englobe pas le Moyen Orient et les Etats du Golfe. Egalement, on devrait parler davantage des pays socialistes, comme la Chine, le Vietnam, le Cambodge, le Laos. Pour une bonne analyse de la région de la FABC (Asie du sud, de l’Est et du Sud-Est) dans la lumière du thème de la Vie, l'”instrumentum laboris” pourrait se référer au communiqué final de la 6ème Assemblée plénière de la FABC (Manille, 1995) qui avait pour thème : “Les disciples du Christ en Asie au service de la Vie”. Il pourrait aussi se rapporter à la première partie du communiqué final de la 5ème Assemblée plénière de Bandung (1990) dont le thème était “En route vers le troisième millénaire”.

2 – Dans la perspective du thème propre à l’assemblée spéciale, une analyse sociale thématique serait peut-être plus utile. Dans le cadre de cette analyse, on devrait davantage parler de l’Asie comme un continent subissant la poussée du changement, en transition, attendant l’émergence d’un “ordre mondial”. Il est donc nécessaire de traiter des thèmes tels que la globalisation, l’industrialisation, l’urbanisation, le néolibéralisme capitaliste et les divers modèles de développement économique, la sécularisation et la civilisation de consommation, la dette externe, la technologie de l’information, le militarisme, l’émigration, les problèmes ethniques, en tant qu’ils ont un impact sur la vie, les cultures et les sociétés en Asie.

3 – Il faudrait parler davantage des mouvements pour le changement en Asie, ou pour la résistance à ce changement comme ce peut être le cas, par exemple, chez les pauvres, les femmes, les jeunes ; les mouvements écologique, politique, économique, religieux (avec le courant fondamentalisme sous toutes ses formes), le renforcement de la conscience nationale.

4- Dans l'”instrumentum laboris”, la principale image de l’Eglise que l’on devrait employer dans cette section et aussi à travers tout le document, devrait être celle de Eglise “cheminant avec”, compagnon de route, servante, qui accompagne les peuples d’Asie dans leur voyage vers la vie intégrale, et leur apporte une contribution propre, la foi, qui est à la fois promesse, espérance et assurance de la vie intégrale en Jésus et dans le royaume de Dieu, une foi présentée humblement et dans le dialogue.

5 – Il faut, peut-être utiliser des catégories plus générales, recouvrant les diverses variétés de pays en Asie qui pourraient se diviser en régimes théocratiques, démocratiques et socialistes.

Observations particulières concernant les “réalités asiatiques”

(A ajouter aux observations ci-dessus et aux analyses de la FABC, qui y sont mentionnées)

– La dichotomie entre la foi et la vie

– Changements négatifs dans les minorités ethniques dûs à l’influence croissante de la “civilisation”, tels que l’alcoolisme, le jeu, la prostitution, la disparition des liens familiaux et du sens de la communauté.

– Les nouveaux mouvements religieux qui fuient l’engagement social et soulignent presque exclusivement le salut individuel.

– Les tensions entre les diverses religions, les conflits ethniques – par exemple, l’hégémonie d’une minorité puissante sur la majorité, ou, dans le plupart des cas, l’inverse.

– La croissance de la civilisation de la drogue

– Les abus sexuels auxquels sont soumis femmes et enfants, l’émigration des travailleurs due au cercle vicieux de la pauvreté et de l’exploitation.

– Le pouvoir politique et économique qui, en Asie est généralement entre les mains d’une élite. La participation réelle du peuple n’est que minime, même dans les pays dits démocratiques, à l’exception des élections.

– La croissance de l’espoir chez les pauvres là où travaillent les missionnaires.

– Une participation croissante des femmes et des jeunes à l’Eglise et la société.

– A cause de la tendance à la différenciation se manifestant chez les personnes qui appartiennent à diverses cultures, tendance qui est sans relation avec le nationalisme, on accueille avec beaucoup de prudence, dans le domaine politique ou économique, les accords globaux ou régionaux, parfois même, on les désapprouve, comme par exemple l’APEC (Coopération économique Asie Pacifique).

– Le Congrès international de la mission qui s’est tenu à Manille en 1979 pourrait être mentionné parmi les événements religieux visant à l’évangélisation.

Question 1.1 Les aspects positifs de l’évangélisation à la lumière des réalités d’Asie.

1. La vision issue du second Concile plénier des Philippines en 1991, qui a été une véritable “Pentecôte”, destinée à renouveler l’Eglise.

– A travers un renouveau de l’évangélisation, considérée dans son intégralité (annonce de l’Evangile dans toutes ses dimensions sociales), renouveau de la catéchèse, renouveau de l’apostolat social, renouveau de la liturgie, renouveau du laïcat des religieux et du clergé).

– Dans la direction d’une communauté authentique de véritables disciples, d’une Eglise participante et inculturée, d’une Eglise des pauvres.

2 – La conception d’un programme pastoral national a contribué à concrétiser la vision précédente ; plus pratiquement, la tenue d’assemblées et synodes diocésains qui ont tracé leurs propres programmes pastoraux dans cette ligne d’un renouveau intégral.

3 – Réponse aux besoins du renouveau catéchétique

– Approbation par Rome d’un catéchisme catholique pour les Philippins, catéchisme mis au point durant plusieurs années pour répondre à l’environnement religieux, socio-économique, politique et culturel des Philippines, et réédité à la lumière du Catéchisme de l’Eglise catholique.

-Un programme catéchétique national fort pour les écoles publiques, dans la mesure où il est autorisé par l’Etat.

– Le renouvellement en cours des composantes de la formation à la foi, contenue dans divers programmes pastoraux, comme “La vie familiale”, l'”Apostolat par la Bible”, programmes concernant la santé, l’Education, la Jeunesse, l’Action sociale, les Médias, la catéchèse.

– Augmentation du nombre des catéchistes formés dans diverses écoles professionnelles de formation catéchétique.

– Au sein de la population, un véritable appétit pour la Parole de Dieu et le nombre grandissant de groupes bibliques catholiques se réunissant pour la prière, l’étude, la réflexion, le partage et la mission.

– Les composantes de formation à la foi contenues dans les mouvements religieux catholiques, tels que les groupes charismatiques, les communautés nouvelles de laïcs, la formation d’aumôniers laïques pour ces groupes en vue de remédier au manque de prêtres.

– Une sensibilisation grandissante à la nécessité pour la catéchèse des familles et des adultes de s’appuyer sur la communauté, accompagnées de tentatives pastorales de beaucoup de diocèses pour répondre à ce besoin.

– L’existence en beaucoup de paroisses de programmes destinés à dispenser une formation à la foi et une formation catéchétique à la base, au niveau des villages et des communautés ecclésiales de base.

4 – Répondre aux besoins du renouveau du culte et de la liturgie :

– Des essais pour réaliser l’acculturation de fêtes et de quelques aspects de la liturgie, spécialement la célébration eucharistique, ont rendu la liturgie plus vivante, plus significative et plus solennelle et ont permis aux fidèles d’y participer davantage.

– La mise à jour théologique de diverses pratiques de dévotion (“Flores de mayo”, “novenas”, le chemin de croix, le rosaire) et de la religiosité populaire, ainsi que l’intégration de dévotions traditionnelles à l’intérieur de la célébration liturgique ont conduit la population à une dévotion plus globale et à un culte centré sur l’essentiel.

– Les célébrations liturgiques ou paraliturgiques, dans les communautés ecclésiales de base, dans les petits groupes religieux, les groupes de jeunes, sont vivantes, dynamiques, communautaires et priantes.

– De grands efforts ont été faits pour restaurer l’importance et la pratique du sacrement de réconciliation.

