Eglises d'Asie

Une majorité de religieuses souhaitent travailler en paroisse mais dans le dialogue

Publié le 18/03/2010




L’Association des supérieures majeures des communautés religieuses féminines de Corée (AMSRWK), qui, en 1997, avait mis sur pied un Comité d’étude de l’apostolat en paroisse, vient d’organiser une enquête sur « le travail en paroisse des religieuses ». 1 820 religieuses et 508 prêtres ont répondu au questionnaire. La présidente de l’AMSRWK a expliqué à la presse qu’avec l’expansion de l’Eglise dans ces deux dernières décennies, les paroisses exigeaient de plus en plus de travailleurs paroissiaux. Les religieuses « ont travaillé de toutes leurs forces dans les paroisses » ; il est temps maintenant pour elles de réfléchir à leur vocation de consacrées. Cette enquête représente une première étape de réflexion sur la vie religieuse.

Soeur Augusta Hong Soon-heung de la Société des soeurs de Saint-Paul, dans le rapport de présentation de cette enquête publié en décembre dernier, a écrit: « L’apostolat paroissial est presque devenu la norme dans l’Eglise de CoréeLes religieuses y sont engagées à part entière. En réponse à la question de savoir « quel est l’apostolat qui semble le plus important au sein de l’Eglise de Corée et de la société coréenne, » 35,8 % des religieuses ont placé en premier le service social, tandis que 31,1 % ont désigné l’aide aux plus démunis. L’éducation et le travail paroissial occupent respectivement le troisième et le quatrième rang.

Pour ce qui concerne leur situation au sein de la structure paroissiale, 66 % des religieuses expriment leur désir d’une nouvelle orientation des paroisses qui ont besoin, disent-elles, d’un nouveau mode de décision tenant compte de tous les secteurs paroissiaux et de l’ensemble du personnel, aussi bien les prêtres, les religieuses que les laïcs. Seulement 16 % des soeurs ont répondu que les décisions en matière paroissiale étaient prises après délibération des prêtres et des religieuses ensemble, et 21 % seulement que ces décisions venaient de l’ensemble du corps paroissial, alors que presque la moitié affirme que tout est décidé par le curé. La majorité d’entre elles disent que le dialogue avec les prêtres ne se fait qu’en cas de nécessité.

Cependant, 60% des religieuses interrogées affrment se sentir épanouies dans leur travail alors que seules 34 % ont répondu le contraire. Les raisons de ce mécontentement sont à chercher dans le manque d’autonomie qui neutralise la créativité, une position ambiguë au sein de la paroisse, la difficulté de vivre leur état de personnes consacrées et des conflits avec les prêtres. Le plus important point de friction avec eux tient à leur autoritarisme, à leur indifférence au travail des soeurs, à leur méconnaissance des personnalités de chacune et à leur manque de compréhension de la vie religieuse.

Par contre, quelques 65 % des prêtres de paroisse ont répondu qu’ils étaient très contents du travail des religieuses en paroisse contre 32 % qui disent le contraire et 3% qui se disent indifférents. Toujours d’après cette enquête, beaucoup de jeunes religieuses et de jeunes prêtres écrivent préférer voir la communauté des soeurs installée en dehors de l’enceinte paroissiale alors que les soeurs et les prêtres plus âgés la préfèrent à l’intérieur.