Eglises d'Asie

Nagaland : les chrétiens ont obtenu que le cessez-le-feu entre l’armée et les rebelles soit prolongé

Publié le 18/03/2010




Le 1er novembre 1997, le gouvernement fédéral de l’Union indienne a annoncé la prolongation du cessez-le-feu au Nagaland entre les rebelles et l’armée nationale. L’accord précédent avait été signé trois mois auparavant et était arrivé à terme le 31 octobre (8). Le premier ministre de l’Etat du Nagaland, S.C. Jamir, annonçant la nouvelle, a déclaré qu’il espérait que ce laps de temps supplémentaire permettrait de créer les conditions d’une paix durable dans une région déchirée par la guerre depuis l’indépendance de l’Inde en 1947 : « Les gens en ont assez de la violence et désirent la paix

ne fois encore, c’est l’Eglise baptiste du Nagaland, où les chrétiens sont 87% d’une population comptant un million et demi d’habitants, qui a forcé la décision et obtenu des diverses factions rebelles qu’elles respectent le cessez-le-feu. Le secrétaire général du Conseil de l’Eglise baptiste du Nagaland, le Rév. W. Pongsing, avait auparavant lancé un appel direct en ce sens aux partisans de la lutte armée : « Une fois encore, nous vous implorons tous de cesser immédiatement toute violence

L’un des soucis concrets de l’Eglise baptiste était d’organiser paisiblement, du 27 au 30 novembre 1997, les célébrations du 125ème anniversaire de l’arrivée des premiers missionnaires baptistes américains dans la région. De très nombreuses personnes devaient venir du Nagaland aussi bien que des Etats-Unis.

Au cours du premier cessez-le-feu, deux factions du Conseil national socialiste du Nagaland avaient continué les combats, faisant 120 victimes. Cette fois, les deux organisations ont annoncé officiellement qu’elles respecteraient la trêve pendant trois mois à partir du 21 novembre. La faction « Issac-Muviah » a déclaré qu’elle suspendrait « toute activité qui pourrait perturber la paix nécessaire aux célébrations (du 125ème anniversaireet la faction « Khaplang » a affirmé qu’elle n’attaquerait pas les membres de « Isaac-Muviah ».

La très grande majorité des rebelles nagas, à quelque faction qu’ils appartiennent, sont chrétiens, et le slogan commun des organisations séparatistes est : « Le Nagaland pour le ChristDepuis plusieurs dizaines d’années, les Nagas luttent pour former un Etat indépendant qui comprendrait le Nagaland actuel, une partie de l’Etat du Manipur et un morceau de la Birmanie voisine, peuplés de Nagas. Selon les statistiques officielles, la guerre dans le Nagalang a fait deux mille morts depuis cinq ans.

Le ministre fédéral de l’Intérieur, Inderjit Gupta, a déclaré aux médias indiens que l’armée nationale ne se retirerait pas de ses positions dans le Nagaland mais ne prendrait pas l’initiative d’opérations armées. Il a admis aussi que la trêve avait été assez bien respectée au cours des trois derniers mois.