Eglises d'Asie

Nombreuses attaques d’églises au cours des émeutes de janvier et février

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre adressée, le 23 février 1998, à la Commission nationale des droits de l’homme, la Communion des Eglises d’Indonésie fait état des nombreuses églises chrétiennes incendiées ou endommagées lors des émeutes de la faim qui ont eu lieu à Java et à Sumatra durant les mois de janvier et février. Les émeutiers s’en sont pris non seulement aux boutiques d’alimentation chinoises mais aussi aux églises, au moins 39, précise le rapport qui presse le gouvernement de mener une enquête à ce sujet et de s’enquérir des motifs qui ont orienté la fureur des manifestants contre les lieux de culte chrétiens.

A leur lettre, les responsables de la Communion des Eglises d’Indonésie ont joint une liste détaillée de 39 édifices religieux chrétiens détruits ou touchés par les émeutes des mois derniers. La plupart (38) se trouvent dans les trois provinces de Java (orientale, centrale et occidentale), un seul étant situé à Sumatra, dans la province méridionale de Lampung. Trois des églises de la liste sont catholiques. La Communion des Eglises d’Indonésie signalent qu’elle doit encore prendre connaissance d’un certain nombre de rapports sur des attaques d’églises, rapports en provenance des provinces occidentale et septentrionale de Sumatra, de la province centrale de Célèbes et de la province occidentale de Nusa Tenggara. Un responsable de la Commission nationale des droits de l’homme a révélé sous le couvert de l’anonymat que celle-ci avait envoyé dans les villes touchées par les émeutes un certain nombre de ses membres pour y enquêter.

D’autres plaintes ont été émises par l’Institut pour la défense des droits civils et politiques. Un communiqué de presse publié par lui, le 25 février, a dénoncé les attaques contre les églises qui ont eu lieu au cours des manifestations ayant pris d’assaut les magasins d’alimentation. On y faisait remarquer en particulier que les églises n’avaient rien à voir avec la hausse des prix des denrées de base. Les militants de cet institut, eux aussi, ont prié le gouvernement de mener une enquête diligente sur ces faits et d’arrêter les instigateurs.