Eglises d'Asie

Les dirigeants chrétiens déplorent l’instabilité politique du pays et accusent la classe politique d’irresponsabilité

Publié le 18/03/2010




Beaucoup de dirigeants chrétiens indiens estiment que la chute du troisième gouvernement fédéral en dix-huit mois est due à la soif incontrôlée de pouvoir d’un certain nombre d’hommes politiques.

Ainsi, Mgr Alan de Lastic, archevêque de New Delhi et vice-président de la conférence épiscopale indienne, a déclaré, le 1er décembre 1997 : L’Eglise s’inquiète et déplore que les dirigeants politiques ne semblent plus s’intéresser au bienêtre du peuple en IndeLeurs efforts consistent à essayer de s’emparer du pouvoir, quel qu’en soit le prixIl ne semble plus y avoir aucun principe dans la politique indienne, et il est honteux que nos dirigeants s’adonnent à ces viles luttes pour le pouvoir, alors que la nation s’enfonce dans la stagnation économique et que les tensions sociales s’avivent

De son côté, José Chiramel, secrétaire général de l’Union catholique pan-indienne, a affirmé, le 2 décembre, que les gouvernements instables ne peuvent pas s’attaquer en profondeur aux problèmes du pays comme la pauvreté, l’anaphalbétisme, l’inflation et le chômageIl a ajouté que le peuple ne s’intéresse nullement aux luttes pour le pouvoir, mais il s’intéresse à ses moyens de vivre, et il constate que l’absence de gouvernement et l’instabilité politique l’affectent grandement

Mgr Karan Masih, évêque de l’Eglise protestante du Nord de l’Inde, constate que la chute du gouvernement affecte durement quelques-unes des demandes des chrétiens, telles que la nouvelle législation qui devait protéger les chrétiens des basses castes, ainsi que celle concernant le mariage, l’adoption et les droits de succession dans la communauté chrétienne. Le gouvernement avait fait des promesses dans tous ces domaines, mais il est tombé et nos espoirs aussia-t-il déclaré.

Le premier ministre, Inder Kumar Gujral, a démissionné le 28 novembre dernier à la suite de la décision du parti du Congrès de ne plus soutenir la coalition de quatorze petits partis qui formaient le gouvernement. De nouvelles élections sont prévues pour les premiers mois de l’année 1998, mais, selon la plupart des observateurs, il y a fort à parier qu’aucun des principaux partis n’obtiendra une majorité suffisante pour gouverner de manière stable.