5 En réponse aux besoins du renouveau de l’apostolat social.

– Dans tous ses secteurs, l’Eglise approfondit sa conviction d’être l’Eglise des pauvres

– L’Eglise a pris davantage conscience que “l’action pour la justice et la participation à la transformation du monde” est une dimension constitutive de l’annonce de l’évangile.

– La pastorale met l’accent sur la mission à l’égard des pauvres, des marginalisés, des exploités, des nécessiteux, ainsi que des membres des minorités ethniques, des habitants des taudis, des femmes et des enfants, des travailleurs migrants, des prisonniers et des victimes de la criminalité et de l’injustice.

– La conscience sociale et l’engagement de la population, spécialement des jeunes, dans la transformation sociale sont en progrès.

– Une tâche est en oeuvre, consistant à fournir des fondements bibliques aux programmes d’action sociale.

– Le deuxième Concile plénier des Philippines a appelé à une prise de responsabilité des laïcs, comprise comme la mise en oeuvre des charismes donnés par Dieu au service de l’Eglise et de sa mission. Celle-ci est maintenant considérée comme une tâche prioritaire dans de nombreux diocèses, à travers la formation de dirigeants laïcs, de conseils paroissiaux fonctionnels, de nombreux séminaires de formation de la foi comme l’Expérience du renouveau paroissial, les Rencontres-mariage, la formation aux ministères laïques.

– Les laïcs sont de plus en plus reconnus comme des évangélisateurs par les prêtres et les évêques.

– Une plus grande attention est portée aux travailleurs à l’étranger comme évangélisateurs, grâce au témoignage qu’ils portent dans leurs lieux de travail.

– Formation des laïcs comme co-responsables de la mission grâce à l’institut épiscopal pour l’apostolat laïque de la FABC.

– Utilisation de plus en plus fréquente en Asie de l'”Approche pastorale intégrale”, adaptation de la méthode “Lumko” de formation pastorale et d’édification communautaire.

– Existence de fortes communautés interparoissiales de laïcs orientées vers le renouveau de la foi, comme les mouvements “El Shaddai”, le mouvement de la famille chrétienne, “Les couples pour le Christ”, les groupes de rencontre-mariage, les communautés “Elim”, les “Foccolari”, les groupes du Néo-catéchuménat”.

– La participation croissante des jeunes à divers ministères, la catéchèse, la musique liturgie, l’action sociale, en particulier dans la sphère politique. Le mouvement de Taizé est très populaire dans le milieu des jeunes.

– L’adoption par le Conseil du Laïcat de programmes se référant à la vision de l’Eglise issue du 2ème Concile plénier des Philippines, une Eglise de la maison, une Eglise des pauvres, une Eglise du futur. Ces programmes partent du principe que ceux qui y participent sont à la fois évangélisés et évangélisateurs, sont engagés dans la mission, pratiquent ce qu’ils croient et sont guidés par les valeurs évangéliques.

– Les personnes consacrées

– Le nombre des vocations est satisfaisant et régulier.

– Renouvellement des communautés religieuses en accord avec la dynamique du 2ème Concile plénier qui les appelle a être prophètes dans l’Eglise et dans la société, et à prendre en compte les valeurs séculières d’aujourd’hui.

– Efforts pour une inculturation des valeurs chrétiennes à travers la vie contemplative, la recherche de Dieu par la prière, l’écoute, la prière et l’ascétisme.

– Dans les congrégations religieuses, soutenir l’intérêt pour la dimension sociale de l’évangile et pour la formation intégrale des jeunes religieux.

– Il existe actuellement de nombreux centres de formation pour missionnaires, y compris de missionnaires laïques, qui préparent à la mission, comme l’Institut pastoral pour l’Asie du Sud-Est, le Centre pastoral San Carlos, le Centre pour la Mission du Saint Esprit, le centre “Euntes”, l’Institut interdisciplinaire pour l’Asie du Sud-Est.

– Les congrégations religieuses et leurs centres d’action sociale.

– On peut trouver un grand nombre de missionnaires philippins, parmi lesquels des laïcs, sur tous les continents, mais spécialement en Afrique, en Amérique du Sud, et dans d’autres régions d’Asie.

Le clergé

La formation actuelle des séminaristes est plus globale, davantage adaptée au contexte, Elle comporte une expérience pastorale et un partage de la vie des pauvres.

La formation actuelle des prêtres se fait à la lumière de la dynamique pastorale du 2ème Concile plénier des Philippines qui les pousse à être dirigeants au service de leurs communautés.

– Des efforts sont faits pour expérimenter le ministère par équipe, dans un esprit de co-responsabilité avec les laïcs.

– la formation à la direction pour les évêques d’Asie est patronnée par la FABC.

– Les évêques, pour la formation, s’associent aux religieux, au clergé et aux laïcs dans le domaine de l’Action sociale, du dialogue interreligieux, de l’animation missionnaire.

– Les lettres pastorale des évêques des Philippines sur des sujets brûlants sont citées comme courageuses et prophétiques face à l’injustice.

– Le 2ème Concile plénier des Philippines a déclaré que les communautés ecclésiales de base devraient être construites en vue de renouveler l’Eglise à la base comme une expression d’une communauté renouvelée, à la fois évangélisée et évangélisatrice.

Question 1.2 Aspects négatifs de l’évangélisation à la lumière des réalités asiatiques

– La pauvreté massive de la population, souvent due à l’injustice ; l’écart scandaleux entre les riches et les pauvres ; la concentration du pouvoir entre les mains de l’élite ; les aspects négatifs de valeurs culturelles qui perpétuent le déséquilibre social.

– La dichotomie entre la vie et la foi : la croyance n’influe pas sur la vie parce que marquée par le ritualisme du culte, l’individualisme, la corruption généralisée et la criminalité.

– La conception uniquement spirituelle du salut sans engagement pour le royaume.

– Le message évangélique est communiqué sans enracinement dans la réalité de la pauvreté.

– C’est avec lenteur que la population s’accoutume aux images de l’Eglise comme Peuple de Dieu ou Eglise des pauvres. L’Eglise est encore pensée en termes institutionnels ou hiérarchiques.

– L’évangélisation semble seulement destinée à ceux qui vont à l’église, et encore d’une manière insuffisante: beaucoup sont “sacramentalisés”, mais non évangélisés.

– La catéchèse se heurte à de graves obstacles comme la pauvreté, les foyers désunis, la famille monoparentale, les valeurs véhiculées par les massemédias, la violence et la marginalisation propres à certains secteurs sociaux.

– Le manque de moyens propres à l’évangélisation, le manque de personnel formé et engagé, le manque de soutien financier pour les agents pastoraux travaillant dans la catéchèse, le domaine de la vie familiale ou de la santé, le manque de solidarité entre les paroisses riches et pauvres.

– L’élitisme et le “statu quo” cultivés dans les écoles catholiques, l’impuissance propre au réseau éducatif à établir des rapports entre la foi et la vie quotidienne.

– Les mouvements de renouveau interparoissiaux négligent quelque fois une formation à l’engagement social et souvent écartent les paroissiens d’une implication active dans leurs propres paroisses.

– L’élitisme, la concurrence et les dissensions au sein des mouvements et organisations de laïcs, particulièrement dans le domaine du recrutement, leur manque d’intégration à l’intérieur de la paroisse.

– Les organisations religieuses traditionnelles s’opposent quelquefois au renouveau à cause de leurs propres orientations.

– Le robuste prosélytisme des chrétiens fondamentalistes, des groupes du renouveau, avec des attaques violentes contre les croyances catholiques, les dévotions et les pratiques religieuses.

