Eglises d'Asie – Philippines
Une directive de la Commission des élections écarte les prêtres et religieux de la surveillance directe des élections
Publié le 18/03/2010
Selon un porte-parole de la Conférence épiscopale, la plupart des évêques philippins ont été très choqués par cette mesure. Dans une conférence de presse, le 13 mars, le P. Joaquin Bernas, membre de la Convention constitutionnelle de 1986, a vivement réagi contre la directive. Cette interdiction est, selon lui, inconstitutionnelle et la Commission des élections n’a aucune autorité pour décider que le clergé et les religieux ne peuvent être membres du MNEL, aucune restriction n’ayant jamais été édictée contre la participation du clergé à la vie politique. “Pour dire les choses crûment, a dit le prêtre, la Commission des élections est contre les prêtres et les religieux qui essaient de garantir la clarté et l’honnêteté des élections
Organisé en 1983 par un groupe inter-confessionnel, comprenant des membres du clergé et des religieux, le MNEL avait supervisé les élections de 1986 et conclu que la victoire de Ferdinand Marcos contre Corazon Aquino avait été acquise grâce à la fraude. Son comité directeur de vingt membres comprend le cardinal Sin, archevêque de Manille, plusieurs évêques, ainsi qu’un représentant du Conseil des Eglises évangéliques des Philippines. Environ la moitié de ses responsables provinciaux sont des prêtres, religieux, ministres protestants ou dignitaires musulmans.
Le président de la Commission électorale, Bernardo Pardo, s’est efforcé de justifier les interdictions contenues dans la récente directive. Il a affirmé qu’elles étaient destinées à garantir la neutralité des organismes de surveillance des élections. D’ailleurs, a-t-il ajouté, elles concernent aussi les chefs et conseillers de quartiers et de village ainsi que les ONG à représentation politique ou engagées politiquement.
Le conseiller juridique du MNEL a déclaré qu’il allait demander à la Commission électorale de reconsidérer les restrictions concernant les prêtres et les religieux. Le refus de la Commission étant probable, le bureau du MNEL est décidé à porter l’affaire devant la Cour suprême. En tout état de cause, il s’inclinera devant la décision de cette dernière.