Eglises d'Asie

Des personnalités catholiques d’origine chinoise soupçonnées par la police

Publié le 18/03/2010




Selon des déclarations du major général Hamami Nata, chef de la police de Jakarta, ses services auraient découvert un complot visant à troubler le bon déroulement de la session du collège électoral de 1 000 membres qui se réunira du 1er au 11 mars prochains pour choisir le président et le vice-président du pays. Les documents saisis montreraient qu’un groupe se nommant “l’Ordre démocratique” s’apprêtait à provoquer des troubles avant, pendant et après la session. Un porte-parole de la police a ajouté que si tout le groupe a été identifié, aucun des membres du groupe n’a encore été arrêté.

Les observateurs s’interrogent pour savoir si ce nouveau complot allégué par le gouvernement n’est pas le prolongement de celui qui aurait été découvert après l’explosion, le 18 janvier dernier, d’une bombe que trois personnes étaient en train de manipuler. Lors de la perquisition qui a suivi, la police aurait trouvé une série de noms inscrits dans un fichier stocké dans la mémoire d’un ordinateur en possession des personnes suspectées de fabriquer ces bombes. Parmi ces noms, selon la police, se trouvaient ceux de certaines personnalités catholiques d’origine chinoise, en particulier les noms de deux frères, Sofyan Wanandi et Jusuf Wanandi. Le premier, qui a été convoqué par la police le 26 janvier dernier pour interrogatoire à ce sujet, est un homme d’affaires très connu. Ancien dirigeant étudiant contestataire, il revendique sa citoyenneté indonésienne et n’hésite pas à s’exprimer publiquement pour faire connaître ses vues politiques. Son frère est un homme politique de tendance libérale et animateur du Centre pour les études stratégiques et internationales, une organisation d’analyse et de réflexion qui possède une renommée internationale.

Beaucoup d’observateurs soupçonnent les militaires d’avoir monté cette affaire pour détourner l’attention de la grave crise économique qui touche le pays, provoquant des troubles aussi bien à Jakarta que dans le reste du pays.