Eglises d'Asie

Mindanao : les anciens rebelles musulmans vont recevoir une gratification pour leur ralliement

Publié le 18/03/2010




Le 16 décembre dernier, au Malacanang Palace, une rencontre a eu lieu entre des membres du Conseil de développement pour la paix et l’unité nationales et deux des auteurs de l’enlèvement de Mgr Desmond Hartford (4). L’archevêque de Davao, Mgr Fernando Capalla, qui y participait, a rapporté qu’un certain nombre de dispositions intéressant les anciens rebelles de divers fronts musulmans du Sud des Philippines ont été prises. Selon lui, elles pourraient encourager le ralliement de rebelles encore armés.

En particulier, Alberto Bernardo, le directeur du Conseil national de développement a accepté de libérer 160 millions de pesos (4 millions de dollars) pour les rebelles qui accepteraient de livrer leurs armes au gouvernement et de s’engager dans des coopératives locales. Les ralliés devraient, après réception de cet argent, renoncer à obtenir d’autres subventions du Conseil national. Toutes les requêtes devront être, après cela, adressées au “Fonds gouvernemental pour l’allégement de la pauvreté”. Alberto Bernardo a ajouté que cette sortie de fonds mettrait un terme à tous les programmes de ralliement dans la province de Lanao, où Mgr Hartford et un autre prêtre ont été enlevés par d’anciens rebelles pour faire pression sur le gouvernement et obtenir la libération de nouveaux fonds. Nous espérons, a dit le directeur du Conseil national de développement, que ce dernier prêt incitera les rebelles à rejoindre la sociétéIl a aussi déclaré que le Conseil national de développement voulait maintenant se consacrer à l’aide des rebelles ralliés du nord et du centre des Philippines.

Mgr Fernando Capalla a aussi confié que les ex-rebelles qu’il avait rencontrés étaient extrêmement pauvres après de années de lutte aux côtés du Front moro de libération nationale ou du Front moro de libération islamique. Il souhaite que ces personnes puissent bénéficier du Fonds pour l’allégement de la pauvreté à la disposition des gouvernements locaux, même si en certains endroits, cette aide leur est actuellement refusée.

Un certain nombre de différends existent entre le Conseil national et les anciens rebelles. Du côté de ces derniers, on s’est plein de l’inefficacité du gouvernement pour appliquer le programme du Conseil national de développement. Si, en octobre et en novembre, deux missionnaires étrangers avaient été enlevés, c’était pour susciter une intervention de Mgr Capala. Du côté du Conseil national, on s’étonne du très grand nombre de rebelles, 27 507, qui demandent à bénéficier des avantages du programme de ralliement et l’on avertit qu’il sera demandé une authentification.