Eglises d'Asie – Inde
Le pape Jean-Paul II a décidé de transférer le pouvoir de décision sur la liturgie aux autorités de l’Eglise syro-malabar
Publié le 18/03/2010
Dans une lettre datée du 14 mars 1998, rendue publique à Varanasi, le pape estime que le temps est venu pour confier à l’Eglise syro-malabar le pouvoir “d’exercer pleinement les facultés liturgiques prévues par le code des canons des Eglises orientalesCette tradition, ajoute le pape, “doit être protégée dans sa totalité de telle sorte qu’aucun de ses éléments, même le plus petit, ne soit perduLe Saint-Père rappelle ensuite aux évêques qu’ils sont “les gardiens d’un héritage de foi qui nous précède et nous accompagne“, et que leur vocation est d’enrichir et de transmettre cette foi et cette tradition aux générations à venir.
En 1992, le pape avait fait de l’Eglise syro-malabar une Eglise “sui jurisc’est-à-dire autonome, et lui avait demandé de s’organiser pour son administration. En même temps, les autorités romaines s’étaient réservé les pouvoirs de décision sur la liturgie et sur la nomination des évêques.
Dans une lettre datée du 16 mars 1998, le cardinal Achille Silvestrini, préfet de la Congrégation des Eglises orientales, déclare aux évêques syro-malabars que la nouvelle décision romaine re-confirme la confiance du pape dans “leur sagesse doctrinale et leur prudence pastorale
Cette initiative romaine est la dernière en date pour essayer de résoudre la question épineuse de la liturgie dans l’Eglise syro-malabar. Depuis plusieurs années, les évêques, les prêtres et les laïcs de l’Eglise sont divisés en deux camps sur cette question, certains voulant restaurer les anciennes traditions de l’Eglise et la liturgie chaldéenne, les autres cherchant plutôt à moderniser les rites (9).
Selon les responsables de l’Eglise syro-malabar, une assemblée générale réunissant 400 représentants de l’Eglise se tiendra à Cochin, dans l’Etat du Kerala, du 9 au 12 novembre 1998 pour essayer de régler la question une fois pour toutes. Cette assemblée sera préparée par un comité de trois personnes, dirigé par Mgr Jacob Thoomkuzhy, archevêque de Trichur.