Eglises d'Asie

Les observateurs des communautés de base catholiques sont prêts pour l’ouverture de la campagne électorale

Publié le 18/03/2010




En vue des futures élections du 11 mai prochain, les observateurs provenant des communautés de base catholiques unissent leurs efforts et appellent à la plus grande vigilance. “Nous faisons appel à nouveau à tous les citoyens et aux familles pour qu’ils viennent en foule surveiller le dépouillement des urnes”, affirme Jose Concepcion Jr. président du Mouvement national des citoyens pour des élections libres (NAMFREL) à l’issue d’une rencontre impromptue à la résidence du cardinal Jaime Sin, archevêque de Manille.

Le cardinal avait reçu l’ensemble des observateurs des communautés de base pour débattre de la stratégie à suivre en vue de ces élections du mois de mai. Tous travaillent pour obtenir des élections propres grâce à l’éducation des électeurs et au contrôle des urnes et de leur dépouillement. A côté des membres du NAMFREL, se trouvaient à cette rencontre des militants du “Conseil pastoral paroissial pour un vote responsable” et de “l’Organisation des électeurs pour la formation et l’éducation en vue d’élections propres, vraies et responsables” (VOTE-CARE), organisation inspirée par le Secrétariat national des évêques pour l’action sociale.

Le NAMFREL a réitéré son appel à la vigilance après que la Commission pour les élections (COMELEC) eut annoncé qu’elle abandonnait son plan de traitement des élections par ordinateur à cause d’un manque de temps pour acheter les machines et former les scrutateurs capables de les utiliser. L’automatisation permettrait d’obtenir des élections crédibles“, affirme Concepcion. Au lieu de cela, ajoute-t-il, la COMELEC choisit de s’en tenir au vieux système de comptage manuel qui dans le passé a provoqué bien des fraudes et des désordres“. La COMELEC avait aussi annoncé que n’était imprimée qu’une seule série de bulletins et non des bulletins séparés pour les candidats locaux et nationaux. Concepcion signale qu’un votant devra ainsi inscrire 36 noms sur son bulletin de vote, et que les scrutateurs auront à pointer les votes d’au moins 300 candidats pour les 36 sièges possibles d’un lieu donné. A côté du président, du vice-président et des 12 sénateurs, les électeurs auront à choisir leurs représentants au Congrès, un gouverneur, un vice-gouverneur, les membres du conseil provincial, le maire, le premier adjoint et enfin les conseillers municipaux.

Le NAMFREL a proposé que le pointage des élections locales ne se fasse qu’après la fin du pointage des élections nationales, étant donné que les choix pour les candidats nationaux seront inscrits d’un côté du bulletin de vote et ceux des candidats locaux de l’autre.

Dans leur exhortation pastorale en vue des élections u 31 janvier 1998, la Conférence des évêques des Philippines (CBCP) signalait que les délais de pointage des bulletins de vote ne devaient pas être l’occasion de tricher comme en 1992, où on avait pu soustraire des voix à un candidat pour les donner à un autre (11).

A la date limite du 10 février, 83 personnes avaient déposé leur dossier de candidature à la présidence, mais le 18, la COMELEC annonçait que la liste serait légèrement rognée pour éviter l’élection d’un président par une majorité trop restreinte et écarter les candidatures peu sérieuses.

Seuls deux partis, celui de l’administration et une coalition d’opposition conduite par le vice-président Joseph Estrada, ont une liste complète de candidats pour la présidence, la vice-présidence et les 12 sénateurs. A côté d’Estrada, on trouve Jose de Venecia, président de la Chambre des représentants, Renato de Villa, ancien Secrétaire à la défense, Emilio Osmena, ancien gouverneur de Cebu et Alfredo Lim, maire de Manille.

Les sénateurs Juan Ponce Enrile, Raul Rocco et Miriam Defensor Santiago, la député Imelda Marcos et le président des loteries de bienfaisance, Manuel Morato, sont aussi candidats. Parmi les candidatures peu sérieuses aux présidentielles sont citées l’homonyme du héros national philippin, Jose Rizal, qui dit vouloir se fier aux horoscopes et nommer une voyante comme membre de son cabinet. Un autre candidat s’engage à débarrasser le gouvernement des “agents sataniques”. 21 candidats ont déposé leur dossier de candidature à la vice-présidence, et 180 pour le sénat.

Pour ces élections, 20 provinces du sud à Mindanao et les îles toute proches de Basilan, Sulu et Tawi-tawi, 7 provinces du centre, les îles de Panay et de Samar, et 11 provinces du nord ont été placées sous le contrôle de l’armée.