Eglises d'Asie

L’archevêque de Davao appelle le gouvernement à débloquer les fonds destinés aux anciens rebelles du Front moro

Publié le 18/03/2010




A la suite du récent enlèvement de deux missionnaires (9), Mgr Fernando Capalla, archevêque de Davao, est décidé à demander au président Ramos de mettre un terme aux lenteurs de la bureaucratie gouvernementale et de débloquer les fonds qui ont été promis aux anciens rebelles du Front moro de libération nationale, lors de la signature du traité de paix de 1996 : “Que représentent deux millions de pesos par rapport aux centaines de millions qui partent directement dans les poches des politicienss’est exclamé l’évêque lors d’une interview qu’il a accordée à ce sujet. L’aide gouvernementale aux anciens rebelles est gérée par le programme national pour l’unification et le développement dans lequel sont impliquées sept agences, des banques et un certain nombre de services. Les autorités militaires locales et le gouverneur doivent faciliter ce processus, a précisé l’archevêque de Davao.

Ces propositions de l’archevêque seront contenues dans une lettre qu’il va envoyer au président Ramos, lettre dont il compte s’entretenir avec Mahid Mutilan, gouverneur de Lanao del Sur, co-organisateur du forum “Oulémas-évêques”. La lettre suggérera aussi que l’on verse aux anciens rebelles les sommes non employées des programmes destinés à alléger la pauvreté, sommes qui avaient été confiées aux maires du parti politique de Ramos.

En octobre et en novembre, les anciens rebelles du Front moro ont pris en otage Mgr Desmond Hatford, administrateur apostolique, et un religieux du coeur immaculée de Marie, le P. Bernard Maes. Selon les déclarations de leurs auteurs, ces enlèvements qui ont eu lieu à Marawi, dans le nord de l’île, avaient pour objectif de faire pression sur le gouvernement afin que soient débloqués les fonds en question. Dans les mois précédents, une organisation non gouvernementale, l’Institut pour la démocratie populaire, avait signalé l’impatience des combattants du Front moro de libération nationale devant la lenteur de l’application des clauses du traité de paix de 1996. Le même institut avait insisté sur la nécessité d’intégrer au plus vite 7 500 combattants du Front à l’intérieur des forces armées des Philippines et de la police et d’en regrouper 40 000 à l’intérieur de coopératives.

Par ailleurs, Mgr Capalla a noté que les enlèvements récents lui avaient souligné le fait que les militaires, les représentants des médias et même les religieux philippins venant à Marawi en provenance des autres régions des Philippines y étaient comme des étrangers par rapport à la culture locale. Il a donné comme exemple d’adaptation à la culture locale Mgr Hartford, qui s’est engagé à fond dans l’étude de la langue et de la culture de l’ethnie maranao.