Eglises d'Asie

Jakarta ferme ses portes aux demandeurs d’emploi et aux indésirables

Publié le 18/03/2010




Selon le Jakarta Post, le 3 février 1998, 75 personnes soupçonnées d’être des chercheurs d’emploi “indésirables”, ont été arrêtées à leur arrivée à Jakarta à l’intérieur même de la station des autobus. Celles d’entre elles qui n’étaient pas domiciliées à Jakarta, qui n’y avaient pas d’emploi ou de famille, ont été placées dans des bus qui les ont ramenées à leur domicile, a ajouté l’article sans préciser les moyens employés pour cela. Les personnes impliquées dans ce coup de filet, selon les déclarations d’un fonctionnaire du bureau de l’Ordre public, n’avaient pas de papiers et ont fait des réponses évasives lorsqu’on les a interrogées sur leur métier ou leur famille à Jakarta.

L’administration urbaine effectue aussi actuellement un certain nombre de rafles visant des catégories de personnes jugées indésirables. Celles-ci sont ensuite envoyées dans des centres de réhabilitation ou expulsées vers leurs villes d’origine. Selon l’article, plus de 600 personnes, parmi lesquelles des travestis, des prostituées, des résidents illégaux et des truands, ont été arrêtées le mois dernier à ce titre. Les Indonésiens sont obligés par la loi de présenter une carte d’identité émanant de l’administration locale et de signaler leur présence dans les autres villes si leur séjour dépasse 24 heures.

L’adjoint au gouverneur de Jakarta, Abdul Khafi, a assuré que ces mesures étaient nécessaires si l’on voulait que Jakarta, une ville de plus de dix millions d’habitants, puisse faire face à la profonde crise économique qui sévit aujourd’hui. Jakarta, a-t-il affirmé, appartient à chacun, mais sa capacité d’accueil est limitée Avec ces mesures de contrôle, nous espérons que la démographie sera contenue à un niveau raisonnable“.

Le nombre d’habitants de Jakarta ayant perdu leur emploi avec la récente crise économique est estimé aujourd’hui à 900 000. On pense que pour l’Indonésie toute entière, le nombre de chômeurs dépassera cette année la barre des quatorze millions. Malgré cela, certains groupes s’opposent à la politique actuelle des autorités indonésiennes. Le syndicaliste et militant des droits de l’homme, Bomer Pasaribu, a récemment demandé au gouvernement de ne pas fermer Jakarta aux demandeurs d’emploi, affirmant que les mesures prises seraient inefficaces et que de, toute façon, elles sont contraires aux droits de l’homme. Il a insisté : C’est leur estomac qui les pousse à venir à Jakarta