Eglises d'Asie

Troisième rencontre des épiscopats japonais et coréen et intensification des échanges entre les deux Eglises

Publié le 18/03/2010




Les évêques coréens et japonais ont tenu leur troisième rencontre, du 11 au 13 novembre, à Tôkyô, pour continuer leurs échanges et parvenir à une compréhension de l’histoire commune qui lie leurs deux pays, plate-forme qu’ils jugent nécessaire pour élargir la coopération pastorale et multiplier les échanges.

Les cinq évêques coréens et les dix évêques japonais présents ont approuvé et encouragé les rencontres entre étudiants coréens et japonais comme celles qui se sont déroulées à Lourdes et à Paris en août dernier durant les Journées mondiales de la jeunesse. Ils ont parlé aussi du prochain synode pour l’Asie, des vocations et de la formation dans les séminaires.

Une conférence donnée par un laïc coréen, professeur de lycée au Japon, Lee Chang-choo, avait inauguré la session et souligné combien un programme de sensibilisation à l’histoire commune des deux pays était nécessaire, critiquant au passage le gouvernement japonais qui, pour éviter de reconnaître officiellement sa responsabilité, a eu recours à des capitaux privés pour indemniser les victimes des exactions de l’armée japonaise pendant la guerre.

L’ensemble des évêques et les trois prêtres qui les accompagnaient ont réaffirmé combien était important le rôle que pouvait jouer l’Eglise dans la réconciliation des deux nations en favorisant les échanges, en réinventant la coexistence pacifique, et en dépassant l’annexion forcée de la Corée par le Japon de 1910 à 1945. Mgr Peter Toshio Junishi, évêque de Sapporo (Japon), a déclaré de son côté que les évêques du Japon avaient à jouer le rôle de pont entre l’ancienne génération qui garde le silence sur le passé et les jeunes qui ne veulent rien connaître de la vérité historique.

C’est en 1996 que les deux épiscopats se sont rencontré pour la première fois dans le but d’entamer un dialogue sur les problèmes concernant leurs deux pays (4). Ils avaient alors décidé d’un commun accord de préparer un manuel relatant l’histoire commune des deux nations, basé sur la même conception de la vérité historique. Le livre devait être utilisé dans les écoles catholiques au Japon et en Corée. Le travail ne semble pas encore avoir beaucoup progressé. D’aprés Mgr Paul Ri Moun-hi, archevêque de Taegu, le but de ces rencontres était surtout de développer unité et collaboration pour essayer de dépasser les conflits entre les deux nations et, éventuellement, travailler ensemble à l’évangélisation de la Chine.

Ce sont les évêques coréens qui recevront leurs hôtes japonais à la prochaine rencontre qui devrait se tenir du 8 au 14 novembre 1998 en Corée du Sud.

Tous les participants de la réunion ont reconnu que les partenaires de ce dialogue ne devaient pas être seulement les plus hauts membres de la hiérarchie ecclésiastique de Séoul ou de Tôkyô, mais que devraient y participer le plus grand nombre possible de diocèses, de paroisses ou autres instances. Dans cette optique, un groupe de 17 prêtres, un frère et un laïc sont partis d’Osaka pour visiter la Corée du Sud à l’invitation du Comité catholique des droits de l’homme. C’est ce même Comité qui s’était beaucoup investi dans le problème des femmes coréennes enrôlées de force par l’armée japonaise “pour le réconfort du soldat” pendant la dernière guerre mondiale. Le cardinal Kim, qui parle couramment japonais, a reçu le groupe à Séoul et lui a confié combien il donnait d’importance à cette amitié entre les deux nations et les deux Eglises.

Le groupe, conduit par le P. Joseph Nishio Masagi, a visité différents sites, non seulement ceux, célèbres, de l’histoire de l’Eglise de Corée et de ses martyrs, mais aussi ceux où sont conservées les traces douloureuses de 35 ans d’occupation japonaise. A l’Institut de recherche sur l’histoire de l’Eglise de Corée, les visiteurs ont pu écouter le P. André Choi Suk-woo, directeur de l’institut, leur parler de l’histoire de l’Eglise de Corée pendant l’occupation.