– Malheureusement aussi, les dévotions mariales sont quelquefois trop envahissantes et pas assez centrées sur le Christ. Les dévotions populaires sont souvent teintées de croyances superstitieuses.

– La vulnérabilité de la vie consacrée aux influences séculières par le moyen des massmédias et des nouvelles technologies.

– Existence de tensions au sein de la vie consacrée, concernant l’exercice de l’autorité, démocratique ou de type traditionnel, entre la contemplation et l’apostolat.

– Manque d’unité et de collaboration entre les congrégations religieuses pour ce qui concerne la mission.

– Manque de prêtres – alors que les vocations restent régulières quant au nombre, la proportion est d’un prêtre pour 10 000 paroissiens.

– Le médiocre témoignage donné par quelques gens d’Eglise, la soumission et parfois la dépendance des laïcs à l’égard du clergé pour ce qui concerne les projets pastoraux et les prises de décisions. Le ministère paroissial se concentre dans l’administration de sacrements.

– L’Eglise, son clergé, ses institutions donnent une image de richesse, une image élitiste. Ils ne sont pas réellement en prise avec les pauvres. La voix prophétique de l’Eglise est affaiblie à cause du manque de cohérence existant entre sa prédication et son témoignage.

Dans son action sociale, l’Eglise n’a pas réussi à atteindre les racines mêmes de la pauvreté et de l’injustice, ainsi que les structures du pouvoir social.

– L’évangélisation n’a pas authentiquement converti les hommes d’affaires, les grands propriétaires et les politiciens de telle sorte qu’ils témoignent de l’option du Christ pour les pauvres.

– Dans le cadre de l’évangélisation, les moyens de communication sociale sont fort mal appréciés et mal utilisés.

– Une certaine impuissance devant l’utilisation des médias, subtile mais efficace, pour promouvoir des valeurs séculière, déformer ou subvertir l’enseignement de l’Eglise, par exemple dans le domaine du mariage de la morale familiale, etc.

– Un dialogue oecuménique ou interreligieux très limité.

Question 1.3 Domaines appelant l’attention ; leur approches spécifiques.

– L’évangélisation familiale comme concept-clé.

– Inculturation de la vie de foi, de la liturgie.

– Formation intégrale, mise à jour et formation continue de la foi, formation pastorale et missionnaire, pour chaque membre de l’Eglise.

– Option pour les pauvres réalisée dans la vie et la mission de l’Eglise toute entière, par exemple dans les écoles, dans ses institutions caritatives, son action sociale. Mise en oeuvre d’une solidarité entre paroisses, communautés, écoles riches et pauvres.

– Formation du clergé, des religieux et des laïcs à la co-responsabilité et la gestion y compris la gestion des ressources.

– Formation de dirigeants laïcs de base.

– Formation morale et doctrinale des dirigeants économiques et politiques.

– Formation des laïcs aux problèmes sociaux.

– Transmission des responsabilités au laïcat grâce à la formation et à l’exercice actuel de la co-responsabilité dans l’Eglise.

– Une direction pastorale de type professionnel : formation à une direction faisant place à la participation et à la délégation de pouvoirs.

– Formation des prêtres et des religieux comme hommes de dialogue.

– De brefs enseignements sur les religions et les cultures asiatiques pour les séminaristes, les religieux et les missionnaires. Nécessité d’une méthodologie missionnaire qui mette en avant le témoignage et le dialogue sincère avec les pauvres, avec les religions et les cultures d’Asie.

– Formation pastorale et missionnaire.

– Evangélisation par des équipes qui parviennent jusqu’aux villages.

– Mettre l’accent sur les régions non touchées par l’Eglise, sur sa périphérie, sur les régions rurales où se trouve le plus de monde.

– Evangélisation des massemédias et de ceux qui les mettent en oeuvre. Utilisation effective de tous les moyens de communication, spécialement les massemédias au service de l’évangélisation.

– Soutien financier des évangélisateurs et de leurs activités, par exemple, au moyen de la dîme.

– L’accent doit être mis sur une authentique spiritualité des évangélisateurs, sur leur crédibilité et sur leur capacité à être des modèles.

– Développement d’une solide spiritualité de la mission, une spiritualité de disciple actif et intégral, centré sur le Christ et socialement engagé.

II – EVANGELISATION EN ASIE

Question 2.1 Evaluation de l’activité missionnaire en Asie et aux Philippines

– L’absence d’un projet pastoral officiel dans beaucoup de diocèses rend difficile l’évaluation de l’activité missionnaire.

– En Asie, l’activité missionnaire est limitée par le fait que certains pays n’acceptent pas les missionnaires.

– L’activité missionnaire en Asie est “prudente” à cause de l’existence des grandes religions, spécialement de l’islam.

– L’Eglise en Asie est encore un grain de sénevé.

– Bien que “décolonisée”, par rapport aux autres religions d’Asie, l’Eglise est encore beaucoup plus étrangère. L’Eglise n’y a pas une théologie propre ; elle est généralement occidentalisée, plus particulièrement “romanisée”, dans sa réflexion théologique.

– L’activité missionnaire récente en Asie a reflété l’option pour le pauvre, la tendance à l’inculturation et à la participation des laïcs.

– L’Eglise en Asie est passée d’une conception de l’Eglise institutionnelle et hiérarchique à une vision de l’Eglise comme peuple de Dieu avec une mission d’évangélisation intégrale.

– Grâce à la Fédération des conférences épiscopales d’Asie, il y a une grande unité des évêques d’Asie.

– Radio Veritas depuis Manille déploie ses efforts d’évangélisation sur de nombreuses régions d’Asie.

– Les vocations dans les sociétés et congrégations missionnaires sont en augmentation.

– Il existe une certain échange de missionnaires entre les divers pays d’Asie par l’intermédiaire de quelques congrégations.

– Plusieurs congrégation sont en train d’explorer divers territoires de missions possibles.

– La société missionnaire des Philippines est active en diverses parties d’Asie, mais le nombre de vocations pour cette société devrait augmenter. Elle n’est pas encore bien connue dans les diocèses.

– Les martyres du P. Tullio Favali, PIME, le 11 avril 1985 et du P. Salvatore Carzedda le 20 mai 1992, dans le sud des Philippines () ont été une source d’inspiration missionnaire non seulement pour leurs confrères PIME mais aussi pour beaucoup d’autres, plus particulièrement pour les agents pastoraux laïques avec qui ils travaillaient.

– Il est réconfortant de voir des missionnaires philippins travailler parmi des ethnies bouddhistes ou musulmanes, spécialement parmi les agriculteurs en différents endroits d’Asie, pour y former des militants ruraux.

– Des prêtres philippins ainsi que des religieuses philippines de diverses congrégations s’adonnent à une vaste oeuvre missionnaire en Afrique, en divers lieux d’Asie et en Amérique du Sud.

– En général, il n’y a pas de structures pour l’activité missionnaire, sinon le fait d’avoir un représentant aux réunions régulières des sociétés missionnaires pontificales.

– Il existe de très bonnes publications missionnaires, comme par exemple, “Misyon”, “World Mission”, mais leur diffusion pourrait être étendue.

– Il existe un programme de sensibilisation à la mission pour les paroisses et les écoles, destiné à préparer le dimanche et la semaine des Missions. Il utilise des panneaux d’affichage, des posters, organise des symposiums et réunions sur le thème de la mission, sollicite des contributions financières et prépare des entretiens sur les diverses activités missionnaires des congrégations religieuses.

La mission dans un sens général

Le principal souci de l’Eglise est le renouvellement et le soutien d’un vaste travail mis en oeuvre : paroisses, associations de laïcs, catéchisme dans les écoles publiques, santé et éducation (écoles, collèges et universités), institutions caritatives pour les pauvres et les malades, les programmes de Justice et paix.

