Eglises d'Asie

Le président sortant de la Conférence épiscopale catholique déplore les atteintes aux droits des minorités

Publié le 18/03/2010




Mgr Joseph Powathil, archevêque de Changanacherry, président sortant (6) de la Conférence épiscopale de l’Inde (CBCI) regrette tout ce qui peut affaiblir les droits des minorités dans le pays. “Pour certains, calomnier les minorités et ce qu’elles ont de plus cher ne semble relever que de la plaisanteriea déclaré l’archevêque au cours de la 25ème assemblée plénière de la CBCI, le 21 mars dernier, ajoutant que l’état d’esprit actuel des croyants et des minorités linguistiques en Inde était caractérisé par un manque de confiance en la démocratie.

L’archevêque explique que, dans un pays où la démocratie existe depuis 50 ans, les responsables chrétiens, faisant confiance à la loyauté de la majorité, n’avaient pas pensé à exiger des garanties spéciales de sécurité. Il signale également le penchant de certains partis politiques et de la bureaucratie à ne pas respecter le droit des minorités, inscrit dans la constitution, de posséder leurs propres institutions d’éducation et de santé.

Mgr Powathil reproche aux médias de présenter les minorités sous un mauvais jour. Ceci semble influencer les instances exécutives et judiciaires du gouvernement et de la nation. Il dit aussi regretter les nouvelles difficultés que doivent affronter les Indiens quant au droit, fondamental pour tout homme, de professer, pratiquer et propager sa religion.

Le prélat admet également que le dialogue interreligieux ne touche qu’une frange de la sociétéet que beaucoup de suspicions et de jalousies se sont glissés dans le coeur de croyants d’autres religions. On a le sentiment qu’ils se referment sur euxmêmes et laissent aux fondamentalistes le soin de décider de ce que doivent être nos relations mutuelles

L’archevêque note aussi, dans l’Eglise, une tendance inquiétante à la multiplication des conflits ethniques et de castes. Cette tendance est à l’origine d’une baisse de l’esprit de discipline et de coopération. Il souligne aussi un penchant à remettre en question le caractère unique de la foi catholique, de la médiation universelle du Christ et de la relation à l’Eglise. Il déplore un paganisme rampantchez les chrétiens, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur foi et les relations au sein de l’Eglise, comme il déplore le complexe de supérioritéde certains bastions chrétiens en Inde, qui les empêche de bien comprendre la situation de leurs frères dans d’autres parties de l’Inde.

Enfin, le président sortant de la Conférence des évêques souligne la tentation, parmi les évêques, de rester tranquillement dans leur diocèseoublieux de la nécessité de contenir l’érosion de la foi et le déclin des valeurs morales. Il termine enfin en insistant sur le rôle très important de la CBCI pour aider l’Eglise en Inde à répondre aux défis auxquels le pays est affronté.