Eglises d'Asie

Un congrès international annonce que l’Asie pourrait être le prochain “point chaud” du sida

Publié le 18/03/2010




Un haut fonctionnaire des Nations Unies, Peter Piot, a pris la parole à Manille au cours d’un congrès pour dire que son organisation’ le programme sida des Nations Unies, considérait l’Asie contrôle le prochain “point chaud” du développement du sida. Les principales raisons qu’il a avancées sont l’importance numéro des populations, les économies en mutation, les conflits militaires et la migration.

“Si les pays d’Asie ne prennent pas des mesures, le nombre total des infections pourrait doubler durant les deux prochaines années”, a averti Peter Plot. Il s’adressait aux 3 000 délégués du 4ème Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique, qui s’est tenu à Manille du 21 au 25 octobre 1997.11 a signalé que, chaque jour, on pouvait constater 8 500 nouveaux cas d’infection par déficience immunologique virale humaine, conduisant au sida. 90% de ces cas surviennent dans les pays en voie de développement atil précisé. Et d’ajouter: “L’Inde qui est considérée comme n’en étant qu’au tout début de l’épidémie possède déjà le nombre le plus élevé de malades du monde, de 3 à 5 millions de cas de contamination”.

Il a expliqué également que les pays asiatiques avaient différents modes de transmission de la maladie. En Chine, la tendance est à un accroissement par transmission sexuelle plutôt que par les injections intraveineuses de drogue. Le Myanmar est, lui, affronté, à égalité, à ces deux défis: transmission par voie sexuelle et injection.

Plot exhorte les nations de la zone AsiePacifique à prendre des mesures afin d’éviter une situation comparable à celle de l’Afrique où 14 millions de malades vivent avec le sida et où tout laisse à penser que la mortalité infantile va doubler d’ici 2010 par infection périnatale. Il déclare que le but de ce congrès est de “briser la suffisance”, améliorer la qualité des réponses à cette épidémie par l’utilisation et le partage des meilleures méthodes et encourager les actions sur le terrain à tous les niveaux.

“Le congrès a été des plus encourageants”, a déclaré de son côté Soledad Perpinan de la Congrégation du Bon Pasteur, en parlant du vaccin antivirus, de l’attention de tous envers les malades et du rôle que jouaient tous les secteurs concernés. “Par exemple, des sociétés ont été appelées à repenser leurs méthodes de faire vivre et travailler leurs employés loin de chez eux, ce qui favorise la promiscuité et est un facteur à hautrisques”.

Durant les ateliers sur la pauvreté, la prostitution et le sida, Soeur Perpinan a récusé l’usage de l’expression “commerce du sexe” pour la remplacer par celle d”‘exploitation sexuelle”. “Le langage véhicule une idéologie, et l’expression ‘commerce du sexe’ tend à légitimer cette pratique comme étant un travail”, explique la religieuse qui travaille à la réhabilitation des prostituées à travers le mouvement du tiers monde contre l’exploitation des femmes.

La Conférence épiscopale des Philippines avait décliné l’invitation de participer au congrès, et a fait une déclaration auparavant pour dénoncer la démarche de l’organisation onusienne consistant à promouvoir le “sexe en toute sécurité” qu’elle estime être “un échappatoire immoral et dilatoire”.”Les évêques rejettent en particulier la distribution des préservatifs comme démarche capable d ‘apporter une solution… Elle conduit à un faux contentement de soi de la part de l ‘Etat, donnant l’impression que la solution adéquate est là”, a déclaré le porteparole des évêques, Mgr. Pedro Quitorio.