Eglises d'Asie

Bombay : pour protester contre une loi sur l’éducation les écoles catholiques suspendent les inscriptions de nouveaux élèves

Publié le 18/03/2010




Les écoles catholiques de Bombay, capitale commerciale de l’Inde, ont suspendu les inscriptions dans les établissements pré-scolaires pour protester contre une loi de l’Etat qui, selon les responsables ecclésiastiques, va à l’encontre des droits des minorités.

La loi de 1996 qui régit les Centres de pré-scolarité (centres de régulation des admissions) dans l’Etat de Maharashtra stipule que 80 % des places du pré-scolaire et des jardins d’enfants doivent être réservées aux enfants du quartier environnant sans distinction de religion, de caste ou de sexe. Cette loi, qui a pris effet en mai 1997, interdit également de sélectionner les enfants à partir d’entretiens ou de tests d’écriture. Si les demandes sont plus nombreuses que les places disponibles, on procède à un tirage au sort.

Selon le Comité pour l’éducation de l’archidiocèse de Bombay, cette loi viole le droit des minorités linguistiques et religieuses garanties par la Constitution indienne de créer et de gérer des institutions éducatives. Cela va à l’encontre des droits des minorités et cause de grande tension dans la populationdit le rapport des évêques catholiques de la Conférence de la région ouest qui comprend 12 diocèses dans cet Etat du Maharashtra.

En signe de protestation, le comité qui a la responsabilité de 106 écoles à Bombay, a adressé un mémorandum au gouvernement et a suspendu temporairement les inscriptions dans les établissements pré-scolaires. Ce mémorandum, qui demande l’exemption pour les écoles appartenant aux minorités, affirme que l’inscription des élèves sans aucun critère objectif met en cause le niveau de l’éducation dispensée.

Les chrétiens ne représentent que 1,12 % de la population du Maharashtra où les 64 millions d’hindous sont largement majoritaires. Pourtant, leurs établissements doivent faire face à un tel flot de demandes que les inscriptions sont closes en décembre alors que l’année scolaire ne commence qu’en juin.

L’archevêque de Bombay, Mgr Ivan Dias, affirme que la loi viole le droit naturel des parents quant au libre choix d’une école pour leur enfant. Dans l’hebdomadaire diocésain “Examiner“, l’archevêque écrit que le tirage au sort des élèves est source “de stress, d’incertitude et d’anxiété” pour les parents qui ne trouvent pas auprès des institutions la certitude d’une responsabilité vraie. “L’égalité dans l’inégalité, ce n’est pas d’égalité du toutécrit l’archevêque qui ajoute : “Les minorités et les désavantagés ont besoin d’être protégés tant par souci d’équité que pour leur sécurité

L’archevêque a pris l’initiative d’une campagne de signatures à soumettre au ministre de l’éducation du Maharashtra, Sudhir Joshi, et son directeur de cabinet, Manohar Joshi. Cette nouvelle loi s’était faite l’écho des recommandations d’une commission officielle constituée à la suite des plaintes de parents au sujet des entrevues et des tests préalables effectués dans certaines institutions pré-scolaires.

Bien qu’elle ne soit pas d’accord sur tout, Anita Iyer, une mère de famille qui cherche à faire inscrire son fils dans une école catholique, pense que la loi “viole notre droit de choisir une bonne école et que le tirage au sort livre le destin de l’enfant au seul hasard“.