C’est ainsi que, le 22 novembre 1997, le vice-président du Comité national signalait que, pour tout le pays, 7 350 cas d’infections par le sida, avaient été constatés, tout en ajoutant qu’il se pourrait que ces cas ne représentent que 10 % du véritable nombre des personnes atteintes et que les 90% des cas non identifiés constituaient un risque énorme pour la communauté. Peu de temps après, le 30 novembre, le même Comité national, à l’issue d’un séminaire d’études qui s’est achevé le 30 novembre, faisait publier dans la presse, le Lao Dông et le Vietnam News, des chiffres qui donnent un tout ordre de grandeur du fléau. Des prévisions établies à partir d’une enquête menée par l’Institut d’épidémiologie et d’hygiène de Hanoi font apparaître que, dans trois ans, le nombre total de séropositifs devrait se situer entre 140 000 et 180 000. Pour cette même époque, entre 23 000 et 30 000 personnes auraient développé la maladie et de 19 000 à 25 000 en mourraient.
Certaines précisions contenues dans les dernières statistiques publiées ont provoqué de vives réactions dans la presse officielle. Le « Nhân Dân » du 1er décembre a lancé un cri d’alarme en constatant que les enfants mineurs constituaient 10 % du chiffre total des séropositifs. En 1990, ce taux n’était encore que de 0,1 %. La toximanie et la prostitution enfantine sont les principales causes du développement de l’épidémie parmi la population enfantine. La drogue touche de plus en plus le milieu scolaire, et une récente enquête dans les écoles vietnamiennes y a découvert quelque 2 000 drogués. La prostitution enfantine est un autre sujet d’inquiétude. Ce sujet a été abordé à la dernière session de l’assemblé nationale. Un récent éditorial de l’organe du parti communiste incite les autorités à user de la méthode répressive : « Nous devons punir toute personne qui pousse nos enfants à la prostitution