Eglises d'Asie

Gujarat : une réunion de prière pentecôtiste interrompue par un groupe de jeunes extrémistes hindous

Publié le 18/03/2010




Les chrétiens pentecôtistes restent encore traumatisés par l’interruption précipitée de l’assemblée de prière qu’ils tenaient à Vadodara, ville située dans l’Etat de Gujarat, le 4 mars dernier, autour d’un pasteur, le révérend V.A. Thomaskutti. Ce jour-là, le deuxième d’une session de prières de longue durée, un groupe d’environ 100 jeunes, apparemment des hindous d’extrême droite, ont fait irruption dans la réunion, amenant avec eux deux personnes visiblement handicapées dont ils demandaient la guérison. Les chrétiens présents à la réunion sont restés sans réaction et très rapidement le groupe de jeunes hindous s’en est pris à tout ce qui lui tombait sous la main : la sono, les instruments de musique, et même les affiches de présentation qu’ils ont brûlées. Les agresseurs n’ont pas épargné la foule des participants qui a reflué et s’est dispersée sous leurs coups. En fin de compte, les organisateurs ont interrompu la réunion et appelé la police.

Les chrétiens ont été très choqués par cet incident, d’autant plus que, comme l’a souligné le pasteur, leur ville n’avait jusqu’alors jamais été le théâtre de manifestations anti-chrétiennes et avait même la réputation d’offrir une entière sécurité aux cultes non hindous. Certains ont accusé deux organisations d’être à l’origine de cette agression : le Conseil étudiant panindienet le Parti du singe d’orLes organisateurs n’ont pas déposé de plainte auprès du tribunal, mais le lendemain des incidents, des représentants de toutes les dénominations chrétiennes de la ville ont rencontré les autorités policières pour leur exprimer leur inquiétude. Au niveau national, l’Union catholique panindienne a vivement réagi et déclaré que cet incident était l’expression du nouvel état d’esprit animant les hindous après le succès du BJP aux élections. Les groupes hindous incriminés ont répondu qu’il s’agissait là d’une réaction aux mises en scène de “guérison” introduites par les missionnaires à l’intérieur de ce type de réunions. Le porte-parole de la police a reproché aux organisateurs d’avoir fait de la publicité pour les miracles de guérison qui allaient avoir lieu durant la réunion. Malgré les conseils de la police, les organisateurs auraient continué d’en parler. Ces derniers se sont défendu d’avoir utilisé ce type de publicité, mais ont déclaré ne pouvoir empêcher les guérisons éventuelles suscitées par la prière des chrétiens. La session de prières interrompue par cet incident a pu cependant être reprise les jours suivants dans un quartier où la majorité de la population est chrétienne. Elle s’est achevée le 7 mars. La police a annoncé l’arrestation de quarante jeunes gens ayant participé à la manifestation.