Eglises d'Asie

Les intellectuels catholiques indonésiens se prononcent sur la personnalité de candidats à la présidence et à la vice-présidence

Publié le 18/03/2010




Le 15 février dernier, Charles Mangun, le nouveau président de l’association des diplômés et intellectuels catholiques indonésiens a publié un communiqué concernant l’élection du président et du vice-président par l’Assemblée consultative du peuple qui aura lieu au mois de mars prochain. Son organisation ne soutiendra aucun candidature à ces deux fonctions. En tant qu’organisation d’intellectuels, celle-ci ne prend part à aucune campagne pour la nomination de tel ou tel candidat.

A ce propos, le communiqué ajoute cependant que les deux candidats devront posséder la compétence nécessaire pour régler la crise économique qui touche si durement aujourd’hui l’Indonésie. Une réforme devra être sérieusement mise en oeuvre et des efforts devront être faits pour regagner la confiance de la population. Le futur gouvernement devra déterminer à nouveau avec réalisme ses tâches et ses responsabilités essentielles ainsi que son orientation future.

En réalité, il n’y a aucun doute sur l’identité des candidats à la présidence et à la vice-présidence de l’Indonésie. Aucun candidat ne sera opposé au président Suharto, puisque personne n’est en mesure de se présenter et de briguer le poste qu’il détient depuis 32 ans. En effet, selon le système en vigueur en Indonésie, seuls les partis officiels et l’armée, représentés à l’Assemblée consultative du peuple qui élit le président et le vice-président, sont autorisés à présenter des candidats. Les deux tiers des 1 000 membres de cette assemblée étant désignés par le président, M. Suharto est assuré d’être reconduit pour un 7ème mandat de 5 ans. Pour la candidature à la vice-présidence, depuis longtemps, le président Suharto a fait porter son choix sur un de ses proches, M. Bacharuddin Habibie, le très controversé ministre de la recherche et de la technologie. Le 18 février, il a été désigné par l’armée indonésienne comme son seul candidat à la vice-présidence et se trouve par conséquent assuré de son élection.

Il est à craindre que M. Bacharuddin Habibie soit dépourvu des qualités et de la compétence réclamées par l’association des diplômés et intellectuels catholiques indonésiens dans son communiqué. La façon dont il a exercé ses fonctions de ministre a été fortement critiquée particulièrement en ce temps de crise. Son goût de la grandeur et des dépenses somptuaires notamment dans le domaine de la construction navale ou aéronautique a coûté des milliards de dollars à l’Indonésie. Récemment, le Fonds monétaire international a demandé explicitement la fin du financement public d’un avion commercial à réaction, l’un des projets favoris de M. Habibie, comme l’une des conditions de l’octroi de son aide.