Eglises d'Asie – Corée du sud
L’archevêque de Kwangju déclare que les miracles et les messages de Naju ne viennent pas de Dieu
Publié le 18/03/2010
Mme Youn, mère de famille de quatre enfants et âgée de 50 ans, affirme que de nombreux « miracles » se sont produits dans sa maison de Naju, à 25 kilomètres au sud de Kwangju, depuis le 30 juin 1985 : une statue de Marie s’est mise à pleurer et elle a bénéficié de « révélations d’ordre personnel » (3).
L’archevêque déclare que des phénomènes tels que les larmes de la statue, l’huile odorante, les lévitations et les visions de Mme Youn ne peuvent être considérés d’une manière évidente, comme des faits surnaturels. Ils pourraient plutôt être qualifiés de phénomènes « extra–naturels« . Quant aux prétendus « messages de Notre–Dame de Naju« , que Mme Youn prétend avoir reçus, ils montrent, dit l’archevêque, « plusieurs éléments humains et artificielsUne partie de leur contenu a été copiée dans différents ouvrages. Par ailleurs, il existe des différences notables entre les écrits de Mme Youn dans son journal personnel et ce qui a été publié, a-t-il expliqué. Il a conclu en disant que ces messages manquent d’authenticité et de crédibilité. Il n’y a donc pas de preuve concluante qu’il s’agit là de « révélations privées« .
Au sujet du miracle d’une hostie qui serait venue du ciel, l’archevêque explique que ceci est « en contradiction avec la doctrine de l’Eglise catholique qui dit que c’est seulement par la consécration d’un prêtre légitimement ordonné qu’advient le sacrement de l’EucharistieL’affirmation de Mme Youn prétendant qu’à la communion, l’Eucharistie devient dans sa bouche un morceau de viande, est contraire à l’enseignement de l’Eglise selon lequel le pain et le vin deviennent corps et sang du Christ, les espèces restant inchangées.
Se fondant sur les résultats des enquêtes, l’archevêque a déclaré que la publication et distribution de textes en rapport avec les événement de Naju, sont « officiellement interdites« , et il demande aux catholiques de s’abstenir de les lire. Il demande aussi à Mme Youn elle-même de cesser de célébrer l’anniversaire des soi-disant premières larmes de la statue et de ne plus diffuser le récit de ses expériences et des soi-disant messages de Marie. Les réunions de prière autour de la statue sont elles aussi interdites. L’archevêque demande encore aux bénévoles qui entourent Mme Youn de rentrer chez eux et de se consacrer à une « authentique dévotion mariale
Il rappelle au clergé que reste toujours valide sa précédente interdiction de célébrer la messe ou quelque liturgie que ce soit, et de donner les sacrements dans les lieux privés en lien avec Mme Youn. « Excepté le prêtre de la paroisse qui a juridiction, les autres prêtres impliqués dans cette dévotion doivent désormais éviter d’y jouer un rôleprécise encore l’archevêque. Ces directives ont été lues dans toutes les paroisses du diocèse et envoyées à toutes les communautés religieuses de Corée du Sud et aux groupes apparentés à l’étranger.
Le 8 janvier, le P. Raphaël Song Sung-wan, prêtre franciscain de l’Ordre des frères mineurs conventuels et interprète de Mme Youn, à déclaré à des journalistes que, bien que Mme Youn ait décidé d’obéir aux directives de l’archevêque, elle fera appel de cette décision. Le P. Song, âgé de 33 ans, se déclare en désaccord avec le jugement et l’interprétation théologiques de l’archevêque. Il dit que, bien que suivant ses directives, un certain nombre de théologiens étrangers avaient envoyé des fax pour exprimer leur soutien à Mme Youn et à ses « miracles« .