Eglises d'Asie – Vietnam
Hô Chi Minh-Ville : il n’y avait aucun représentant des autorités aux cérémonies d’installation du nouvel archevêque
Publié le 18/03/2010
Contrairement à ce qui se passe dans presque toutes les cérémonies religieuses d’importance au Vietnam, aucune personnalité officielle du gouvernement, du Parti, ou du Front patriotique n’était venue assister à l’installation du nouvel archevêque. Selon un membre du clergé de la cathédrale, les autorités centrales aussi bien que régionales avaient été invitées, mais aucune n’a répondu à cette invitation. Les divers médias ont, eux aussi, observé le silence sur cet événement tandis qu’un porte-parole des Affaires étrangères, interrogé à ce sujet par les journalistes, s’est contenté de répondre qu’il ne s’agissait là que d’une activité religieuse ordinaire et a refusé tout autre commentaire. Les observateurs notent que cette attitude d’une discrétion surprenante adoptée par les autorités succède à la longue et insistante pression qu’ils ont exercée sur l’Eglise à ce sujet durant des dizaines d’années. Il se peut aussi que leur absence ait été motivée par la présence au coeur de cette cérémonie de Mgr Huynh Van Nghi, dont ils n’ont jamais reconnu la qualité d’administrateur apostolique.
En effet, le « désormais ancien » administrateur du diocèse, Mgr Huynh Van Nghi, nommé en août 1993 par le Saint-Siège, était assis devant l’autel à côté du nouvel archevêque à qui il a transmis des pouvoirs que, pendant presque cinq ans, il a exercés avec conscience et persévérance, malgré les difficultés de toutes sortes qu’il a rencontrées. Cette passation des pouvoirs était bien le premier acte officiel pour lequel l’administrateur apostolique avait reçu non seulement toute autorisation mais aussi l’approbation entière du gouvernement.
Dans la brève allocution prononcée au cours de la cérémonie (4), Mgr Nghi a insisté sur les difficultés et les épreuves qui avaient été les siennes au cours des cinq ans moins quatre mois pendant lesquels il avait exercé sa charge d’administrateur, sans jamais désigner précisément d’où elles provenaient. Il a insisté sur la confiance qui lui avait été faite par toutes les composantes du diocèse, depuis les doyens jusqu’aux laïcs, et sur la communion qui avait régné entre lui et tout le diocèse, communion surtout manifestée par la mention de son nom en chaque eucharistie. Enfin, il a souhaité la bienvenue au nouveau pasteur, dont il s’est dit à la fois le précurseur et le prédécesseur.
Le nouvel archevêque a répondu en quelques mots à la présentation de son prédécesseur. Comme dans les quelques déclarations prononcées depuis sa nomination, il s’est montré d’une grande discrétion. Sans s’engager pour une pastorale précise, il a cependant évoqué l’union et la solidarité qu’il veut privilégier au sein de la « famille du diocèse », ainsi que la formation de ces « hommes justes », dont avait déjà parlé la lettre commune des évêques vietnamiens de 1992.