Eglises d'Asie

Les milieux d’Eglise accueillent avec prudence la victoire du catholique Kim Dae-jung aux présidentielles

Publié le 18/03/2010




Les dirigeants de l’Eglise catholique ont accueilli avec prudence l’élection, le 18 décembre 1997, de Kim Dae-jung, un catholique, à la présidence de la Corée du Sud. Tout en se réjouissant de son élection à la tête du pays, ils expriment une certaine inquiétude pour son avenir et celui de la nation, face à la très grave crise économique et à l’absence d’unité dans le pays.

“Je prie pour que Kim Dae-jung devienne un président dont les accomplissements seront notés dans l’histoirea déclaré, le 24 décembre, Mgr Nicolas Cheong Jin-suk, évêque de Cheongju et président de la Conférence épiscopale. Décrivant le bilan des prédécesseurs de Kim Dae-jung comme “catastrophiqueMgr Cheong a affirmé espérer que le premier catholique à devenir président de la Corée du Sud puisse se donner les moyens de “réussirIl en a aussi appelé au nouveau président pour qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour guérir les divisions politiques qui séparent le peuple coréen.

Mgr Cheong, au nom des évêques coréens, a demandé encore au nouveau président d’éliminer la corruption qui mine le pays, les discriminations qui pèsent à l’encontre des femmes, les compromissions entre les décideurs politiques et les grands conglomérats économiques.

De son côté, le cardinal Kim Sou-hwan, archevêque de Séoul, dans son message de Noël diffusé le 19 décembre, a exprimé l’espoir que le nouveau président sorte les Coréens du “désespoirIl espère aussi que le nouvel élu travaillera à l’unité du peuple, notant que le coeur des Coréens est divisé par des loyautés régionales et sociales qu’il juge malsaines.

Kim Dae-jung a été élu avec 40,3% des voix, contre 38,7% à son rival malheureux, Lee Hoi-chang, catholique lui aussi. Les loyautés religieuses ne semblent pas avoir joué un grand rôle dans cette élection présidentielle, puisque les deux principaux candidats étaient catholiques. Par contre, les loyautés régionales ont joué leur rôle habituel dans la politique coréenne. C’est ainsi que Kim Dae-jung a obtenu 97,3% des voix dans sa place forte de Kwangju, contre 1,7% à son rival. En sens inverse, Lee Hoi-chang a obtenu 72,7% des voix dans la ville de Taegu dont il est originaire alors que Kim Dae-jung n’y a obtenu que 12,5%.

Moïse Ryu Deok-hee, président du conseil catholique pour l’apostolat des laïcs, a exprimé l’espoir que le nouveau président saurait faire face aux problèmes monétaires que connaît aujourd’hui le pays. Notant que Kim Dae-jung est le premier catholique à être élu président, alors que les catholiques ne sont que 6,6% de la population, Ryu s’appesantit sur le bilan peu glorieux du président sortant Kim Young-sam, un protestant: “Il est chrétien, il est notre frère, dit-il, mais il a complètement échoué dans sa gestion du pays, à un point tel qu’il nous est difficile de comprendre. Nous prions donc pour que Kim Dae-jung réussisse et ‘sauve la face’ des chrétiens

L’ensemble des chrétiens de Corée du Sud forme 28% d’une population évaluée à 47 millions de personnes. Les catholiques sont environ 6,6%.