Eglises d'Asie

Mgr Francisco Claver en appelle à l’autonomie des laïcs lors des élections de mai

Publié le 18/03/2010




Depuis le 11 janvier 1998, la commission des élections a commencé à enregistrer les candidatures aux élections nationales et régionales qui auront lieu au mois de mai prochain. Il se trouve que, lors de ces prochaines consultations et durant la campagne qui les précédera, les trois cardinaux des Philippines et les principaux responsables de la Conférence épiscopale seront absents du pays, retenus à Rome où ils participeront au synode des évêques d’Asie. “Voilà une bonne chance pour les laïcs d’exercer leurs droits et de changer la situation politique de leur pays” s’est écrié Mgr Francisco Claver, évêque de Bontoc Lagawe, le 14 janvier dernier, dans la ville de Makati, au cours d’une réunion où il s’adressait à des dirigeants d’industrie. Il s’est expliqué en ajoutant qu’il était temps que les laïcs cessent de rechercher des directives dans les communiqués de l’épiscopat. Le temps était venu où ils devaient trouver eux-mêmes leurs réponses aux situations locales.

Malgré cet appel à l’autonomie et à l’initiative des laïcs, l’évêque n’a cependant pas résisté à la tentation d’indiquer à ses auditeurs la bonne manière de choisir une candidat. Selon lui, il faut évaluer ce que celui-ci peut donner au peuple en fait de service. “Entre un candidat à la présidence, Don Juandans sa vie privée, mais qui a véritablement le sens des pauvres et un candidat, bon pratiquant, mais qui n’a jamais réussi à travailler pour le bien commun, l’électorat devrait choisir pour le Don Juan

Mgr Claver a joué un grand rôle dans la rédaction de la remarquable lettre commune sur la politique, parue au mois de septembre 1997 (5), première d’une série de trois exhortations devant préparer au troisième millénaire. Au cours de la réunion de Makati, l’évêque a commenté le contenu de ce texte épiscopal sur la politique. Celui est destiné à faire réfléchir les philippins sur leurs propres valeurs. A ce propos, il a demandé à ces auditeurs: “Etesvous sûr que les valeurs que vous critiquez chez les politiciens n’influencent pas les vôtres

L’évêque a aussi comparé la situation politique actuelle à celle qui existait à l’époque du président Ferdinand Marcos. Désormais, la population est devenu plus prudente en matière de politique. Les questions politiques ne se présentent plus en noir et blanc comme c’était le cas du temps de Marcos. C’est pourquoi, les dirigeants d’Eglise sont devenus plus discrets dans leurs communiqués afin de ne pas courir le risque de risquer de n’être plus entendus de personne.

Mgr Claver avait été le principal artisan de la lettre pastorale de la conférence épiscopale philippine qui avait mis en cause les résultats des élections frauduleuses, qui avaient accordé la victoire à Ferdinand Marcos contre Corazon Aquino.