Eglises d'Asie

Bagarre générale entre jeunes chrétiens et jeunes musulmans à Waingapu, sur l’île de Sumba

Publié le 18/03/2010




Durant la semaine sainte, à Waingapu, sur l’île de Sumba au sud de l’archipel indonésien, deux jeunes gens ont été blessés, plus de quarante maisons et une école détruites au cours d’une bagarre qui a opposé de jeunes chrétiens à de jeunes musulmans dans les rues de la ville.

Les hostilités ont commencé, le 6 avril à 11 heures du matin, lorsqu’un groupe de jeunes inconnus s’est introduit sur le terrain d’une église protestante où un match de volley organisé à l’occasion des fêtes de Pâques était en train de s’achever. Les intrus, apparemment ivres, se sont mis à lancer des cris et à proférer des moqueries à l’encontre des joueurs. Les jeunes spectateurs les ont alors expulsés hors de la cour de l’église. C’est alors qu’une pierre sans doute lancée d’un village musulman voisin est venue frapper le toit de l’église préludant à une bagarre générale entre jeunes chrétiens et musulmans, qui se sont mis à échanger pierres et coups dans les rues de la ville. La nouvelle des incidents n’a pas tardé à se propager à travers toute la ville et un autre groupe de jeunes protestants, eux aussi jouant au volley sur le terrain d’une autre église, a quitté le jeu pour prêter main forte à leurs coreligionnaires, mais ils n’ont pu y parvenir, les forces de sécurité leur ayant interdit le passage. D’après certains témoins oculaires, des cocktails Molotov ont été lancés sur l’église, avec intention de l’incendier, mais ils n’ont pas explosé.

Le 8 avril suivant, le chef du secteur oriental de l’île de Sumba, Lukas M. Kaborang, un protestant de la région, a convoqué des dirigeants chrétiens et musulmans à qui il a rappelé que chaque communauté était responsable du maintien de la paix et de l’ordre social dans la région. Ceux-ci ont déploré l’incident et appelé toutes les parties à pratiquer l’auto-discipline dans leurs rangs. En revanche, le chef de district leur a promis que les maisons ainsi que l’école, détruites au cours des émeutes, seraient restaurées par le gouvernement.

Les dirigeants religieux protestants, catholiques et musulmans, ont, par la suite, souligné l’importance du rôle joué par la rumeur dans cet incident. Le révérend Julius Djara, pasteur à Waingapu, a montré comment un tout petit incident s’est transformé en émeute généralisée à la suite du colportage d’une rumeur prétendant qu’un groupe se préparait à brûler l’église. Les responsables religieux catholiques et musulmans ont mis en garde leur fidèles contre certaines rumeurs sectaires visant à les entraîner à la violence.