– Une meilleure coordination des efforts pour une évangélisation intégrale des diocèses, inspirés de la vision de la mission telle qu’elle apparaît dans les conclusions du deuxième Concile plénier des Philippines ou des “forums” des Eglises locales, tels que la Conférence pastorale de “Mindanao sulu” ou du Forum pastoral du nord de Luzon.

– De grands efforts en vue de l’évangélisation intégrales ont été faits par les communautés ecclésiales de base dans les régions rurales, chez les paysans, les pécheurs, les peuples indigènes ; à un moindre degré, des organisations laïques sont allées à l’aide des nécessiteux.

– Un vaste programme couvrant toute les Philippines prévoit une prise en charge des jeunes par les jeunes.

– Le réseau radiophonique national placé sous la direction de la Fédération philippine des émissions catholiques contribue immensément à l’évangélisation intégrale.

– A travers les réunions de prières, les études et partages de la Bible, le travail de renouveau évangélique est mis en valeur et étendu grâce aux nouveaux mouvements de laïcs, le Mouvement de la famille chrétienne, les Couples pour le Christ, El Shaddai, Rencontres-mariage, Elim et les autres communautés de foi, “Expérience du renouveau paroissial et dans quelques diocèses, les Foccolari et le Néo-catéchuménat.

Question 2.2 Recommandation de méthodes spécifiques pour promouvoir et soutenir l’activité missionnaire de l’Eglise.

– La famille comme le foyer de l’activité missionnaire.

– Prières régulières dans les familles pour les missions et les missionnaires.

– Encourager les prêtres diocésains pour qu’ils se mettent au service de la mission pendant une période de temps.

– Donner l’occasion aux prêtres, religieux et évêques de prendre contact avec les régions missionnaires.

– Elargir la participation des laïcs, spécialement des femmes et promouvoir le mouvement missionnaire des laïcs.

– Rendre plus efficace la coordination des laïcs des différentes régions, grâce au bureau du laïcat de la FABC.

– Grouper en équipe les prêtres, religieux, les laïcs pour les activités missionnaires.

– Etre ouvert à des méthodes missionnaires plus imaginatives, comme par exemple, un programme exigeant une participation, équipes missionnaires, participation à la base.

– Donner la priorité à la mission et à la présence de l’Eglise chez les pauvres de l’Asie.

– Affirmer et soutenir plus fortement la service de la justice et de la pais en Asie. Se montrer plus actif dans l’approche des grandes questions sociales évoquées dans les assemblées de la FABC.

– Créer des aumôneries pour les situations missionnaires spéciales existant en diverses régions, comme par exemple l’aumônerie du travail chez les travailleurs à l’étranger.

– Faire un usage plus grand et plus imaginatif des moyens de communication et affronter les forces politiques et économiques qui empêchent d’utiliser les médias dans le domaine de l’évangélisation et la participation du peuple.

– Appels et quête pour la mission.

– Nécessité d’un réseau de soutien à l’activité missionnaire, meilleur que la quête du dimanche des missions.

– Partage des ressources (financières et personnelles) entre les Eglises, les plus favorisées partageant avec les plus nécessiteuses. Mettre en valeur l’idée de “communion”, de “partenariat” en Mission.

– Conversion à une nouvelle idée de la mission, qui irait à la rencontre de la civilisation urbaine asiatique en train de naître.

– L’Esprit nous indique une direction pour le futur ; Il met l’accent sur les laïcs. Ils doivent être considérés comme des partenaires de la mission. Leur foi doit être orientée sur la mission. L’Eucharistie ne doit pas être simplement une affaire de dévotion, mais doit former à la mission. L’Eglise doit davantage se tourner vers le laïcat pour une pleine évangélisation de la culture.

Question 3.1 Formation des agents d’activités missionnaires (voir aussi les réponses à la question 1.1.7)

– La société de la Mission laïque des Philippines, à Davao, sous la direction des prêtres de Maryknoll comporte un programme de formation pour les volontaires laïques. Beaucoup d’entre eux travaillent aujourd’hui à l’étranger.

– Il existe aussi un programme mené par la Commission épiscopale pour la migration et le tourisme, destiné à aider les travailleurs philippins à l’étranger non seulement à garder leur foi mais aussi à devenir des témoins chrétiens crédibles sur les lieux de leur travail à l’étranger, au Moyen Orient, en Europe et en d’autres pays d’Asie.

– Les missionnaires sont formés dans leurs propres congrégations religieuses.

– L’Institut San Lorenzo Ruiz à Manille cherche à insérer la formation missionnaire dans le cycle de théologie des séminaristes.

– Dans les séminaires existent des cours de missiologie. Dans beaucoup, l’année de formation spirituelle comporte une ouverture sur la mission. Cependant, tout cela est encore limité. Il existe peu de cours de formation à la mission et à l’évangélisation dans les séminaires. De plus, ils empruntent peu aux ressources théologiques et spirituelles de l’Asie, dépendant principalement d’auteurs occidentaux.

– L’institut de pastorale de l’Asie du Sud-Est à Manille, le Centre “Euntes” à Zamboanga, et l’Institut interdisciplinaire de Manille ont été d’une grande aide pour la formation actuelle des missionnaires et des agents pastoraux de différentes régions d’Asie. L’institut de pastorale de Manille, comme le centre “Euntes” ont suivi les enseignements de La FABC sur la mission : évangélisation, proclamation, témoignage, travail pour les valeurs du royaume, option pour les pauvres, dialogue, inculturation.

– Des occasions existent d’expérience interculturelle pour les divers missionnaires et agents pastoraux.

– Beaucoup suivent une formation à la mission et aux langues avant d’être envoyés à l’étranger. Pour d’autres, il y a des recyclages, comme par exemple à l’Institut de pastorale de Manille, à l’Institut interdisciplinaire d’Asie, au Centre Euntes, ou une session de renouveau spirituel en divers centres de formation de Cebu et de Manille.

– On procède de façon régulière à une évaluation des séminaires et des maisons religieuses en fonction des divers contextes.

– Des programmes d’insertion en milieu pauvre, destinés aux séminaristes, aident ceux-ci à s’engager en faveur des pauvres.

– Les méthodes d’intégration psychique et spirituelle, la formation aux principes des communauté ecclésiales de base font maintenant partie du programme de beaucoup de séminaires.

Question 3.2 Recommandations concernant la formation des agents des activités missionnaires

-La formation à l’activité missionnaire commence en famille.

– Un renouvellement des attitudes, des valeurs et des approches de l’Eglise qui doit devenir une véritable “Eglise missionnaire”, spécialement si l’Eglise veut mettre l’accent sur les laïcs comme évangélisateurs de la culture.

– Développer une plus grande sensibilité aux défis particuliers lancés par l’Asie : la diversité des cultures, les grandes religions, la pauvreté, les femmes, les jeunes et les enfants.

– Le missionnaires devraient se préparer pour la culture qui est en train de naître en Asie, qui pourrait être décrite comme une culture de la ville, marquée par l’urbanisation, l’industrialisation et la modernisation rapides.

– Etablir davantage d’instituts pour la formation et la motivation d’agents missionnaires, qui puissent donner une plus grande crédibilité à leur témoignage du Christ, sans négliger une formation à l’enseignement social de l’Eglise.

– Encourager les prêtres “fidei donum”.

-Etablir un institut interdisciplinaire de l’Evangélisation en Asie, qui entreprendrait des recherches sur l’inculturation, dispenserait une formation interdisciplinaire aux agents missionnaires, comprenant la spiritualité, la théologie, les sciences sociales, les communications de masses, la technologie, l’agriculture, etc.

