Eglises d'Asie – Vietnam
Dissensions à l’intérieur du Comité d’union du catholicisme de Hô Chi Minh-Ville
Publié le 18/03/2010
Dans une lettre datée du 14 janvier et adressée à diverses organismes dépendant du Parti ou du gouvernement, ainsi qu’au praesidium national du mouvement, le P. Vuong Dinh Bich présente sa démission de la présidence du comité à Saigon en raison d’un certain nombre d’affaires “de caractère négatif” où se serait engagé le Bureau permanent, agissant de sa propre autorité. De plus, le P. Bich met en cause l’autoritarisme des responsables du Bureau permanent. Ceux-ci, sans le consulter, ont, au mois de septembre 1997, mis un terme à un “groupe d’études” dépendant du Comité. Ils ont aussi tenu leur président à l’écart des préparatifs du Congrès national du Comité d’union qui s’est tenu à Hanoi à la fin de l’année dernière. De plus, dans un numéro spécial de leur revue “Công Giao và Dân Tôcpublié à cette occasion, les responsables du bureau permanent auraient réglé des comptes personnels et publié, sans le lui dire, un article rédigé par lui en 1984. Le P. Bich reproche aussi à la contribution de la section de Saigon présentée au Congrès national par le P. Truong Ba Cân, de contenir des aspects subjectifs qu’il désapprouve.
La réponse du P. Phan Khac Tu ne s’est pas fait attendre, puisqu’elle est datée du 31 janvier 1998. Longue de six pages, et accompagnée d’un exposé sur les affaires financières du Comité d’union, la lettre commence par apporter des éclaircissements au sujet des “affaires” dénoncées comme ayant un caractère négatif par le P. Bich. Il s’agit, en réalité, d’affaires financières fort embrouillées. Le P. Phan Khac Tu affirme avoir créé un certain nombre d’entreprises destinées à subvenir aux frais du Comité d’union, aussi bien à Hô Chi Minh Ville que sur le plan national. Celles-ci sont énumérées à la fin de l’annexe financière de sa lettre. Le “groupe d’études” semble avoir été en relation avec ces entreprises. Il a été dissous, selon le P. Phan Khac Tu, à cause d’une comptabilité peu claire, l’absence de registre et de pièces justificatives.
Selon l’exposé des affaires financières du Comité, certaines de ces entreprises ont été seulement patronnées par le Comité d’union, les autres directement financées par lui. Aurait été utilisée pour cela une partie des sommes envoyées au Comité d’union par certaines organisations caritatives à d’autres fins. Quelques-unes de ces entreprises ont eu des pertes importantes, attribuées à une mauvaise gestion. En conclusion, le P. Tu reconnaît n’avoir pas contrôlé d’assez près ces entreprises, mais affirme que tout s’est passé dans la légalité, et qu’aujourd’hui le Comité d’union n’aurait aucune dette. Pour ce qui concerne les autres griefs du P. Bich à l’encontre du bureau permanent du Comité, le P. Tu apporte des justifications qui tiennent au manque de temps et au respect des règlements.