Eglises d'Asie

Une cérémonie organisée pour vénérer une relique de Bouddha contribue à restaurer le climat moral de la population troublé par les événements récents

Publié le 18/03/2010




La récente catastrophe aérienne qui a affecté Taiwan ainsi que les craintes de la population concernant les derniers troubles de l’ordre social ont donné une physionomie spéciale et inspiré une remarquable ferveur au rassemblement religieux organisé le 11 avril dernier dans le Hall du mémorial de Chiang Kai-shek pour y vénérer la relique de la dent de Bouddha. En effet, le souvenir des victimes de l’accident d’aviation et de celles des horribles meurtres commis durant les jours précédents étaient dans l’esprit de la plupart des 20 000 fidèles bouddhistes présents à la cérémonie.

Au mois de février dernier, la catastrophe survenue à un avion de China Airlines, près de l’aéroport de Taoyuan, avait tué 202 personnes. Un nouvel accident avait eu lieu le mois suivant: un avion de Formose Airlines avait plongé dans la mer au nord de l’île, entraînant la mort de 13 passagers. A ces catastrophes étaient venus s’ajouter le traumatisme causé par un certain nombre de crimes, en particulier, le viol et le meurtre d’une fillette de 11 ans par deux de ses camarades de classe et le père de l’un d’entre eux, ainsi que l’assassinat d’une étudiante de l’université nationale de Tsinghua par un autre étudiant.

Arrivée de l’Inde trois jours plus tôt, enchâssée dans un coffret en or, la relique, une des quatre dents qui, selon la tradition, auraient été retrouvées après la crémation de Bouddha en Inde il y a plus de 2 500 ans, avait été transportée solennellement jusqu’à un reposoir fleuri, accompagnée du chant solennel d’un sûtra bouddhiste. Selon le principal célébrant de cette cérémonie, les fidèles participant à ce culte sont venus y chercher la pureté de l’âme et la grâce. Ils espèrent aussi que la puissance de cette cérémonie pourra apporter la stabilité à une société aujourd’hui bouleversée. Les autorités, interrogées sur les effets de cette cérémonie ont, elles aussi, exprimé le voeu que la sainte relique ait une vertu pacificatrice sur la population.

La relique qui, pendant la Révolution culturelle chinoise, avait quitté clandestinement le Tibet où elle était gardée, avait été mise à l’abri en Inde. Pendant trois mois, elle sera exposée en divers endroits de l’île avant d’être déposée dans un bâtiment installé à cet effet, où elle sera sous la surveillance d’un comité de 32 membres.