Eglises d'Asie

Philippines : un forum international suggère que le synode des évêques d’Asie prenne position sur le rôle et la place de la femme en Asie

Publié le 18/03/2010




Il a été beaucoup question du rôle et de la place des femmes en Asie lors du forum international qui s’est réuni à Quezon City sous le patronage de Pax Romana, du 1er au 6 mars 1998, pour y débattre de “la participation des laïcs au renouveau et à l’édification de l’Eglise en Asie en vue du troisième millénaireSelon plusieurs intervenantes, le document “Instrumentum laborisqui servira de guide aux travaux du Synode des évêques d’Asie en avril prochain, est trop discret à ce sujet, même s’il cite les contributions apportées par la femme à la société et à l’Eglise. Son contenu et son ton devront être, de ce point de vue, sérieusement améliorés. Un certain nombre de questions concernant les femmes en Asie devraient être mises à l’ordre du jour des débats des responsables des Eglises d’Asie.

Virginia Saldanha, une juriste indienne, responsable du bureau de la femme auprès de la FABC, reconnaît que le document-guide du synode souligne quelques unes des réalités en ce domaine. Il relève, dans beaucoup de pays asiatiques, une sensibilité de plus en plus aiguë aux problèmes de dignité humaine, et en particulier à la discrimination qui s’exerce contre les femmes et les petites filles, deux problèmes souvent évoqués par les documents de la FABC. Il évoque aussi l’influence dévastatrice du tourisme sur de nombreuses nations d’Asie, aussi bien dans le domaine physique que moral, par exemple dans le développement de la prostitution sous toutes ses formes. Cependant, selon Virginia Saldanha, le document romain a omis de faire le lien entre la prostitution et la pauvreté qui pousse femmes et enfants à se sacrifier pour leurs familles dans le dénuement. Elle a aussi ajouté que l’attrait exercé par la civilisation de consommation et ses divers produits a entraîné beaucoup de femmes vers la prostitution. D’autres problèmes concernant la promotion des femmes devraient été évoqués au synode de Rome, selon la militante indienne. Celui-ci devrait souligner la responsabilité et l’autorité de la femme à l’intérieur de la famille. Trop souvent, l’Eglise a contribué à l’oppression de la femme en renforçant la promotion des hommes. Cela est particulièrement vrai pour les religieuses, qui sont souvent acceptées dans des contrées reculées, traditionnellement dominées par les hommes, qui souvent y exercent toutes les tâches pastorales sauf la célébration de l’Eucharistie, mais qui sont pratiquement ignorées dans des diocèses classiques.

Une religieuse d’origine irlandaise, Theresa O’Connell, s’est fait, devant les membres du forum, l’interprète des femmes catholiques de Corée, pays où elle travaille. Elle a exposé les demandes adressées au Synode par la Communauté des femmes catholiques de Corée pour un monde nouveaudemandes déjà adressées quatre fois à la Conférence épiscopale de Corée, mais laissées sans réponse à chaque fois. Les catholiques coréennes voudraient que le Synode débatte d’une plus grande participation des femmes aux divers ministères, à la liturgie et aux Conseils paroissiaux. Elles souhaitent aussi que l’on y parle de l’égalité de l’homme et de la femme, du respect des droits des travailleuses, y compris à l’intérieur de l’Eglise, enfin de la participation des femmes aux études et à l’enseignement théologiques.