Eglises d'Asie

Un candidat à la présidence perd le soutien d’une formation politique liée au mouvement de renouveau charismatique “Elim”

Publié le 18/03/2010




Dans une conférence de presse tenue le 24 novembre 1997, Aquilino Pimentel Jr, ancien sénateur et actuel candidat à la présidence, a annoncé sa rupture officielle avec le mouvement de Willy Nakar, artiste de variétés, aujourd’hui à la tête de la Communauté du renouveau chrétien “Elim”, mouvement charismatique dans la mouvance catholique.

C’est en 1996 que Willy Nakar avait annoncé la création d’un “Mouvement pour le renouveau national” (MNR) (7), enregistré comme parti politique, mais qui devait fonctionner comme la prolongation profane de son groupe de prière. La nouvelle formation politique projetait de présenter aux futures élections de 1998, 17 000 candidats dont un candidat à la présidence. Parmi les premiers noms avancés pour cette candidature, se trouvait celui du sénateur Pimentel. Le chargé de communication du MNR, Coylee Gamboa, avait même affirmé que c’est à la suite d’une révélation personnelle de Dieu à Nakar qu’il avait été choisi comme candidat officiel du mouvement à la présidence. C’est Pimentel qui, en juillet dernier, avait officiellement dévoilé la plate-forme économique du MNR proposant d’abolir les impôts sur un grand nombre de revenus et de prendre des mesures destinées à éradiquer la pauvreté et permettre la réunion des familles séparées par le séjour professionnel à l’étranger de l’un des leurs.

Lors de sa déclaration publique, Aquilino Pimentel a fait savoir que le soutien de Nakar et de son mouvement lui avait été retiré après qu’il eut souhaité que la charte du Parti et son réglement soient modifiés et plus largement ouverts à la participation de la base. Selon l’ancien sénateur, le caractère trop directif des autorités du parti faisait de son président un simple exécutant. Il a remarqué qu’il aurait pu cacher ses réserves par prudence, mais qu’il avait préféré se montrer franc pour pouvoir être à l’aise.

Après son échec aux élections sénatoriales en 1992, il avait, en compagnie de membres de la hiérarchie catholique, parmi lesquels le cardinal Sin, protesté contre les fraudes qui avaient entaché les élections et frustré certains candidats. Il avait ensuite servi de conseiller juridique à l’Eglise en plusieurs occasions, en particulier lors du meurtre de Mgr Benjamin de Jésus, du vicariat de Jolo, en février 1997 (8).