Eglises d'Asie

L’archevêque de Jakarta prend parti publiquement pour le P. Sumardi et félicite les juges de leur verdict en sa faveur

Publié le 18/03/2010




Dans un entretien avec une agence de presse catholique, le 23 mars 1998, le cardinal Julius Darmaatmadja, archevêque de Jakarta, s’est déclaré très heureux de l’acquittement prononcé le 21 mars dernier par le tribunal du district de Bekasi en faveur du P. Ignatius Sandyawan Sumardi et de son frère, Benito Sumardi, poursuivis pour avoir accordé un refuge à des militants pro-démocrates recherchés par la police (2). Le cardinal a remercié le tribunal d’avoir tenu compte des motifs humanitaires qui animaient les deux accusés.

L’archevêque de Jakarta a cependant ajouté que le pouvoir judiciaire devrait s’appuyer sur de telles considérations chaque fois qu’il avait affaire à des cas semblables à celui du P. Sumardi. Je me sens blessé, a déclaré le prélat, chaque fois que des militants sont traduits devant le tribunal uniquement pour avoir travaillé pour les pauvres et les exclus ou s’être faits leurs interprètesA ce propos, il a cité le cas de Karlina Leksono-Supeli et de deux autres femmes accusées d’être les instigatrices d’une manifestation de mères de familleprotestant contre l’élévation des prix des produits alimentaires, particulièrement des boîtes de lait en poudre pour bébés.

Evoquant à nouveau la personnalité du P. Sumardi, le prélat a fait l’éloge de la détermination dont il a fait preuve tout au long de son procès et l’a donné en exemple de fidélité à l’enseignement du Christ, fidélité gardée même au prix de sa vie. Il a suivi l’enseignement du Christ qui est d’aimer chacun, en toute situation et sans limites“.

Le secrétaire de l’archidiocèse de Jakarta a ensuite ajouté que le cardinal a accordé une attention toute spéciale à l’affaire du P. Sumardi depuis son tout début, à la fin du mois de juillet 1996. C’est en effet à cette époque qu’avaient éclaté à Jakarta de très violentes émeutes directement provoquées par l’appui gouvernemental accordé à un coup de force de la tendance pro-gouvernementale du parti d’opposition (Partai Demokratik Indonesia), qui s’était ainsi emparée des locaux du parti et avait imposé un président illégalement élu. C’est quelques jours après les émeutes que le P. Sumardi avait donné asile aux militants soupçonnés d’être les instigateurs des troubles de la fin juillet.