– Recyclage des soeurs contemplatives concernant les mouvements d’Eglises, les défis et les besoins missionnaires en Asie de sorte que leurs prières soient plus significatives, plus concrètes et plus appropriées.

– Dans les séminaires, dispenser un cours de missiologie plus complet, comprenant l’étude des religions, des cultures et des traditions d’Asie, des méthodes d’inculturation et du dialogue interreligieux.

– Former des futurs prêtres en fonction de l’option du Christ pour les pauvres.

– Intégrer davantage de femmes qualifiées dans le corps enseignant des séminaires.

– Une formation plus systématiques des travailleurs à l’étranger au témoignage : leur affecter des aumôniers.

– Formation d’une équipe évangélisatrice dans les paroisses, formée de religieux, laïcs et prêtres de la paroisse.

– Formation du laïcat grâce à des séminaires sur les fondements de l’évangélisation, la formation aux communautés ecclésiales de base, à la liturgie et à la Bible.

– Rendre les centres de formation et de recyclage plus accessibles et moins onéreux pour les prêtres.

– Les dirigeants d’Eglise (comme les évêques, les nonces, les prêtres et les religieux) doivent être des modèles et des maîtres spirituels dans le contexte asiatique. En même temps, ils devront s’engager dans la transformation sociale.

III – LE DESSEIN SALVIFIQUE DE DIEU DANS L’HISTOIRE

Question 4.1 Aider les membres de l’Eglise à être davantage au fait des religions d’Asie

Note :Il existe encore beaucoup de préjugés et d’idées fausses sur les autres religions. Une longue histoire de conflits avec les musulmans dans le sud datant de l’époque de la colonisation espagnole a rendu difficile le dialogue interreligieux. Cette situation a été aggravée par le sentiment d’injustice. L’accord politique pour établir la paix et promouvoir le développement économique pourrait être un moment privilégié pour le dialogue avec l’islam. Déjà, quelques entretiens entre les évêques catholiques (récemment rejoints par les dirigeants protestants) et les oulémas (dirigeants musulmans) ont eu lieu à l’issue de l’accord de paix avec le gouvernement pour déterminer, clarifier et régler les problèmes qui divisent les deux parties et parvenir à une compréhension mutuelle.

– Quelque séminaires de théologie dispensent un cours sur l’islam. Au séminaire de théologie de la société du Verbe divin, est à l’essai une initiation aux traditions spirituelles et religieuses de l’Asie, comprenant une recherche intellectuelle et une appropriation personnelle en même temps qu’un essai d’adaptation liturgique.

– Dans quelques universités, ont eu lieu des symposiums sur les réalités et les cultures asiatiques.

– A l’université Saint Thomas de Manille existe depuis les années 1970 un Institut des religions orientales. mais il lui reste encore à devenir un centre pour les études, le dialogue et les échanges interreligieux.

– Depuis trois décennies déjà, l’Université Notre Dame (Cotabato) et Notre Dame de Jolo (Jolo, Sulu) ont des cours réguliers sur l’islam, enseignés par des maîtres musulmans. L’Institut pour la direction rurale et sociale en Asie du Sud-Est à Cagayan de Oro dispense un cours sur les grandes religions de l’Asie. Il y a aussi une Ecole Focolare pour le dialogue avec les religions orientales.

– Le SILSILAH (du mot arabe désignant la chaîne : un mouvement pour le dialogue) organise régulièrement des colloques et des entretiens sur la foi et les cultures en Asie, et spécialement sur l’islam.

– Les participants des activités du centre “Euntes”(Zamboaga) sont introduits aux traditions et aux enseignements des grandes religions en Asie dans un esprit de dialogue interreligieux.

– Une organisation, animée par différentes religions à Davao, appelée “Koinonia Dabaw” rassemble des membres de diverses religions, parmi lesquels des non-chrétiens, des Lumads (ethnie minoritaire) et des musulmans, dans un esprit de solidarité sociale.

– Les écoles catholiques du sud avec de nombreux élèves musulmans fournissent de nombreuses occasions au dialogue interreligieux concret.

– Certaines congrégations possèdent des centres d’études qui organisent des séminaires sur les autres confessions religieuses et encouragent la pratique de méthodes de méditation orientales.

– Quelques diocèses dans le sud ont établi des bureaux pour le dialogue interreligieux.

– Les diocèses du Mindanao mettent en oeuvre chaque année un programme qui favorise la solidarité avec les musulmans durant l’époque du Ramadhan.

– Il y a aussi d’autres initiatives isolées en provenance des congrégations ou des ONG encourageant le dialogue entre chrétiens et musulmans.

– Les communautés ecclésiales de base dans le Mindanao sont ouvertes au dialogue interreligieux quotidien. Dans certaines régions musulmanes, des communautés humaines de base pluriconfessionnelles ont été créées pour promouvoir l’harmonie et la solidarité.

Les autres moyens de connaissance des autres religions sont:

– La prière commune dans la foi, le travail avec les peuples indigènes et la compréhension de leurs traditions religieuses concernant la nature et le monde, les contacts avec les travailleurs à l’étranger en poste au Moyen Orient ou en d’autres régions d’Asie marquées par des traditions religieuses bouddhistes, hindoues, confucéennes et taoïstes, les contacts avec les réfugiés vietnamiens.

Question 4.2 Les fruits du dialogue

– Les différentes voies de la révélation divines dans les différentes cultures; les différents moyens de rester en contact avec la transcendance; l’esprit contemplatif des autres religions.

– Découverte des traces de Dieu et du Christ dans les peuples appartenant à d’autres religions.

– Dimensions religieuses communes, comme, par exemple, la confiance absolue dans l’obéissance à la volonté de Dieu, le souci de l’environnement, la simplicité …

– Les valeurs humaines et aspirations communes du christianisme et des autres religions d’Asie.

– Les possibilités d’une réinterprétation catholique de leurs (des autres religions) symboles religieux.

– Le dessein de salut de Dieu pour les autres religions. Leurs cultures en tant qu’elles sont enrichies par la présence de Dieu.

– La communion à des peuples appartenant à d’autres fois comme une grâce.

– Les méthodes et les moyens pour guérir des blessures apportées par la colonisation espagnole (la croix et l’épée).

– La nécessité de la prière incessante et de la piété, leur rôle dans la promotion de la Justice et de la paix.

– Une vue symbolique et synthétique de la conduite du monde dans l’harmonie.

– Le respect et la compréhension des autres religions, la nécessité du pardon mutuel et de la réconciliation.

– Le caractère central de la réconciliation et de la paix dans la mission du Christ.

– Les méthodes nécessaires pour travailler ensemble à l’unité, la collaboration dans l’action pour la justice, la paix et le développement.

– Les bases complémentaires et même communes de la religion et de la morale.

– La nécessité de cultiver une profonde humilité plutôt que le triomphalisme et d’apprécier les traditions religieuses des autres.

– Un témoignage crédible pour le Royaume de Dieu, des bonnes relations humaines et communautaires sont le début du dialogue interreligieux.

– La nécessité de continuer la formation du clergé, des religieux et des laïcs en vue du dialogue interreligieux.

Question 4.3 Aspects des religions asiatiques, utilisés et employés dans la Mission de l’Eglise

– Développer davantage ce qui a été appris dans le dialogue (voir la réponse à la question 4.2)

– Les valeurs et les cultures doivent être intégrées à l’intérieur de la mission de l’Eglise, telles les valeurs comme le monothéisme, la valorisation de la souffrance, le jeûne et le sacrifice, l’ascétisme, l’esprit de contemplation.

