Eglises d'Asie – Corée du sud
Les Centres catholiques de pastorale ouvrière s’orienteront dorénavant davantage vers l’aide aux chômeurs
Publié le 18/03/2010
Francis Han Sang-wook, responsable des Centres de pastorale ouvrière (PCL) de la région de Pupyong, dans le diocèse d’Inchon, dit avoir reçu, depuis janvier dernier, plus d’une cinquantaine de lettres de doléances au sujet d’infractions à la législation du travail. Pourtant, a expliqué le directeur laïc du PCL, en s’adressant le 17 mars dernier à des journalistes, le vrai raz-de-marée du chômage est encore à venir, alors que le pays a joui du plein emploi durant trois décennies. Pour rétablir son économie, la Corée du Sud a reçu 56 milliards de dollars l’année dernière de la part du FMI qui, en contrepartie, demande de rigoureuses réformes financières. On s’attend à deux millions de chômeurs dans les mois à venir.
Le PCL centrera désormais son action dans deux directions: veiller à ce que les travailleurs ne souffrent pas trop du contrecoup des réformes et engager des poursuites contre le travail clandestin. Les doléances des travailleurs portent surtout sur des mises à pied illégales, des non-paiements de salaires ou d’indemnités. Le Frère Ferdinando Yang Un-gi, responsable du bureau des réclamation du PCL de Pupyong, constate que 80 % des plaignants ne connaissent pas les lois du travail. Ce frère, de la Congrégation des bienheureux martyrs coréens, explique qu’il recommande toujours aux travailleurs de rechercher les conseils et la médiation du ministère du Travail ou des syndicats quand il s’agit de travail clandestin.
Le diocèse d’Inchon, à l’est de Séoul, possède lui aussi un PCL situé à Puchon. Ces deux centres projettent de célébrer ensemble, chaque année à Pâques, une messe des travailleurs.
Simultanément, la Maison catholique de formation sociale du diocèse de Masan et l’Association de la jeunesse chrétienne de la ville industrielle de Changwon lancent en avril, pour les chômeurs, un service de consultation juridique et de placement. « Nous voulons donner aux chômeurs, avec un repas gratuit, l’occasion d’un développement humain afin d’alléger le douloureux complexe d’impuissance et de désespoir qui les assailleexplique le P. Joseph Kwak Jun-seok, directeur de la maison de formation, qui précise que pour renforcer leur service de consultation juridique et leur programme d’études et de recherche sur les problèmes sociaux, les deux institutions se préparent à fusionner. Ce service de consultation juridique et de formation des travailleurs des syndicats, installé à Masan, port industriel proche de Pusan, existe depuis 1985.