Eglises d'Asie

Les dernières négociations entre le Saint-Siège et le gouvernement vietnamien se sont déroulées dans un excellent climat

Publié le 18/03/2010




Un rapport émanant de sources proches de Rome (16) confirme l’excellent climat qui a régné tout au long des négociations d’une délégation romaine avec les autorités civiles vietnamiennes, négociations qui ont eu lieu du 23 au 28 février 1998. Le nouveau directeur des Affaires religieuses, M. Lê Quang Vinh, qui est un homme du centre âgé d’une soixantaine d’années, ancien enseignant du secondaire et résistant de renom, avait pourtant paru redoutable lors de son entretien avec les évêques durant la dernière réunion de la Conférence épiscopale au mois d’octobre 1998. Il avait même, à plusieurs reprises, brandi la menace (17). Au contraire, lors de ces huitièmes négociations, il a fait une excellente impression à ses partenaires de la délégation romaine. A la fin des négociations à Hanoi, il s’est déclaré entièrement satisfait de ses contacts avec les représentants du Saint-Siège. Il s’en est félicité et a prédit que dans l’avenir les choses iraient encore mieux. En cela, il se montrait fort différent de son prédécesseur, M. Vu Quang, qualifié de dogmatique par ses interlocuteurs religieux. Mgr Migliore répondant à une interview du programme en langue vietnamienne de Radio Vatican, a affirmé lui-même que le “dialogue du Saint Siège et du Vatican avait progressé, et était entré dans une nouvelle étape

Les évêques avaient noté ce changement d’ambiance dès le premier jour lorsque la permission avait été donnée à la délégation vaticane de s’entretenir avec la commission permanente de la Conférence épiscopale du Vietnam. Cette autorisation, qui n’avait jamais été accordée auparavant, avait permis aux délégués du Saint-Siège de préparer le programme et le contenu des entretiens en s’aidant des suggestions des évêques du lieu. Les négociations qui eurent surtout pour objet les nominations d’évêques furent aux dires des témoins relativement faciles. Lors de la dernière rencontre, le 28 février à Hanoi, le bureau des Affaires religieuses donna une réponse claire, à savoir que le gouvernement approuvait trois nominations, celle de Mgr Mân à Saigon, de Mgr Thê à Huê, et du cardinal de Hanoi comme administrateur de Lang Son. Deux étaient refusées pour les diocèses de Bui Chu et Da Nang. Deux autres étaient mises à l’étude, pour Hanoi et Phu Cuong. Le bureau des Affaires religieuses montra même une certaine délicatesse en laissant au Saint-Siège le soin de publier les nominations. Dans leur communiqué final, les autorités vietnamiennes se contentèrent de dire qu’elles ne voyaient aucun inconvénient aux nominations proposées par le Vatican.

Cette excellente ambiance fut cependant troublée ça et là par des fausses notes. C’est ainsi que les autorités gouvernementales renouvelèrent leurs plaintes contre les critiques lancées contre le gouvernement vietnamien par les programmes en langue vietnamienne des deux radios patronnées par le Saint-Siège, à savoir radio Vatican et radio Veritas-Asie de Manille. Cette fois-ci, il demanda tout simplement qu’elles interrompent leurs émissions. La délégation romaine dans sa réponse se contenta d’évoquer la liberté d’expression dont bénéficiaient ces deux médias. Un autre moment pénible eut lieu à l’intérieur de l’aérogare de Tân Son Nhât où la délégation fit escale lors de son voyage vers le diocèse de Long Xuyên. Elle ne put quitter le salon des hôtes de marque pour accomplir la visite de l’archidiocèse de Hô Chi Minh-Ville comme elle le désirait. Après avoir reçu une délégation du clergé du diocèse de Hô Chi Minh-Ville, les délégués romains montèrent immédiatement dans une voiture dépêchée par les autorités de Long Xuyên qui les amena dans cette province.