Eglises d'Asie – Timor Oriental
Après une fusillade qui a fait une quinzaine de blessés à l’université de Dili, Mgr Belo condamne « l’incroyable brutalité » des militaires
Publié le 18/03/2010
Au moins cinq étudiants et deux militaires ont été blessés au cours des incidents. Le colonel Slamat Sidabutar, porte-parole de l’armée indonésienne, a affirmé que huit personnes avaient été arrêtées, le soir du 14 novembre, pour avoir attaqué trois soldats sur le campus. Il a affirmé aussi que les militaires avaient seulement tiré en l’air pour disperser les étudiants.
Le Comité international de la Croix-Rouge a officiellement protesté auprès du gouvernement indonésien pour le traitement infligé à un étudiant blessé, brutalement débarqué d’une voiture portant les signes distinctifs de la Croix-Rouge, pour être mis dans un véhicule de la police et transporté vers l’hôpital militaire. Les responsables de la Croix-Rouge ont estimé qu’il y a tout à craindre pour les étudiants blessés qui se trouvent à l’hôpital militaire. Leur représentant a visité l’hôpital, mais n’a pas pu faire de commentaire sur l’état de santé des blessés.
Le 20 novembre, la commission indonésienne des droits de l’homme a envoyé ses représentants sur place pour enquêter sur d’éventuelles violations des droits de l’homme au cours des incidents. Quatre jours plus tard, et après avoir interrogé un certain nombre de personnes, la commission était arrivée à la conclusion qu’il y avait eu au moins un cas de violation des droits de l’homme le 14 novembre, mais qu’il n’y avait pas eu de mort. Marzuki Darusman, porte-parole de la commission, a affirmé à la presse que le gouvernement indonésien avait fait preuve d’incurie dans le passé, en ne faisant rien pour améliorer les conditions de vie de la population timoraise depuis l’invasion du territoire en 1976.
Le mercredi 12 novembre, les étudiants de l’université de Dili avaient commémmoré le massacre de Santa Cruz en 1991, au cours duquel l’armée indonésienne avait tiré sur la foule dans un cimetière, faisant environ deux cents morts (14). Il est probable que c’est à la suite de cette commémoration que des policiers en civil se trouvaient dans l’université deux jours plus tard et ont été pris à partie par les étudiants, déclenchant ainsi l’intervention de l’armée.
L’annexion de Timor Oriental par l’Indonésie en 1976 n’est pas reconnue par les Nations Unies. Depuis quelques années, de très nombreux incidents opposent les forces armées indonésiennes et la population du territoire.