– Les aspects positifs doivent être utilisés aussi longtemps qu’ils ne deviennent pas une source d’aliénation et de conflit mais conduisent à un témoignage commun et à un engagement responsable.

– Les aspects positifs trouveront leur pleine réalisation dans le Christ.

– On pourrait prendre comme point de départ le dessein de Dieu, compris comme apportant le salut à tous. Ainsi, la notion bouddhiste de “l’absence de désir” pourrait être prise comme point de départ d’une réflexion sur ce qui est uniquement désirable, à savoir Dieu.

– Leur vision (des grandes religions) globale du monde a une base scripturaire, ce qui peut être utilisé à l’intérieur du dialogue interreligieux. Retenir aussi chez elles, leurs idéaux de justice et de paix, leur souci des pauvres.

– L’accent mis par les religions asiatiques sur les valeurs communautaires et familiales.

– Leur sens du symbole et des rites communautaires.

– Il existe ainsi une possibilité de dialogue sur la base d’une vérité partagée.

– Les aspects riches et divers de leur spiritualité (des grandes religions) peuvent être intégrées dans la liturgie.

IV – JESUS-CHRIST LE SAUVEUR – LA BONNE NOUVELLE DE DIEU POUR TOUS

Notes: (1) D’une façon concrète, les Philippins voient le Christ à travers les images de la religiosité populaire comme l’Enfant Jésus (Santo Nino), le “Black Nazarene”, “Sto. Kristo”, le “Sacré coeur”, “Sto Entierro”. C’est une vision qui surgit de la situation existentielle de pauvreté propre aux Philippins ainsi que de leur religiosité naturelle. Elle s’inscrit dans une tradition qui cherche à donner une face asiatique au Christ qui, lui-même, s’unit aux pauvres d’Asie dans leur lutte pour une meilleure vie. Pour éviter que cette image revête un aspect fataliste ou trop étroitement dévotionnel, il faut la lier à la mission d’amour et de service du Christ. Elle doit surgir d’une foi non plus privée mais orientée vers la transformation sociale. Cela devrait être la nouveauté du message chrétien sur le Christ: la personne qui étant passée par la souffrance de la croix peut seule réaliser pleinement la quête des Asiatiques pour leur libération et pour la plénitude de la vie.

(2) L'”Instrumentum laboris” devrait comporter une vaste présentation du Royaume de Dieu tel que Jésus l’a annoncé.

Question 5.1 : Comment la personne du Christ est-elle considérée et proposée dans la Mission de l’Eglise?

– Pour les gens, Jésus est, naturellement, le fils de Dieu.

– Mais il est davantage approché comme Sauveur, donateur, protecteur, guérisseur, guide, maître, enseignant, celui qui récompense et punit, qui accomplit des miracles, console les affligés – et répond à leurs besoins fondamentaux.

– L’image de Jésus comme serviteur souffrant (Sto. Entierro, Black Nazarene, Sto. Kristo) consonne avec les propres souffrances des gens mais l’idée qu’ils s’en font est souvent de l’ordre de la superstition et de la puissance magique.

– Au sein des communautés ecclésiales de base, Jésus-Christ est représenté comme le Rédempteur et le Libérateur, qui a lutté contre l’injustice et l’oppression, une personne remplie d’humilité, d’amour et d’esprit de service.

– Le discours homélitique diffuse l’idée que Jésus est le modèle de l’amour de Dieu et du prochain et qu’il a fait l’option pour les pauvres.

– Les dévotions populaires sont orientées vers la présence eucharistique, le Sacré coeur de Jésus, le Saint nom de Jésus, le Christ roi.

– La dimension de la vie toute entière en Jésus n’a pas été suffisamment présentée.

Question 5.2: Les moyens nécessaires pour maintenir le caractère central de la proclamation du Christ au sein des situations sociales difficiles.

Note: Beaucoup de réponses n’ont pas compris la question en termes de discussion théologique concernant la place de la proclamation et du dialogue dans la difficile situation sociale, culturelle et politique de l’Asie et dans le contexte des grandes religions. La grande majorité des réponses mettent en avant le témoignage comme premier moyen de maintenir le caractère central de la proclamation du Christ.

– Le plus grand don que les chrétiens peuvent offrir à l’Asie, c’est leur foi en Jésus-Christ. Pour pouvoir réaliser ce don, les chrétiens doivent ressembler au Christ et accomplir la mission dans le dialogue; non pas dans un esprit de supériorité ou dans le triomphalisme mais dans l’authentique incarnation de Jésus-Christ au sein des cultures d’Asie, dans un enrichissement mutuel, dans la promotion humaine, dans la lutte pour la justice et la paix, dans la promotion du royaume de Dieu.

– Dans les régions musulmanes, il n’existe pas d’autres façons de proposer le Christ comme Sauveur si ce n’est de vivre en témoin du Christ dans l’amour, le service, le partage, le dialogue, le respect – pour devenir un autre Christ.

– En restant fidèle à notre lien fondamental de disciple et en actualisant le caractère prophétique de la vie et de la mission chrétiennes.

– Nous devons jouir d’une crédibilité collective en tant qu’Eglise prophétique pour que soit authentifiée notre proclamation du Christ.

– Proclamation grâce à un témoignage personnel et intrépide rendu au Christ, qui est la Parole que nous prêchons, qui est doux, compatissant, patient, qui pardonne, qui est l’expression indubitable de l’Amour.

– Humbles et paisibles, nous présentons la face du Christ serviteur, le Christ des pauvres.

– Jésus dans son mystère pascal: c’est une réalité intensément vécue en Asie. Toute la mission doit être pascale.

– Il faut faire porter notre attention sur le Christ, le libérateur qui nous guide et qui nous sauve, le pacifique, au-dessus des autorités politiques, au-delà des barrières et des traditions, par exemple, celles qui concernent les femmes.

– Il faut aussi nous tourner vers les valeurs du royaume, proclamées par Jésus.

– Mettre en avant notre rôle prophétique dans les situations difficiles.

– Au moyen des homélies, des neuvaines, des conférences, des classes de religion, sans oublier les massmédias.

– Au moyen du dialogue interreligieux et des prières fraternelles avec les autres religions.

Question 5.3 : Manières de présenter Jésus Christ comme le seul et unique Sauveur universel

Note: Les réponses montrent que la question n’est pas bien comprise dans le contexte asiatique, c’est-à-dire dans le pluralisme religieux de l’Asie. Mais, encore une fois, les réponses montrent que c’est le témoignage qui est primordial.

– Il faut montrer que Jésus est effectivement la Bonne nouvelle non seulement parce qu’il nous apporte le salut, mais aussi, parce que en participant à sa mission nous sommes engagés dans la lutte contre toutes les injustices qui déshumanisent des millions d’êtres humains en Asie.

– Il faut montrer que la mort du Christ pour tous représente l’achèvement de toutes les révélations, de toutes les prophéties et des Lois. Il est le coeur de toutes les religions. Il faut mettre l’accent sur le fait que le Christ satisfait le désir le plus profond du coeur humain.

– Retourner aux sources et faire usage des écritures qui décrivent des milieux plus familiers aux Asiatiques d’aujourd’hui que l’Occident d’aujourd’hui, et présenter le Christ comme l’unique Sauveur.

– Présenter les béatitudes très proches des aspiration des Asiatiques et montrer qu’elles sont réalisées en Jésus.

– Grâce aux témoignages personnels des prédicateurs, du clergé, des religieux, des catéchistes et des autres agents pastoraux.

– En faisant de Jésus un modèle de vie: en se rapportant à Jésus et à ses valeurs en chaque affaire, en chaque décision politique et dans notre solidarité avec les pauvres.

– Présenter le Christ incarné en chacun de nous, centre de nos vies.

