Eglises d'Asie

Le Front moro de libération islamique semble satisfait d’un nouvel accord passé avec les forces gouvernementales

Publié le 18/03/2010




Une étape décisive vers la paix a peut-être été franchie vendredi 6 février avec l’accord en cinq points, signé ce jour-là, à Marawi, entre les autorités gouvernementales et les forces rebelles du Front moro de libération islamique (FMLI). L’accord est destiné à normaliser la situation dans la province du Maguindanao ou des heurts sévères avaient opposé les deux parties à la fin du mois de janvier. Il a été signé à l’issue de deux jours de négociations entre les rebelles musulmans et le gouvernement. Les deux parties se sont en particulier engagées à se rencontrer à Cotabato du 24 au 26 février pour préparer des pourparlers de paix destinés à mettre une fin définitive à la rébellion du Front moro de libération islamique, qui dure maintenant depuis vingt ans. Le négociateur du Front, Ghazali Jaafar paraît particulièrement satisfait. Il a déclaré: “Nous espérons que les deux parties appliqueront religieusement les dispositions du nouvel accord”.

L’accord nouvellement signé vise aussi à stabiliser l’équilibre des forces aussi bien autour du bastion des rebelles musulmans, qui se trouve dans la ville de Buldon, que dans le reste de l’île de Mindanao. Une clause de l’accord prévoit que les forces gouvernementales s’éloigneront à plus de 5 km du camp Abubakar qui se trouve à Buldon et abrite l’Etat-major des rebelles. Jusqu’à présent les forces opposées n’étaient séparés que par une distance d’un kilomètre : la nouvelle distance interdira tout échange d’obus de mortiers. Selon le négociateur du Front, le cessez-le-feu d’octobre 1997 a été plusieurs fois violé parce que les forces gouvernementales et rebelles étaient trop rapprochées les unes des autres. Le mois dernier, de nombreux bombardements ont compromis le processus de paix. Les forces gouvernementales ont aussi promis d’arrêter toutes leurs opérations autour du camp rebelle.

Par ailleurs, la création de centres comprenant des représentants des deux parties a aussi été prévue. Ils sont destinés à encourager l’application du cessez-le-feu signé entre les forces opposées l’an dernier. On procédera aussi à la formation d’une commission d’enquête bipartite chargée de trouver une solution rapide aux divers heurts et escarmouches qui pourraient se produire.

Ghazali Jaafar a aussi rapporté que le gouvernement avait promis de se tenir à l’écart des querelles qui opposent le Front moro de libération islamique, encore fort d’environ 10 000 guérilleros, au Front moro de libération nationale, le plus puissant mouvement d’indépendance, qui, depuis l’an dernier, a signé un traité de paix séparé avec le gouvernement central de Manille.