Eglises d'Asie

Bangladesh : religieux bouddhistes et catholiques débattent de l’engagement social dans le cadre de la spiritualité bouddhique

Publié le 18/03/2010




Quinze moines bouddhistes originaires du Bangladesh, du Japon, du Sri Lanka, de Thaïlande et des EtatsUnis, ainsi que quatre religieux catholiques engagés dans le domaine social se sont rencontrés, du 6 au 10 mars 1998, dans le complexe missionnaire bouddhique situé dans le district montagneux des “Chittagong Hill Tracts” au sud du Bangladesh. La réunion, destinée à aider les religieux bouddhistes à acquérir une conscience plus vive des problèmes sociaux et à s’engager davantage en ce domaine, avait été organisée conjointement par le directeur du complexe missionnaire bouddhique, le vénérable Sumalankar Maha Thero, et le P. Jarlath D’Souza qui a longtemps travaillé en liaison avec le réseau international des bouddhistes militants.

Le vénérable Tan Santikaro, moine américain qui mène la vie religieuse depuis treize ans dans un monastère du sud de la Thaïlande, a fait part de sa vision libérale et engagée de la spiritualité bouddhique. Selon lui, elle ne consiste pas à accepter passivement ou aveuglément son “karma“. Au contraire, le bouddhisme aide les individus a effectuer les choix nécessaires qui orienteront la vie de chacun dans une direction déterminée. Le moine américain a déclaré qu’un religieux ne doit pas forcément se borner à chanter les prières et à offrir l’encens. Il a cité l’exemple d’un moine du Sri Lanka qui a été élu membre du conseil d’une ville de 50 000 habitants après les avoir aidés à l’occasion de divers troubles.

Les débats des participants de la réunion ont aussi porté sur diverses questions liées à la région où celle-ci se déroulait. Les “Chittagong Hill Tracts” sont peuplés par des minorités ethniques qui viennent de mettre fin aux combats, qui les opposaient au gouvernement, par un accord de paix signé en décembre dernier. Cependant, aujourd’hui, l’introduction chez les aborigènes de la civilisation de consommation a créé chez eux de faux besoins et provoqué de graves troubles économiques. Ils se voient obligés de vendre leurs terres ou de se procurer de l’argent par des moyens inacceptables comme la prostitution. La “voie moyenne” du bouddhisme, qui évite les excès et cultive l’esprit de responsabilité, a été proposée comme un antidote à l’appétit de consommation. Les aborigènes de cette région sont au nombre de 1,7 millions environ. De religion bouddhiste ou animiste, ils se sont pendant longtemps opposés au pouvoir central.