Eglises d'Asie – Indonésie
Bien que reconnus coupables d’avoir violé la loi, le P. Sumardi et son frère sont acquittés
Publié le 18/03/2010
Le jour où a été prononcé l’acquittement du P. Sumardi, une foule d’un millier de personnes, composée d’avocats et de militants sociaux, s’était massée devant le tribunal de Bekasi. Elle a accueilli le jugement avec des applaudissements nourris et des cris de joie. On a entendu : “Vive Sandyawan Une petite fille musulmane est allée porter une couronne de fleurs au P. Sumardi. Interrogé sur ce verdict, le juge principal, Den Sjarfuni, a déclaré que lui et ses trois autres confrères avaient prononcé cet acquittement en accord avec leur conscience et avec les dispositions de la loi. Il a ajouté: “Si ce verdict devait avoir des conséquences pour nous dans l’avenir, nous sommes disposés à les assumer“.
Le P. Sumardi, au sortir du procès, a révélé à la presse qu’il se préparait à aller en prison et que l’acquittement avait été une surprise complète pour lui et son frère. “Ce jugement, a-t-il déclaré, donne de l’espoir aux militants qui luttent pour la démocratie et pour une justice honnête en ce pays. Nous avons pu constater qu’il existe des juges qui osent se prononcer en fonction de leur conscience et des dispositions de la loi“.
Les trois militants accueillis par le P. Sumardi dans la maison de son frère et aujourd’hui en prison étaient soupçonnés d’être les organisateurs des violentes émeutes qui avaient éclaté à Jakarta, le 26 juillet 1996. Celles-ci avaient été provoquées par les manoeuvres gouvernementales visant à diviser le parti d’opposition PDI (Partai Demokratik Indonesia), dirigé jusque là par Megawati Sukarnoputri. Notamment, quelque temps auparavant, la police avait appuyé un coup de force de la tendance pro-gouvernementale du parti, qui s’était emparée des locaux du parti et avait imposé un président illégalement élu.