Eglises d'Asie

De nouveaux renseignements sur les émeutes de Trà Cô

Publié le 18/03/2010




Un certain nombre de renseignements supplémentaires sur les manifestations qui ont eu lieu à Tra Cô au mois d’octobre 1997 ont été rapportés par la revue vietnamienne Tin Nha. Ils concernent la nature du différend qui a déclenché la colère de la population de la paroisse et des événements qui ont précédé les premières manifestations.

En 1991, 12 000 m² de terrains appartenant à la paroisse avaient été légalisés par un document délivré par le district selon une directive émanant de la province. Mais dès 1996, les autorités communales se sont mis en tête de réquisitionner ce terrain et ont demandé à la province de prendre une décision à cet effet, en s’appuyant sur le prétexte que la légalisation précédente émanant du district n’avait aucune valeur. C’est cette tentative de réquisition qui a été la cause principale des événements de Tra Cô.

Par ailleurs, grâce aux déclarations du P. Nguyên Quang Toàn, on a appris qu’un essai de conciliation avait été tenté par les autorités provinciales à la veille des premières manifestations. Le 4 novembre 1997, le président du Front patriotique pour la province de Dông Nai, M. Nam Triêt, est venu demander à ce prêtre de l’aider à rencontrer le curé de Trà Cô et le conseil paroissial pour essayer de calmer le jeu. Le prêtre lui a alors répondu qu’il ne servait à rien de rencontrer le curé ou même le Conseil paroissial. Le dialogue devait être mené avec la population elle-même. Le prêtre ne collaborerait avec le Front patriotique que si celui-ci contactait directement la population. Le président du Front s’est rangé aux arguments du prêtre. La rencontre aurait lieu le 6 novembre et le prêtre en serait le coordinateur.

A cette occasion, le P. Toan s’est exprimé sans aucune ambigüité devant la population de la paroisse. On pouvait peut-être utiliser ce terrain pour y bâtir une école. Mais, en aucune façon, on ne pouvait accepter que le terrain non utilisé, propriété de la paroisse, soit réquisitionné pour y bâtir, juste devant l’église, les bâtiments communaux et un centre récréatif. D’autant plus, avait souligné le prêtre, que d’autres terrains réquisitionnés avaient été utilisés à d’autres usages que ceux qui étaient prévus au départ. L’intervention du P. Toan avait reçu l’approbation de la population.

Un certain nombre de rapports ont, par la suite, déformé l’intervention du P. Toan dans cette affaire, et celui-ci a éprouvé le besoin de préciser la nature de son intervention.