Eglises d'Asie – Philippines
Mindanao : un meurtrier revendique l’assassinat de quatre journalistes de radio
Publié le 18/03/2010
Mallari a été abattu alors qu’il rentrait chez lui, par Elias Bravo et Lucio Biating. Bien qu’ils se désignent eux-mêmes comme des exécuteurs de l’Armée du peuple nouveau (NPA), Biating qui a été blessé au cours de l’attentat a dit aux journalistes qu’il s’agissait “d’une dette de sang” envers le peuple d’Abad Santos, pays d’origine de Mallari.
Un des collègues de la victime, travaillant à la même station de radio, Gaudencio Manangkil, a confirmé que, le 17 février, des troubles étaient survenus sur une exploitation de coco appartenant à la femme de Mallari, à Abad Santos, à 50 km. à l’est de General Santos. Ces troubles pourraient être l’une des pistes à suivre pour tenter d’expliquer ce meurtre. L’autre piste pourrait être celle d’un viol dont Mallari, un ancien avocat, s’était occupé il y a quelques années.
Le même collègue, Manangkil, rapporte que, d’après le chef du 73me front de la NPA, Jomar Galang, la NPA de Mindanao avait cessé toute activité urbaine et que le journaliste Mallari ne figurait pas sur la liste des prétendus oppresseurs des pauvres. Galang lui-même confirme que le meurtrier, Bravo, avait bien été membre de la NPA mais qu’il avait “quitté le groupe en août 1997 en emportant ses armes“.
Les rapports de la NPA disent aussi que Bravo avait été embauché comme garde du corps du maire de General Santos, Rosilita Nunez, précise Manangkil.
Or, le 17 février, Nunez a publié une liste du personnel embauché par elle depuis 1995 et aucun garde du corps n’y figure. Elle a confirmé également à la DXCP que le parti politique auquel elle appartient, avait choisi Mallari comme conseiller municipal aux élections du mois de mai.
Les trois autres commentateurs politiques de la DXCP assassinés depuis 1982 étaient l’avocat Boy de Castro, en 1982, le maire Antonio Acharon, tué après les élections de 1987, et plus tard, un autre avocat, Vic Mirabueno. “Tous quatre étaient des commentateurs politiques mais le style de Mallari était moins incisif que celui des trois autres qui traitaient les problèmes et les personnalités sans ménagement durant les périodes de tension politiquetémoigne Manangkil. Il fait observer aussi que l’émission de Mallari, “Tinog nga Pioneer” (la voix du pionnier), s’attaquait aux problèmes mais sans s’en prendre aux personnes.
Mgr Dinualdo Guttierez, évêque de Marbel, a condamné le meurtre mais a déclaré vouloir attendre que les faits soient précisés avant de faire une déclaration officielle. Depuis 1980, pour la seule île de Mindanao, ce sont 22 journalistes de l’audio-visuel qui ont été tués. Tous ces cas sont restés sans suite.