Eglises d'Asie

Mgr Belo, prix Nobel de la paix, exprime son inquiétude au sujet des migrants illégaux expulsés de Malaisie vers l’Indonésie

Publié le 18/03/2010




Mgr Belo, administrateur apostolique de Dili, au Timor Oriental, exprime son inquiétude et sa solidarité avec les ouvriers clandestins migrants indonésiens expulsés par le gouvernement malaisien. “Nous sommes appelés à nous opposer moralement et de façon catégorique aux conditions inhumaines provoquées par l’aggravation de la situation des travailleurs dans la société industrialiséeécrit-il dans une lettre ouverte datée du 4 avril dernier.

Cette lettre est adressée au ministre du Travail de Jakarta, Theo Sambuanga, avec des copies à la Conférence des évêques catholiques d’Indonésie, au président de la Chambre, Harmoko, au ministre des Affaires religieuses, Quraish Shihab, et au gouverneur de la province d’Aceh, au nord de l’île indonésienne de Sumatra.

La situation critique des émigrés clandestins d’Indonésie dans des camps de détention malaisiens l’a poussé à écrire cette lettre ouverte comme une expression de solidarité humaine universelle en faveur de la justice et de la paixLe prix Nobel de la paix souligne que les problèmes des travailleurs en général, et en particulier ceux des clandestins expulsés de Malaisie, posent à l’Indonésie, en pleine crise économique, de sérieuses difficultés. Mais nous sommes moralement responsables de ces problèmes. Ce n’est pas bon d’attendre ni d’adopter une attitude d’indifférence ou d’organiser des manifestations de protestations. Nous sommes appelés à prendre des mesures concrètes pour aider les expulsés en particulier en leur fournissant du travailécrit-il. “Il n’y a pas à chercher de bouc émissaire. Il nous faut faire de notre mieux pour sortir le pays de la crisedit-il encore, citant le discours du président Suharto lors de l’ouverture de la session parlementaire de l’Assemblée nationale en mars 1998.

Reprenant une expression javanaise, il ajoute : Ce que nous écrivons (dans cette lettre) est seulement l’expression du melu handarbeni(sentiment d’appartenance) à notre futur commun. La joie et l’espérance, les peines et les soucis des travailleurs clandestins expulsés de Malaisie sont notre joie et notre espérance, nos peines et nos soucis à tous“.

Depuis janvier, le gouvernement de Malaisie a renvoyé chez eux beaucoup de migrants clandestins, dont 17 000 Indonésiens (10). Le 26 mars, les agents de la sécurité malaisienne se sont violemment heurtés aux clandestins originaires de la province d’Aceh, au camp de détention de Semenyih, près de Kuala Lumpur. Bien que les autorités malaisiennes ne parlent que de quelques clandestins et d’un policier tués, les gens d’Aceh, au nord de l’île de Sumatra, disent qu’il y a eu en fait 24 tués parmi eux. Beaucoup de migrants originaires de cette province ont peur d’être emprisonnés à leur retour. Une vingtaine de jeunes ont cherché asile auprès des ambassades étrangères de Kuala Lumpur mais la police les a arrêtés à l’exception de ceux réfugiés dans l’ambassade des Etats-Unis. Ils déclarent avoir fui l’Indonésie pour des raison politiques, parce qu’ils sont suspectés d’êtres des militants ou des partisans du mouvement séparatiste (Aceh libre).