Eglises d'Asie – Divers Horizons
Synode d’Asie : selon un laïc coréen, l’assemblée synodale ne constitue pas une représentation adéquate de l’Asie
Publié le 18/03/2010
Dans un exposé intitulé « La participation des laïcs au renouveau de l’Eglise d’Asie pour le troisième millénaireLee Seong-hoon, qui est secrétaire général du « Mouvement catholique international pour les affaires intellectuelles et culturelles – Pax Romanaa souligné combien les 252 participants du synode étaient loin de pouvoir prétendre se faire les porte-parole d’un continent aussi disparate et immense que l’Asie. La Chine continentale dont la population constitue environ un tiers de celle de l’Asie n’a pas envoyé un seul représentant à Rome. Le laïcat, affirme-t-il, est invisible aussi bien dans les textes que dans le fonctionnement pratique de l’Assemblée. Les femmes, les religieux n’y sont représentés que par une infime minorité. La jeunesse d’Asie, à savoir les deux tiers de la population, n’est présente à Rome que par le biais d’un unique jeune, qui n’est d’ailleurs qu’observateur. Par ailleurs, il n’y a pas non plus de délégation officielle du bouddhisme, de l’hindouisme, de l’islam, autant de religions qui, en nombre, surpassent toutes plusieurs fois le catholicisme. Avec une représentation aussi inappropriée, s’est interrogé le secrétaire général de Pax Romana, comment donc, l’assemblée synodale peut-elle traiter des véritables problèmes auxquels sont confrontés les hommes et les femmes en Asie ? Les évêques représentent-ils vraiment le peuple de Dieu en Asie, se demande-t-il.
Mais là ne s’arrêtent pas les critiques adressées au synode des évêques d’Asie. Ont aussi été mis en cause le choix du Vatican comme lieu de rassemblement, l’option pour un rassemblement épiscopal de forme synodale à la place d’un concile qui aurait donné davantage de place à la participation des laïcs, enfin le peu de considération accordée à la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC). Le militant coréen ajoute aussi que le choix de l’anglais et du français comme uniques langues officielles du synode a exclu de la préparation et du déroulement du synode la majorité du laïcat intéressé par lui.
Après avoir mis en doute la capacité du synode de traiter des affaires d’Asie, le secrétaire de Pax Romana a tracé le portrait d’une Eglise où une forte participation du laïcat permettrait de traiter de front les véritables réalités asiatiques. Cette Eglise est celle que la FABC souhaite réaliser à travers la « nouvelle façon d’être l’Eglise en AsieElle implique que soient créées des structures et un environnement adéquats à une authentique collaboration du laïcat et à son implication dans des prises de décision ecclésiales. Dans ce but, il est primordial qu’une formation adéquate permette au laïcat asiatique de dépasser la spiritualité institutionnalisée et réductionniste du catéchisme, une liturgie et des sacrements monopolisés par le clergé et les religieux. La multiplication actuelle des contributions apportées par des groupes et mouvements charismatiques et caritatifs sur le plan paroissial, diocésain ou professionnel, rend d’autant plus nécessaire cette formation des dirigeants laïcs. Elle devrait, en premier lieu, réorienter le laïcat pour qu’il ne soit plus une forces auxiliaire au service de l’Eglise, mais la véritable voix prophétique de l’Eglise dans la société.
En conclusion, Lee Seong-hoon a souhaité que le synode traite directement de l’actuelle crise économique et sociale de l’Asie, en particulier, des mesures imposées aux nations par le Fonds monétaire international et la banque mondiale. Il a même suggéré que l’Assemblée des évêques d’Asie fasse ses propres propositions en ce domaine.