Eglises d'Asie

Le BJP multiplie les alliances en vue des prochaines élections

Publié le 18/03/2010




La préparation des prochaines élections nationales qui auront lieu en février ou en mars 1998 est déjà entamée et les partis nationalistes hindouistes ont déjà conclu, ici et là, des alliances régionales censées leur permettre de gagner les élections et conquérir le pouvoir. Lors d’une réunion au plus haut niveau, qui s’est tenue à Bhubanesçwar, dans l’Etat de l’Orissa, et s’est achevée le 21 décembre, le BJP (Bharatiya Janata Party, Parti du peuple indien) a exprimé sa détermination de gagner les élections et surtout de ne pas répéter l’erreur qui, après sa victoire aux élections de 1996 et la formation d’un gouvernement, l’avait écarté du pouvoir pour n’avoir pas su rassembler une majorité parlementaire. Les dirigeants de ce parti qui compte des millions de membres et dont on dit qu’il est le mieux organisé de l’Inde, sont résolus à mettre à profit le temps qui leur reste. “Nous sommes assurés d’une confortable majoritéa déclaré l’idéologue du parti, Jana Krishnamurthy.

C’est précisément ce dirigeant qui a joué un rôle clef dans les récents pourparlers qui ont précédé la toute récente alliance passée entre le BJP et une formation politique du Tamil Nadu, le AIADMK, jusque-là allié au parti du Congrès. La même semaine, le BJP a aussi conclu un pacte électoral avec un groupe dissident du parti du premier ministre, Inder Kumar Gujral, le “Janata Dal” (Parti du peuple), particulièrement actif dans l’Orissa. Autant de regroupements qui donnent au BJP la crédibilité qui lui manquait dans le sud et l’est de l’Inde, deux régions très peuplées ou le parti est traditionnellement plus faible qu’ailleurs. Krishnamurthy espère arriver à des ententes de ce type dans toutes les grandes régions de l’Inde. Certaines sont sur le point d’être conclues.

Lors de la réunion de Bhubanesçwar, un autre dirigeant du BJP a précisé que son parti entrait dans un nouveau chapitre de son histoire. Aujourd’hui, il n’était plus ce parti, certes le plus grand du pays, mais seul et isolé, qui, à l’issue des élections de 1996, avait obtenu 162 des 545 sièges du parlement. Grâce à quatre autres formations, il avait alors réussi à former une coalition provisoire de 200 parlementaires et mettre en place un gouvernement de courte durée, vite remplacé par le gouvernement du Front uni soutenu par le parti du Congrès. Maintenant, selon ses dirigeants, le BJP a déjà franchi une grande partie du chemin qui le conduira au succès.

Ce n’est pas l’avis de tous. Certains analystes politiques prévoient que le parlement issu des prochaines élections ne bénéficiera pas encore d’une majorité suffisante. Le BJP, bien que le mieux représenté, y sera concurrencé par le Front uni, formation de centre gauche et le parti du Congrès, en déclin, après avoir gouverné le pays pendant des décennies. Par ailleurs, les dirigeants du BJP reconnaissent eux-mêmes qu’en s’engageant ainsi dans ces diverses alliances, leur parti perd quelque peu son ancienne réputation de formation fidèle à ses principes et se défendant de tout compromis.