– En édifiant des communautés de disciples, centrées sur le Christ.

– Par des études bibliques orientées vers le Christ, la Sainte Messe, par l’approfondissement de la vie sacramentelle, par la prière, la dévotion, les neuvaines, la formation, la catéchèse, les massmédias.

V – L’EGLISE COMME COMMUNION

Notes : (1) l'”instrumentum laboris” devrait traiter de l’Eglise comme communion, en référence explicite avec les diversités de l’Asie (peuples, cultures, religions, sociétés, politiques, économies) et au contexte asiatique des valeurs qui place la communauté au-dessus de l’individu.

(2) Le Concile plénier des Philippines a vu la nécessité de concevoir l’Eglise comme une communauté d’authentique disciples et une Eglise des pauvres, dans une situation de désunion, de divisions économiques, de conflits politiques, de violence interne et de corruption. Une telle situation peut être vraie de toute l’Asie. L'”instrumentum laboris” pourrait approfondir théologiquement et élargir les concepts sociologiques et anthropologiques de communauté et adapter les concepts chrétiens à la situation asiatique.

Question 6.1: Quelle connaissance a l’Eglise des besoins de la Mission et des personnes à qui en incombe la responsabilité?

– La Mission est encore considérée beaucoup plus comme du ressort du clergé et des religieux, bien que les initiatives des nouveaux mouvements de laïcs sont en plein développement.

– Les catéchèses, les homélies, les assemblées diocésaines pastorales mettent en lumière que la Mission est l’affaire de tous.

– Les laïcs manifestent une compréhension limitée du caractère global de l’évangélisation, incluant aussi l’action pour la justice et la participation à la transformation sociale comme éléments constitutifs de la prédication de l’Evangile.

– L’Eglise est généralement soucieuse de maintenir les structures et les ministères actuels, les renouvelant dans une certaine mesure pour répondre aux nouveaux besoins.

– Ce qui manque aujourd’hui, c’est la force de volonté pour devenir missionnaires à l’intérieur des frontières du pays, dans les régions socialement et culturellement marginales, loin des régions au confort assuré.

– Selon le second Concile plénier des Philippines, un nouveau sens de la mission devrait impliquer un renouvellement de la catéchèse, du culte et de l’apostolat social.

– Après le Concile plénier, beaucoup de diocèses des Philippines ont suivi ses directives et se sont engagés dans un renouvellement systématique et global de la vie chrétienne à travers un renouvellement intégral de l’évangélisation.

– Beaucoup de diocèses se sont donnés comme objectifs les pauvres, la population rurale, ceux qui vivent en marge de la vie de l’Eglise, les non-pratiquants – avec la création de communautés ecclésiale de base comme la pastorale qui leur convient.

– La mise en oeuvre des actes et des décrets du Concile plénier et le maintien de son esprit constituent une force unificatrice.

Dans les régions à prédominance musulmane dans le sud des Philippines, la mission consiste à vivre côte à côte, dans un mutuel respect, la coopération et l’harmonie, sans conversion explicite.

Question 6.2 : Formation à la mission (voir aussi les réponses à la question 1.1.7)

– La formation à la mission, au début et pendant l’activité missionnaire, doit faire partie du programme régulier des agents de la mission, du clergé et des religieux.

– Les congrégations missionnaires ont des programmes de formation intensive pour la mission, mais non pas les séminaires diocésains.

La mission dans un sens général

– Une formation est dispensée à travers l’instruction religieuse et théologique aux niveaux primaires secondaires et tertiaires de l’éducation catholique, l’instruction catéchétique des écoles publiques et dans le campus des écoles privées non-sectaires.

– Une formation occasionnelle à la mission est dispensée à travers les séminaires, les récollections, les congrès, les ateliers. Les homélies, bien que brèves, restent un des moyens les plus ordinaires de formation à la mission.

– Tous les programmes pastoraux diocésains qu’ils touchent l’action sociale, la vie familiale, l’apostolat des jeunes, l’apostolat par la Bible, contiennent chacun des éléments de formation à la mission.

– La catéchèse des jeunes, des familles et des enfants, et plus particulièrement la catéchèse présacrementelle, mettent chacune l’accent sur la triple mission sacerdotale, prophétique et royale.

– L’effort catéchétique de formation à la mission est limité par le manque de personnel et un soutien financier peu approprié.

– Les mouvements de renouveau des laïcs ou des groupes comme le Mouvement des familles chrétiennes, les Couples du Christ, Elim, Rencontres pour le mariage, El Shaddai, les Focolare, le Néo-Catéchuménat, et autres communautés de foi, sont tous actifs dans la formation de leurs propres membres.

– La formation aux fondements de la doctrine pour de petits groupes sur les lieux de travail, par des laïcs bien formés appartenant au même environnement, s’est révélée efficace.

– Une formation plus spécifique à la mission est donnée aux dirigeants laïques et aux travailleurs pastoraux, d’une façon systématique, à l’intérieur des communautés ecclésiales de base.

– La formation à la foi par la prise de conscience et la réflexion sur la foi basée sur la Bible, est mise en oeuvre dans les communautés ecclésiales de base, pour les dirigeants et les membres.

Question 6.3 Efforts déployés en Mission et résultats (voir aussi les réponses aux questions 1.1 et 1.2)

– Les efforts sont variés selon que l’on passe des individus aux institutions, de l’apostolat des familles au bien être des prisonniers, des écoles à l’apostolat par les médias, de la création des communautés ecclésiales de base à l’apostolat dans les lieux de travail. Chaque région d’évangélisation a ses défis particuliers, ses problèmes et ses objectifs. Par exemple, les valeurs négatives diffusées par les médias posent un défi à la formation des valeurs à l’intérieur de la famille, des écoles et des paroisses.

– Il y a un accroissement de la participation dans tous les secteurs de l’Eglise.

– Les paroisses sur tout le territoire des Philippines sont actives et obtiennent de bons résultats dans les efforts de renouvellement dans le cadre de l’évangélisation intégrale, comme dans l’Expérience du renouveau paroissial, les séminaires pour l’enrichissement du mariage, le ministère des jeunes, l’Apostolat par la Bible, l’apostolat de la vie familiale, et divers programmes pour la responsabilité des citoyens, l’action sociale, la justice et la paix, etc.

– L’intensification, chez les laïcs, de l’engagement dans le domaine de la justice et de la paix.

– Les mouvements pour le respect de l’intégrité de la création, ou pour des élections propres et honnêtes, obtiennent de très bons résultats aux niveaux paroissial, diocésain et national.

– Les mouvements de renouveau laïque sont activement tournés vers les autres pour approfondir leur foi à travers divers séminaires et ainsi les pousser à s’engager dans une quelconque forme d’apostolat.

– Malheureusement ces associations sont en concurrence entre elles dans le recrutement des adhérents et, parce qu’elles ont un statut interparoissial, elles ont tendance à atténuer leurs liens avec la paroisse.

– Les groupes charismatiques sont considérés comme performants dans le domaine du renouvellement personnel, mais médiocres en ce qui concerne la transformation sociale.

– Il y a eu beaucoup de tentatives d’association des laïcs au ministère; plus grand est l’engagement des laïcs meilleurs sont les résultats pour la paroisse.

– Beaucoup de diocèses qui ont systématiquement créé des communautés ecclésiales de base et en ont fait leur objectif ont fait un grand chemin vers la vision du Concile plénier des Philippines présentant l’Eglise comme communauté de disciples, comme Eglise inculturée et comme Eglise des pauvres.

– La mission par le moyen des massmédias obtient de bons résultats, grâce, en particulier, à un vaste réseau d’émissions radiophoniques catholiques diffusées à travers toutes les Philippines. Il est cependant handicapé à cause d’une pauvre programmation, des problèmes financiers et le manque de personnel engagé.

– Dans la presse, de nombreux écrivains catholiques soutiennent la position de l’Eglise sur de nombreuses questions, mais un petit nombre d’autres, bien que catholiques, raillent les positions de l’Eglise sur le contrôle des naissances, sur la morale familiale, et sur le châtiment capital.

Question 6.4 : Eléments nécessaires aux initiatives futures (voir aussi les réponses à la question 3.1)

– Formation à la lecture des signes des temps, au discernement commun pour les séminaristes, les laïcs, les prêtres et les religieux: L’utilisation de la procédure de discernement mise en place au Concile plénier des Philippines (analyse de situation, réflexion de foi, décision, plan, action, évaluation) devrait être enseignée dans les familles, dans les écoles, dans les groupes de paysans et les groupes de travail.

– Formation des laïcs à l’évangélisation de leur propre secteur professionnel. particulièrement politique et économique.

– Orientation des mouvements du renouveau charismatique vers la transformation sociale.

– Coordonner les efforts des divers mouvements du renouveau et éviter la rivalité.

– Moins de contrôle par le clergé et plus de participation du peuple.

– Utiliser mieux et plus efficacement les moyens de communication sociale; former des usagers des médias.

– Former davantage de dirigeants laïques et de dirigeants de communautés ecclésiales de base.

– Formation en vue de l’option pour les pauvres.

– Diffusion et explication de l’enseignement social de l’Eglise.

– Encourager l’expression autochtone de la foi.

– Ouvrir le dialogue oecuménique et interreligieux.

– Promouvoir la dimension de la prière et de la spiritualité en mission

– Développer une spiritualité laïque dans le cadre de l’option pour les pauvres.

Question 7.1 : Estimation de la communion ecclésiale à l’intérieur de l’Eglise locale

– Dans la société des Philippines, les divisions à l’intérieur des structures socio-économiques, les divisions économiques rendent difficile pour l’Eglise de devenir une communion où les pauvres et les riches, les oppresseurs et les opprimés, les puissants et les faibles soient un seul esprit et un seul coeur.

– La ligne directrice du Concile plénier des Philippines, à savoir devenir une authentique communauté de disciples est en train de devenir un véritable objectif pastoral pour les diocèses des Philippines.

– La vision de l’Eglise des pauvres récapitule tous les aspects d’une authentique communion, liturgique, sacramentelle, politique, économique, sociale et culturelle.

– La communion dépend beaucoup du niveau de la conscience ecclésiale, des perspectives ecclésiologiques (une Eglise servante, une Eglise triomphaliste). Ainsi, une Eglise servante voudra approfondir la communion et la solidarité avec les pauvres, se préoccupera davantage des causes de l’injustice et de la pauvreté, alors qu’une Eglise triomphaliste sera plus administrative, plus impersonnelle et se souciera davantage des oeuvres caritatives traditionnelles.

– Alors que quelques congrégations continuent de poursuivre leur mission sans coordination avec le diocèse, d’autres congrégations ont commencé à s’intégrer délibérément à l’intérieur des orientations pastorales diocésaines, comme cela a été demandé par le Concile plénier des Philippines.

– La communion peut être suscitée par les assemblées pastorales diocésaines, les évaluations et programmes pastoraux concertés, les réunions régulières du presbyterium, les structures de consultation et de participation dans le diocèse, les forums pastoraux régionaux des Eglises d’une région, comme la Conférence pastorale de “Mindanao du sud”, le forum pastoral du Nord de Luzon, le Synode provincial de Manille. Elle peut aussi être suscitée par la collaboration d’associations de religieux et de religieuses, par des associations et de mouvements de laïcs.

– Les Eglises locales du Mindanao composées de cultures, d’institutions, de statut socio-économique différents, manifestent une profonde communion dans leurs orientations et leurs stratégies pastorales.

– Une plus grande participation dépend de la spécification des rôles à l’intérieur du couple clergé (serviteur-dirigeant) et laïcat (responsable ou non). Elle devrait lier clergé et laïcat ensemble et les rendre capables de partager dons et charismes, de manifester leur complémentarité et leur solidarité.

– La création de la communion dépend beaucoup de la direction de l’Eglise (cléricale ou laissant place à la participation).

– La communion se réalise bien à l’intérieur des communautés ecclésiales de base. Il y a peu de communion et de solidarité dans les énormes paroisses amorphes.

– Les communautés de foi (comme les Focolare, les Couples pour le Christ, Elim, El Shaddai) mettent en valeur la communion et la solidarité parmi leurs membres. Cependant quelques-uns des groupes sont interparoissiaux et leurs membres constituent une élite. Ils peuvent entraîner les paroissiens hors de la paroisse et même s’aliéner les pauvres.

– Il doit y avoir communion et solidarité avec les pauvres. Même si cela n’est pas encore réalisé pratiquement, c’est au moins admis publiquement comme un désir et une exigence.

– Chez beaucoup d’intellectuels, on constate de l’éclectisme et un manque de communion. Ils semblent choisir les doctrines auxquelles ils veulent croire. De plus en plus, certains journalistes s’enhardissent et expriment leur désaccord avec l’enseignement de l’Eglise sur le contrôle des naissances.

– Dans l’Eglise, il existe encore un très grand écart entre les riches et les pauvres, ceux qui jouissent de la puissance politique et les pauvres.

Question 7. 2 : Comment les Eglises donneront-elles un témoignage commun dans l’évangélisation?

– Il est très difficile pour l’Eglise aux Philippines d’être oecuménique, devant la systématique et vaste pénétration des groupes religieux fondamentalistes qui, avec vigueur et agressivité, écartent beaucoup de catholiques de leur foi. Sur la base de leur propre compréhension de la Bible, leurs émissions de radio et de télévision attaquent ouvertement les croyances, les dévotions et les pratiques catholiques. Les laïcs voudraient que l’Eglise adopte une position apologétique militante. Il est nécessaire que les traductions catholiques de la Bible comportent des notes explicatives, ce qui est fait actuellement dans les traductions oecuméniques.

– La tendance des diverses sectes à se proclamer les seules vraies les détournent des autres et empêche la collaboration.

– En général, il n’y a pas de témoignage commun dans l’évangélisation, à l’exception des prières oecuméniques à l’occasion des célébrations de fêtes civiles;

– La collaboration entre les Eglises chrétiennes, d’habitude avec les principales Eglises protestantes, existe pour tout ce qui concerne les questions de justice, de développement et de paix, pour le contrôle des élections, l’écologie, en période de calamités naturelles. Depuis que le président Marcos s’est enfui du pays, la collaboration entre le diverses Eglises chrétiennes du pays est devenue sporadique.

– Dans les régions touchées par la guerre, les zones de paix ont été établies grâce à des efforts oecuméniques.

– A Davao et en d’autres lieux, une organisation de dirigeants religieux, comprenant ceux qui viennent des peuples indigènes ou lumad, ont des retraites et des réunions mensuelles communes pour mieux comprendre la foi de chacun.

– Il faudrait avoir davantage d’organisations de ce genre, des forums et des dialogues oecuméniques.

Question 7.3 : Comment les autres religions considèrent les communautés chrétiennes.

– Quoi que fassent les chrétiens, les musulmans les regardent avec méfiance; les essais de dialogue interreligieux sont vus par eux comme des manières subtiles de les convertir à la foi chrétienne; la même chose se produit quand on essaye d’établir des écoles dans leurs quartiers ou qu’on leur offre une amitié sincère. Ceci est spécialement vrai quand